La France peut-elle conserver son titre ?
Crédits : ff-handball.org

Une rengaine. A chaque fois, regarder les Français sur le podium. Cela fait quatre ans qu’ils gagnent tout, sauf un Euro en Serbie, début 2012. La fin d’une génération ? Et bien non, derrière ils sont médaillés d’or aux Jeux Olympiques. Ras-le-bol. Y en a marre. Cette année, c’est décidé, les adversaires des Bleus vont contrecarrer les plans de Claude Onesta, pour éviter que les Experts soient champions du monde pour la troisième édition consécutive. Problème : comment faire ?

Des adversaires de haut calibre en face : l’Espagne et le Danemark

Déjà, avoir confiance en ses propres éléments. Quelques équipes peuvent espérer décrocher le sésame mondial le 27 janvier prochain. Parmi elles, évidemment, les hôtes de l’épreuve. La sélection espagnole est en progrès constant depuis plusieurs années. Troisième de la dernière compétition mondiale, elle peut compter sur des atouts importants. D’abord, de grands joueurs, comme Julen Aguinagalde (Atlético Madrid), le pivot nommé pour le titre de Meilleur Joueur IHF 2012 (il termine cinquième). Dans notre beau championnat français, vous avez pu noter que les noms de Jorge Maqueda, Alberto Entrerrios et Valero Rivera ressortent souvent quand on parle du HBC Nantes. La triplette espagnole du H sera éminemment dangereuse également. Les deux espagnols du PSG Handball seront là aussi, Jose Manuel Sierra et Antonio Garcia. Sans oublier les autres joueurs, moins connus dans l’Hexagone mais qui assurent la prédominance sur la scène européenne du FC Barcelone.

Le Danemark est l’autre grand favori du tournoi. Champion d’Europe en titre, il peut compter sur plusieurs joueurs de talent, dont la star du PSG Handball Mikkel Hansen, l’un des meilleurs joueurs de la planète. Mais il n’est pas seul : Bo Spellerberg (KIF Copenhague) ou Hans Lindberg (Hambourg) sont deux éléments importants de ce collectif performant. Pour les Danois, l’objectif principal est de laver l’affront de la défaite en quarts de finale des J.O. face à la Suède (24-22). D’habitude, les hommes d’Ulrik Vilbek figurent dans le dernier carré des compétitions auxquelles ils participent. Ce sera évidemment un adversaire coriace pour la France. Les deux équipes risquent fort de se rencontrer en demi-finale…

Quelques outsiders : la Croatie et la Serbie

Egalement au rang des prétendants, la Croatie menée par Ivano Balic, qui est dans le groupe D en compagnie de l’Espagne. Les champions olympiques 2004 auront encore une solide équipe, avec entre autres Marko Kopljar, le Parisien, et Igor Vori, qui jouera pour le PSG la saison prochaine. Quant aux Allemands, les adversaires de la France en poule A, ils n’ont pas réalisé un podium depuis leur victoire au mondial 2007. Pire, le pays de naissance du handball n’était pas qualifié pour les J.O. cet été… Tous les joueurs de la sélection jouent en Bundesliga, et c’est autour du champion d’Europe 2012 avec Kiel Dominik Klein que la Mannschaft va tenter de faire mieux que la onzième place lors du Mondial suédois en 2011.

A part ça, la Serbie peut toujours être dangereuse, même si ce coup-ci, elle ne pourra pas compter sur le soutien de son public pour rééditer la surprise de l’Euro 2012 où, chez elle, elle est parvenue à se hisser jusqu’en finale. Et pourquoi pas la Slovénie, nation grandissante du handball, qui aura pour chef de file Dragan Gajic, le joueur de Montpellier. A noter que la Suède, quatrième du dernier mondial chez elle et médaillée d’argent à Londres, est absente de ce tournoi.

Le véritable adversaire de la France : elle-même

De toutes ces équipes, seules l’Espagne et le Danemark rivalisent véritablement avec la France. Car, ne nous le cachons pas, ce sont bien les Experts qui sont les favoris de ce mondial. Le groupe de Claude Onesta transpire à la fois le talent et l’expérience. A tous les postes, on retrouve de très grands joueurs. Que peut-il arriver à la bande à Karabatic, Omeyer, Narcisse et compagnie ? Rien, si tout se passe selon leur plan.

Le souci, c’est qu’il existe l’antécédent de l’Euro serbe. Là-bas, les Experts ont pataugé et n’ont pas atteint le dernier carré de la compétition. Pourtant, c’était la même équipe… Il faut donc que tout le groupe soit animé par une même volonté, celle de continuer à remplir l’armoire à trophées de la Fédération, qui n’attend que ça. De ce point de vue, l’affaire des paris illégaux peut-elle avoir une incidence sur l’ambiance du groupe ? A priori, non, le groupe étant réuni depuis deux semaines sans qu’il n’y ait eu de heurts ou diatribes à ce sujet. Mais plus que de l’ambiance interne (cela fait maintenant plusieurs années que ce groupe tourne ensemble), c’est le comportement sur le terrain qui jouera. Nos Experts ne doivent pas la jouer trop facile pour pouvoir espérer l’emporter, et trouver les bonnes combinaisons d’entrée de compétition. Et comme tous les championnats du monde, il faudra réussir les matchs importants, c’est-à-dire quand la France sera opposée à la Croatie, la Serbie, le Danemark ou l’Espagne. Et là, l’expérience risque de jouer en la faveur des coéquipiers de Michaël Guigou. Si tous ces ingrédients sont réunis, les arrêter deviendra difficile.

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