Groupe A – L’Espagne fait respecter la logique
Faisant honneur à son titre de 2013, l’Espagne a remporté les cinq matchs de son groupe sans trop de problèmes. Sûre de sa force et décisive aux moments clés, l’équipe ibère peut se vanter d’être la meilleure attaque du tournoi (162 buts), ainsi qu’une des meilleures défenses. Dans ce groupe très international (le seul avec moins de quatre équipes européennes), c’est le Qatar qui décroche la deuxième place, devant la Slovénie, troisième. Grâce à ses néo-internationaux, la nation du golfe a disposé du Brésil et de la Slovénie sans trembler. Le Brésil et la Slovénie, justement, qui obtiennent les deux places suivantes et se qualifient pour les huitièmes, comme attendu. La Biélorussie et le Chili, trop faibles, n’ont pas eu leur mot à dire dans ce groupe A.
Groupe B – Les Balkans au pouvoir
Dans un groupe globalement assez faible, la Croatie s’est assurée de la première place avant même le dernier match, se permettant ainsi de faire tourner face à la Bosnie, qu’elle a néanmoins battu pour réaliser un sans-faute. Derrière les Croates, on retrouve les surprenants Macédoniens qui ont su imposer leur force de frappe dès l’entame de la compétition grâce à des performances de choix de Kiril Lazarov, l’arrière droit. L’Autriche et la Tunisie, auteur d’un nul dans leur confrontation directe, ont réalisé les mêmes performances face aux différents adversaires du groupe B et c’est à la différence de buts que l’Autriche devance la Tunisie pour la troisième place. La Bosnie, équipe jeune, a souvent été débordée mais a présenté un visage plaisant tandis que l’Iran, parfois accrocheur, n’a jamais tenu plus de 40 minutes dans ses matchs.
Groupe C –La France au forceps
La France a tremblé, la France a vacillé mais la France est là. Sûre d’elle, solide, lucide et première. Chaque équipe qui affronte les Experts joue le match de sa vie et cela s’est ressenti sur ce premier tour. Mais les bleus ont su répondre aux défis physiques et tactiques qui leur ont été proposé. La Suède, finaliste des JO 2012, s’empare logiquement de la deuxième place après avoir fait exploser les machines islandaise et tchèque. L’Islande, justement, s’octroie la troisième place à la faveur de son succès final face aux égyptiens, surprenants et combattifs, qui finissent finalement quatrièmes. La République Tchèque, qui s’est réveillé bien trop tard, échoue à la cinquième place tandis que l’Algérie finit dernière, en toute logique.
Groupe D – Les places ont coûté cher !
Si l’on excepte les matchs face à l’Arabie Saoudite, dont le repêchage peut laisser songeur, aucun match n’a accouché d’une fessée. +5, c’est l’écart maximum entre les rencontres ayant opposé l’Allemagne, le Danemark, la Pologne, la Russie et l’Argentine. Deux matchs se sont même conclus sur un nul et trois matchs se sont soldés sur un écart minimal. À ce jeu là, avantage aux invaincus ! Et ce sont les Allemands qui emportent la mise devant les danois. La Pologne finit troisième pour avoir gagné les matchs qu’il fallait. Enfin, l’Argentine élimine la Russie sur le dernier match. Les Sud-Américains, hargneux et emportés, ont presque facilement disposés de Russes trop scolaires et sans génie.
Les huitièmes – le temps des vérités
Espagne-Tunisie : une rencontre entre un premier et un quatrième de groupe semble toujours déséquilibré mais on aurait tort de sous-estimer la Tunisie. Cette équipe peut sortir le grand jeu à tout moment et se montrer accrocheuse et roublarde. Cependant, les Espagnols, sereins et bien en place, ont la faveur des pronostics.
Croatie-Brésil : comme pour le premier huitième cité, il ne faudra pas sous-estimer ce quatrième de groupe ! Le Brésil prépare les JO 2016 et cette équipe est montée en gamme au fur et à mesure de la compétition. Les Croates, parfois prétentieux, devront garder leur sang-froid et dérouler leur handball, supérieur car plus collectif et joué par des hommes expérimentés.
Qatar-Autriche : la nation hôte ne devrait pas connaitre trop de souci face à cette équipe autrichienne qui a souvent cédée dans les moments cruciaux du premier tour. Portée par son public, l’équipe du golfe présente plus de sureté offensive mais moins d’expérience collective. Un déficit qui ne devrait cependant pas handicapé le Qatar face à cet adversaire.
Macédoine-Slovénie : en voilà une rencontre indécise ! Des équipes dures au mal, pratiquant un handball d’école et qui présentent des qualités et des défauts assez similaires. La gestion des nerfs et des périodes d’infériorité numérique risquent d’être décisives.
Allemagne-Egypte : le parcours sans faute des Allemands risque de se poursuivre face à l’Égypte. Les Africains commencent à fatiguer et leur handball physique, parfois à la limite, n’impressionnera pas les Allemands, trop habitué à ce combat.
Pologne-Suède : une affiche digne d’une demi-finale dès les huitièmes ! Une affiche de styles aussi entre des Polonais très académiques et plus longilignes et des Suédois physiques et plus originaux dans leur approche du jeu. L’avantage est donné aux Vikings, qui dispose d’un gardien plus performant jusqu’à présent avec Andersson.
Islande – Danemark : une opposition plus déséquilibré qu’il n’y parait. Les Danois sont invaincus d’un groupe très dense et possède sans doute le meilleur gardien du tournoi, Green. Les Islandais n’ont gagné que deux fois, face à des équipes africaines, et s’en remette bien souvent à un seul homme, Sigurdsson.
France-Argentine : le match serait sans doute très disputé s’il s’agissait de football ou de rugby. Mais au handball, la France est largement favorite. Car elle est tout simplement meilleure à tous les postes et surtout plus expérimentée. Alors la fougue et le talent argentin auront leur mot à dire mais c’est cette fougue qui risque de faire défaut à l’approche des phases finales ou le sang-froid et la lucidité priment.