C'est la sensation de ce mondial. Pays organisateur, le Qatar fait vibrer le pays grâce à ses incroyables performances depuis le début de la compétition. Entraîné par l'emblématique sélectionneur espagnol, Valero Rivera (champion du monde avec l'Espagne en 2013), la fédération qatari a fait largement appel à des joueurs étrangers. Ceux-ci attirés par des salaires très juteux, peuvent défendre les couleurs du pays dès lors qu'ils peuvent justifier leur présence de 3 ans. Sur les 17 joueurs de l'éffectif, seulement 4 sont natifs et originaires du Qatar.
A peine 600 licenciés !
Aucune participation aux Jeux Olympiques, la sélection qatari de handball a remporté le dernier championnat d'Asie en 2014 après 2 médailles d'argent en 2002 (finale perdue face au Koweït) et en 2012 face à la Corée du Sud. Depuis 2003, le Qatar participe aux championnats du monde mais les résultats laissent largement à désirer. 16ème place cette année-là (malgré une qualification au 2ème tour), une 21ème place 2 ans plus tard. L'édition 2007 fut la plus pire prestation avec une 23ème place et une piteuse élimination au 1er tour en perdant tous leurs matchs (sauf le dernier face à l'Australie). Des résultats en dessous des attentes des instances qataris, d'où leur snombreux appels du pied aux joueurs étrangers.
Bosniens, monténégrins, iraniens, tunisiens, egyptiens, cubains et même français. Tous ont accepté la propostion de la fédération de jouer pour les grenats après avoir tous revêtu le maillot d'un ou des clubs du Qatar comme El Jaish (c'est le cas de Markovic, Mabrouk, Memisevic ...) ou Al Ahli SC, club du français Bertrand Roiné, 33 ans, et ancien champion du monde avec ... la France en 2011. "Outre le salaire, le club paie la voiture, le logement, l'électricité et l'eau" confie le joueur français au Parisien.
Le pivot qatari d'origine espagnol, Borja Fernandez, a même déclaré sur le quotidien sportif Marca : "J'ai décidé de jouer pour la Qatar à 90% pour Rivera. Si cela avait été quelqu'un d'autre, j'y aurais réfléchi à deux fois."
Finale mérité
Argent, enjeu sportif, nouveau défi ... Chacun jugera comme il l'entend les différentes motivations des joueurs du pétit émir du Moyen-Orient. Le moins qu'on puisse dire est que leur place en finale n'est pas volé. Avec 100 000 € par victoire et 1.5 million de dollars en cas de titre, l'enjeu n'est pas seulement sportif mais aussi financier.
Après s'être brillamment sorti des phases de poules, le Qatar a terrassé la Pologne vendredi en demi-finale (31-29) malgré "un arbitrage maison" selon les visiteurs, pourtant tombeurs surprise de la Croatie au tour précédent. Désormais, c'est la France - quadruple championne du monde et en lice pour une 5ème étoile sur le maillot - qui se dresse sur le chemin du petit émirat. Large vainqueur du tenant du titre espagnol (22-26), les joueurs de Claude Onesta sont plus que favoris lors de la finale.
Jamais un pays non-européen n'avait accédé tous sports confondus à une finale d'un championnat du monde. Malgré le sceptiscisme de ses détracteurs, la sélection de Valero Rivera peut écrire l'histoire dimanche en devenant pour la 1ère fois de leur jeune histoire, champion du monde à domicile !