La folie Julius Yego

Une victoire pour l'histoire. Le Kényan Julius Yego est devenu champion du monde de javelot ce mercredi à Pékin. Une première pour un Africain noir. Un sacre avec un deuxième jet à 92 m 72 (ndlr ; un premier essai mordu), qui fait de Yego le troisième meilleur performeur mondial de tous les temps. On n'avait plus vu une telle performance depuis 2002. Irréaliste. Le Kényan était déjà devenu en 2012 à Londres le premier Kényan en finale d'un concours olympique de javelot. Il devance l’Égyptien Ihab Abdelrahman (88 m 99) et le Finlandais Tero Pitkämäki (87 m 64), champion du monde en 2007. L'Allemand Thomas Röhler (87 m 41) termine au pied du podium.

Les Kényans au centre de toutes les attentions

Si cela paraît moins surprenant que sur un concours de lancer de javelot, c'est aussi une Kényane qui s'est imposée au 3 000 m steeple. Au terme d'une course très serrée, Hyvin Kiyeng Jepkemoi (9'19''11) décroche l'or. La Tunisienne Habiba Ghribi (9'19''24), fiancée au Français spécialiste du 1 500 m et 3 000 m steeple Bob Tahri, s'empare de l'argent et l'Allemande Gesa Felicitas Krause (9'19''25) complète ce podium. Seulement le Kenya ne fait pas parler de lui uniquement sur la piste. Alors qu'il est particulièrement visé par des soupçons de dopage depuis quelques mois, deux de ses athlètes ont été provisoirement suspendues ce matin par l'IAAF. Les sprinteuses Koki Manunga (400 m haies) et Joyce Zakary (400 m) ont toutes deux été contrôlées positives le 20 et 21 août (veille des Mondiaux) dans leur hôtels. Dans un climat tendu concernant le dopage, l'IAAF veut sans doute montrer par cette action son intransigeance dans cette lutte. Ces deux suspensions jettent en tout cas de sérieux troubles quant aux exploits des Kényans à Pékin, eux qui comptent déjà six titres mondiaux.

Van Niekerk au bout de lui même

Après ces tristes lignes sur un thème qu'on aurait, hélas, préféré ne jamais évoquer, retour au sport, au vrai, du moins on l'espère, avec un splendide 400 m messieurs. Avec une densité jamais vue (ndlr ; 4 coureurs sous les 44'' cette saison), on espérait une course incroyable. Et on n'a pas été déçu. Trois coureurs sont passés sous cette fameuse barrière des 44'' dans cette finale. Le Sud-Africain Wayde Van Niekerk (43''48) devance l'ancien champion du monde, LaShawn Merritt (43''65) et Kirany James (43''78). À 23 ans, c'est le premier grand titre pour Van Niekerk, auteur d'un départ canon, qui réalise par la même occasion la sixième meilleure performance de tous les temps. Le Sud-Africain, épuisé, victime d'un malaise a dû être transporté à l'hôpital peu après l'arrivée. À noter les décevantes cinquième et huitième places d'Isaac Makwala (44''63), pourtant meilleur performeur de la saison jusqu'à cette finale (43''72), et de Youseg Masrahi (45''15), lui aussi passé sous les 44'' cette saison.

En bref

finale 400 m haies femmes

1. Zuzana Hejnova (CZE) 53''50

2. Shamier Little (USA) 53''94

3. Cassandra Tate (USA) 54''02

finale perche femme

1. Yarisley Silva (CUB) 4 m 90

2. Fabiana Murer (BRE) 4 m 85

3. Nikoléta Kiriakopoùlou (GRE) 4 m 80

principaux qualifiés en demi-finales 200 m messieurs

-U. Bolt (JAM)

-A. Jobodwana (RSA)

-N. Ashmeade (JAM)

-A. Edward (PAN)

-F. Ogunode (QAT)

-R. Guliyev (TUR)

-J. Gatlin (USA)

-Z. Hughes (GBR)

principales qualifiées en demi-finale 200 m femmes

-D. Asher-Smith (GBR)

-S. Simpson (JAM)

-D. Schippers (NED)

-V. Campbell-Brown (JAM)

-E. Thompson (JAM)

-J. Tarmoh (USA)

-M. Ta Lou (CIV)

-C. McGrone (USA)

Chez les français

200 m : Christophe Lemaitre (20''34) éliminé en demi-finale

110 m haies : Pascal Martinot Lagarde (13''35), Dimitri Bascou (13''29) et Garfield Darien (13''43) qualifiés en demi-finale

triple saut : Benjamin Compaoré (16 m 82) qualifié en finale

marteau : Alexandra Tavernier (PB : 74 m 39) qualifiée en finale

800 m : Renelle Lamote (2'00''20) qualifiée en demi-finale

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Louise Dubernard
en STAPS, suivez moi sur Twitter @D_Louise_ Il ne faut pas être meilleur que tous les autres. Il faut être meilleur que ce que l on pensait pouvoir être. Ken Venturi