On y est. Sept longues années séparent le dernier derby à celui disputé hier soir. Il faut dire que la liquidation judiciaire de notre cher Racing Club de Strasbourg en août 2011 y est pour beaucoup. Mais ça y est, cette interminable attente pointe le bout de son nez un soir de décembre 2017, à quelques jours des fêtes de fin d'année. Certains adversaires diront que nous étions tombés dans l'anonymat et pourtant, nous sommes bien là, dans l'élite du football français.
Avant de nous déplacer chez le voisin mosellan, nous voilà à une merveilleuse huitième place. Qui l'aurait cru ou même pensé il y a deux ans, lorsque nous luttions pour un retour dans le monde professionnel ? Très peu de personnes. Notre dernière défaite remonte au 4 novembre et cette valise pleine de trois buts encaissés face à Troyes, au Stade de l'Aube. Depuis, quatre victoires (face à Rennes, Paris, Bordeaux et Toulouse) et deux nuls (Saint-Etienne et Caen).
On se convainc parfois que le football amateur nous manque, un peu. Pour quelle raison ? Les déplacements. Il était prévisible qu'un derby opposant Metz et Strasbourg ne soit pas aussi facile à voir depuis la tribune. Le 5 décembre dernier, un arrêté préfectoral est publié. Seulement 600 de nos supporters peuvent parcourir les 170 kilomètres qui séparent le stade de la Meinau au stade Saint-Symphorien, à condition de venir en bus et encadrés par les forces de l'ordre. Autrement dit, il est interdit pour nous de venir à Metz par nos propres moyens. De plus, il est également interdit de s'y rendre avec un signe distinctif au RC Strasbourg (écharpe, maillot, ...). Vive le football populaire.
Bref, la rencontre démarre et nos supporters arriveront peu après le coup d'envoi. Eh oui, faut bien que ça serve à quelque chose d'être escortés. Sur le terrain, on vit un beau premier round. Da Costa va trouver le poteau dès l'entame (4') et Dossevi va lui répondre quatre minutes plus tard, mais Bonnefoi repousse. Les messins se montrent les plus dangereux mais notre portier s'interpose à plusieurs reprises. La dernière opportunité du premier acte sera strasbourgeoise quand Mangane reprend un centre de Lienard mais Kawashima sort miraculeusement le ballon du bout du pied (43').
À la 56', Bonnefoi s'emploie devant la reprise de Mollet mais ce dernier va nous la mettre au fond à la 61' avant de célébrer tel un Messi. Judicieusement, pas devant notre kop. Notre équipe passe complètement à côté de cette deuxième période et Metz va en profiter. Roux profite d'un cafouillage pour faire le break (70'). Et comme les nouvelles n'arrivent jamais seules, après Terrier touché au mollet, c'est Da Costa qui sort sur blessure. Enfin, Turpin décide de laisser l'avantage aux messins sur une situation litigieuse sur Lala. L'ancien strasbourgeois Cohade sert idéalement Riviere qui enfonce le clou d'une talonnade (83').
On aura vécu un véritable mauvais rêve mais qui prouve à quel point nous sommes bien de retour. Strasbourg, club capable du meilleur (battre le PSG) comme du pire (perdre chez la lanterne rouge) mais pour lequel on sera toujours là, de l'Europe en CFA.