Après leur succès convaincant obtenu à Torino (4-2), les Rossoneri débutaient en Coupe d'Italie face à la Reggina. Allegri confirme la formation annoncée en conférence de presse avec un 4-3-3 comportant notamment la présence d'Antonini et Strasser, tous deux de retour de convalescence, et un trio offensif similaire au match précédent à une exception près : Bojan remplace El Shaarawy. La Reggina s'aligne dans un 3-5-2 dont elle est coutumière avec la titularisation de Rodrigo Ely, défenseur brésilien de 19 ans prêté par le Milan AC, auteur d'un excellent début de saison en Calabre. Ajouté à cela le format de la compétition prévoyant un match à élimination directe et on peut affirmer que tous les ingrédients semblaient réunis pour qu'on assiste à une belle rencontre.
Facchin pare les rares velléités milanaises
"Au début, la Coupe d'Italie n'intéresse personne. Ensuite, tout le monde veut la gagner", affirmait Massmiliano Allegri à la presse. Difficile de le contredire en constatant la faible présence de supporters dans les travées de San Siro. Un manque d'enthousiasme ambiant qui va également se traduire sur le rectangle vert au cours de la première période. Face à une équipe de Reggina démontrant du caractère et une bonne organisation défensive, les hommes d'Allegri évoluent sur un faux rythme qui leur permet que très rarement de se montrer dangereux. Ainsi, il faut attendre la 15e minute et une frappe croisée de Pazzini bien détournée par Facchin pour relever la première occasion digne de ce nom. Bien repliés en défense, les Calabrais jouent les contres à fond en début de match. Nous sommes à la 24e minute lorsque Bergamelli reprend un coup-franc d'une belle reprise de volée en extension, le cuir heurte la barre transversale et termine sa course dans les filets avant que l'arbitre ne siffle pour signaler la position de hors-jeu (justifiée) du joueur visiteur. On se dit alors que cet avertissement réveillerait les Rossoneri, loin s'en faut. Excepté une première tête de Yepes (27e) suivie d'une seconde de Pazzini (34e), toutes deux fort bien repoussées par l'infranchissable Facchin, le Milan AC fait toujours preuve d'une possession de balle stérile. Allegri se doit de rectifier le tir s'il entend passer l'épaule.
Coaching gagnant
Au retour des vestiaires, si aucun changement n'est à signaler au niveau des acteurs, l'entraîneur du Milan AC modifie son système de jeu. Le 4-3-3 devient un 4-2-3-1 avec Emanuelson sur l'aile gauche, Bojan dans l'axe et Robinho sur l'aile droite en soutien de Pazzini. Ajouté à cela une remontrance verbale dans les vestiaires, et le Milan affiche désormais un visage bien plus convaincant.
En témoigne l'action de la 51e minute avec un centre d'Emanuelson repris puissamment de la tête par Mario Yepes et sur lequel, cette fois-ci, Facchin doit s'avouer vaincu : 1-0 pour Milan. Choses promise, chose due. Trois minutes après l'ouverture du score milanaise, Allegri fait entrer Niang en lieu et place d'un décevant Robinho. Il s'agit là de la première apparition à San Siro pour le jeune attaquant français. Une apparition aussitôt ponctuée d'un premier chant à son attention de la part des supporters locaux. Niang va alors remercier l'accueil à sa manière, en s'appropriant le feu des projecteurs. Il est tout d'abord l'auteur d'une belle percussion dans la surface (57e) sur laquelle il élimine Freddi avant de voir sa frappe repoussée par l'énième bonne sortie du gardien adverse. Puis, Niang endosse alors le costume de passeur. Dix minutes plus tard, l'attaquant français décale Abate sur l'aile droite, lequel voit sa frappe repoussée par Facchin. Mais encore. 69e minute, le français remise de la tête pour Pazzini qui enchaîne une belle frappe instantanée que Facchin se fait une joie de repousser en corner. Ce n'est que partie remise. Entre temps, Muntari fait son grand retour sur la pelouse après sa rupture des ligaments croisés. C'est au moment où la Reggina, galvanisée par les miracles de son gardien, remonte sur le terrain à la recherche d'un but égalisateur que le coup de grâce va tomber. Emanuelson récupère le ballon dans l'entrejeu et donne vie à un contre à vive allure puis transmet le cuir à Niang qui fait preuve de sang froid pour glisser le ballon sous le bras de Facchin. Deux puis bientôt trois avec une passe lumineuse de Bojan pour Pazzini (en légère position de hors jeu). La messe est dite.
En changeant de système de jeu et avec la sortie d'un Robinho nonchalant, Allegri a réussi son pari au cours de la seconde période. L'AC Milan obtient sa qualification pour les quarts de finale où l'attend la Juventus. Un choc à saveur de revanche pour Allegri - défait par la Vieille Dame en demi-finale de la précédente édition - qui disposera d'une flèche en plus (Niang) à son arc.