Au programme de cette 31 ème journée, retour sur l'énième succès de la Juventus, l'énième coup d'arrêt de la Roma, le portrait du jeune Chochev ou le but de Gabbiadini.
Elle y est abonnée depuis des mois et ça ne changera sûrement pas maintenant, la Juventus est dans les Tops du week-end. Opposée à la Lazio, la Vieille Dame avait l’occasion de repousser un lointain adversaire pour le sacre. C’est effectivement ce qui s’est passé, vite fait, bien fait. En une mi-temps, 11 minutes pour être précis, la Juve a évacué tout suspens pour le Scudetto 2015. Tevez comme à l’accoutumée pour son 18e but en Serie A puis Leo Bonucci qui, au terme d’une longue et paisible remontée de balle, ira crucifier Marchetti, 2-0. Leçon de réalisme froide pour les hommes de Pioli qui étaient tout de même sur huit victoires en autant de matchs en championnat. Ces mêmes Laziale avaient tout de même des cadres blessés tels que de Vrij ou Parolo, on s’en est bien rendu compte au Juventus Stadium lors de ce choc avorté. Pas d’étincelles en seconde période, les Bianconeri s’en contenteront de gérer logiquement, en vue de la Ligue des Champions quelques jours plus tard et le court déplacement à Monaco. Le 3-5-2 a encore prouvé sa légendaire solidité et la large possibilité d’inscrire des buts, tout ce qu’il y a de plus simple avec un joueur comme Tevez, auteur d’un gros match après sa blessure début avril. En bref, tous les éléments sont au vert avant le retour face àl’ASM et tout va bien en championnat, une compétition que pourrait boucler la Juve dès le week-end prochain si elle gagne le derby de Turin et que les deux équipes de Rome perdent dans le même temps. Déjà.
Les dernières minutes auront été décisives, l'Hellas Verone est allé chercher le maintien à Florence de belle manière, en s'arrachant chez la pelouse du quart de finaliste d’Europa League. Toujours en course en C3, la Fiorentina aura laissé des plumes en championnat à cause de la solidité de l’Hellas, à toute épreuve. Avec très peu de ballons à négocier, les hommes de Mandorlini auront résisté aux locaux, Rafael ira même arrêter le penalty d’Alessandro Diamanti à la 66e minute du match. La Fio galère et se relâche, c’est l’heure de Mounir Obbadi entré en cours de jeu, qui va porter le coup fatal. Verone procède donc par contres dans toutes les dernières secondes de la partie et c’est le Marocain qui va être le héros de la soirée. Neto négocie mal une frappe de Christodoulopoulos, le joueur prêté par l’ASM a bien suivi et fait trembler les filets, 0-1. Les Toscans ne s’en remettront pas. L’Hellas acquiert leur neuvième victoire de la saison et trois points presque inattendus. Avec 36 points au compteur, le maintien est quasi officiel puisque Cesena, premier relégable, compte 13 longueurs de moins. Objectif atteint.
Et puis, top en ce qui concerne le match qui opposait Empoli à Parme. Dans un match sans grand enjeu, les deux équipes ont proposé un beau spectacle pour un score de deux buts partout. L’Empoli n’a toujours pas modifié sa philosophie avec un jeu de possession et de domination avec à la clef, le huitième but de la saison pour Maccarone et celui de Tonelli, de retour après plusieurs semaines où il était gêné par les blessures. En face, encore un coup de chapeau pour les Parmesans qui ont encore tout donné pour ramasser un petit point en seconde mi-temps grâce à Ishak Belfodil. En cours de semaine dernière, l’équipe de Donadoni avait encore perdu 4 points en raison des problèmes financiers qui dévorent le club. Les Crociati ont encore fait belle allure au Castellani et promettent encore et toujours de donner le maximum malgré la fin programmée. Top mérité pour ces deux équipes qui continueront de jouer au ballon jusqu’à la fin de la saison.
Sûrement un jour sans, joli flop pour la Sampdoria qui ouvrait le bal samedi, en fin d’après-midi. Face au 18e de Serie A que représentait Cesena, les Blucerchiati ont loupé le coche en ne pouvant faire trembler les filets adverses et empocher les trois points de la victoire par la même occasion. Mihajlovic qui avait réaligné son 4-2-3-1 d’entrée n’a su trouver la solution contre un relégable qui se satisfera d’un bon point chez une équipe toujours invaincue à domicile, la seule en Italie avec la Juventus. Les quatre attaquants de pointe naturels que sont Eto’o, Eder, Muriel & Okaka se seront montrés bien maladroits devant la cage d’Agliardi, statistique à l’appui. Huit tirs réalisés en première période pour la Samp, un seul cadré. Lors du dernier match au Milan, ils avaient même réalisé le nombre de 10 tirs non-cadrés, leur record lors cette saison. Pour en revenir à samedi, les 45 dernières minutes auront été du même acabit. Large possession pour les locaux sans parvenir à franchir la 17e défense du pays. Pire encore, sans une bonne intervention d’Obiang sur Defrel dans les ultimes secondes, le Français s’en allait avec la balle de match décisif et un duel face à Viviano, 0-0. Mihajlovic sera clair après le match, ce match nul a un goût de défaite. Il faudra vite retrouver la victoire dès le week-end prochain, ça sera face à un adversaire direct avec le déplacement du côté de Naples. L’heure ne sera certainement plus aux calculs.
Et du côté de Roma ? Si les Biancocelesti n’ont rien pu faire face au leader, l’occasion était idéal pour les Giallorossi de reprendre la place de dauphin. Hélas pour eux, les problèmes sont toujours les mêmes. C’est l’Atalanta Bergame qui se présentait au Stadio Olimpico dimanche après-midi, 17e. Ces derniers auront été bousculés dans les premières minutes et seront même menés au score suite à un penalty de Francesco Totti, de retour, dès la seconde minute de jeu, 1-0. Pour peu de temps seulement puisque M. Gervasoni indiquera l’autre point de penalty vingt minutes plus tard. German Denis à la baguette, 1-1. Ensuite, la malédiction se poursuit. La Roma ne parviendra toujours pas à reprendre l’avantage, un but et puis c’est tout. Comme déjà indiqué lors du dernier debrief, inutile de se répéter, le football devient délicat quand une équipe est incapable de réagir, deux mois et demi sans que la Louve ne puisse marquer deux fois dans le même match. Pas une statistique d’un second de Serie A. La Roma termine donc ce match avec beaucoup de regrets et la dernière marche du podium, justifié et loin d’être brillant.
Enfin, un bref retour sur derby Inter Milan - AC Milan qui se jouait dimanche soir. Assez peu de spectacle à se mettre sous la dent si ce n'est pour les traditionnels chorégraphies d'avant-match, toujours de qualité. Sur le terrain, ce fut d'un tout autre niveau. Un sinistre match nul 0 à 0 qui n'arrange absolument personne et qui condamne les deux formations Milanaises à une fin de saison fade, sans course à l'Europe. Alors, il fallait bien des polémiques pour pimenter l'après-match, ce fut le cas malgré un arbitrage de M. Gervasoni qui semblait juste. Un but refusé pour le Milan pour un hors-jeu d'Alex à la 30e, cas similaire pour Rodrigo Palacio à la 50e, justifiés. Dans les 20 dernières minutes, c'est encore l'Argentin qui sera impliqué pour une faute sur Antonelli ce qui oblige l'arbitre a arrêté le jeu et à ne pas valider l'action qui s'est poursuite : le centre fort d'Hernanes avait ricoché sur Mexès qui avait marqué contre son camp... Furie des Nerazzurri. Après une première période faible et équilibrée, c'est bien l'Inter qui aura essayé de mettre du rythme dans la deuxième sans réussir à perforer le mur Diego Lopez. Car si le score est resté nul et vierge, c'est en grande partie grâce ou à cause du gardien Espagnol, impérial ce soir-là. Les 75.000 tifosi se satisferont comme ils le pourront, le changement n'est pas encore prévu pour maintenant. Dans ce derby légendaire qui est devenu bien terne en quelques saisons, les amoureux de football se contenteront de miettes. Les dernières semaines de compétition devront passer passer rapidement, les objectifs ne seront pas atteints, si ce n'est de finir devant son vieux frère ennemi. Circulez, il n'y a presque rien à voir.
L’équipe du week-end n’est pas la plus en forme, ni la plus spectaculaire, bien au contraire. Mais il était temps de faire un point de santé sur la modeste 14e place de l’Udinese dans cette Serie A. En manque de résultats depuis des mois, le club de Pozzo affrontait le Chievo, à Vérone ce dimanche. Et on ne peut pas vraiment dire que l’on se soit régalé. Ceux qui sont juste une place au-dessus au classement vont ouvrir la marque en première période grâce à Pelissier, 1-0. Action symptomatique de la saison à l’heure de jeu : Antonio Di Natale fait son apparition et son premier tir fera trembler la barre transversale du Chievo quelques instants plus tard, la première réelle occasion des visiteurs… Udine galère, Udine rame pour revenir à hauteur et il faudra un coup du sort et un CSC de Bostjan Cesar pour les remettre à flot, 1-1. Score final, le Chievo s’en mordra presque les doigts. Pour l’Udinese, ce point satisfait Andrea Stramaccioni : « Le Chievo a été meilleur que nous en première période. Je me suis énervé à la mi-temps puisque le but encaissé a été un cadeau qu’on leur a offert. Nous avons prouvé que nous avions du caractère au retour des vestiaires.» Il en faut peu pour être heureux dira-t-on. En bref, l’Udinese en 2015, c’est 2 victoires en 16 matchs toutes compétitions confondues (championnat + coppa). Une première partie de saison correcte suivie d’une élimination de la Coupe logique face à Naples et puis plus grand chose. Stramaccioni persévère avec une défense à 3 et alterne bien souvent entre le 3-5-2, le 3-5-1-1 et le 3-4-2-1 comme ce dimanche. Pas mal de changements pour peu de résultats, seul Di Natale semble avoir la solution.
Pas toujours titulaire en raison de son âge, il est, à 37 ans, le meilleur buteur / passeur du club cette année encore. Perdre des joueurs importants fait partie du système de l’Udinese mais les départs de Pereyra (Juve) puis de Muriel (Samp) font énormément de mal cette année ce qui laisse derrière tout ça un effectif de seconde moitié de tableau. 15e attaque, 14e défense, 14e place de Serie A, plus vraiment de surprises. Depuis 2002, l’équipe n’avait fini que deux fois dans la seconde partie du tableau. Avant d’affronter les frères Milanais à suivre, l’Udinese se prépare à une fin de saison peu haletante, des matchs qui pourraient être les derniers pour Di Natale qui avait déjà annoncé sa retraite l’année passée avant de se rétracter. Une page à tourner, Udine va devoir ouvrir un nouveau cycle sous peine de s’abonner aux toutes dernières encablures de ce championnat.
Pour le joueur du week-end, soyons un peu plus original que les semaines précédentes et envolons-nous pour la Sicile pour découvrir un jeune homme en train de faire sa toile dans le dispositif Palermitain. International Espoirs Bulgare, Ivaylo Chochev a gravi une nouvelle marche ce week-end en donnant les deux buts victoires à Palerme face au Genoa. Formé au pays, du côté du Chavdar Etropole (seconde division), il devient rapidement un joueur-clé et décisif dès l’année 2011, jusqu'à se faire repérer par le CSKA Sofia, le tout en deux saisons. Chochev signe avec le club le plus titré de Bulgarie quelques semaines avant son vingtième anniversaire. Après une moitié de saison plutôt convaincante, il va définitivement s'imposer avec le CSKA au cours de la saison 2013/2014 en jouant 38 matchs toutes compétitions confondues, pour huit buts.
Le milieu de terrain axial à vocation offensive joue avec les sélections nationales de jeunes jusqu'à compter 11 sélections avec les Espoirs, à ce jour. Il a même été appelé en A en mai 2014 dans un match amical, le jeune homme n'entrera finalement pas en jeu. Devant cette ascension, plusieurs clubs d'Europe de l'Ouest s'intéressent à l'Espoir. Chochev aurait même pu rejoindre le championnat de France, Monaco a été intéressé mais n'a jamais réussi à se mettre d'accord avec le compatriote de Berbatov. C'est finalement Palerme qui met la main dessus et qui le signe en juillet dernier contre 2 millions d'euros. Chochev effectue ses premières minutes en Serie A face à l'Empoli en rentrant à 20 minutes de la fin, dans une partie déjà réglée (3-0 pour Empoli), en octobre 2014. Encore loin du onze titulaire en première partie de saison, le Bulgare grappille du temps de jeu en profitant des petites blessures ou des suspensions de ses camarades milieux de terrain que sont Bolzoni, Barreto ou Vazquez...
Notamment à cause de l'explosion de ce dernier, Chochev mettra du temps à faire son nid. Son association avec Dybala sera considérée comme l'une des meilleures paires du championnat, l'une des plus belles et prolifiques et pendant ce temps, le Bulgare est au placard. Oui mais voilà, le printemps arrive et son éclosion avec. Alors que Palerme s'essouffle depuis plusieurs semaines en championnat, Iachini décide de le titulariser la semaine dernière du côté de l'Udinese, sa troisième titularisation en quatre mois. Le joueur de 22 ans ne va pas manquer son rendez-vous. Il va être absolument partout sur le terrain, beaucoup de ballons touchés, duels aériens gagnés grâce à son mètre 88, tacles en pagaille, Chochev parachève son numéro par son premier but en Italie. Coup de tête pour battre Karnezis, le numéro 18 de Palerme impressionne, les Siciliens gagnent finalement 3-1. Ce dimanche, la formation Rosanera recevait le Genoa et les tifosi ont pu apprécier les qualités du beau Ivaylo. 8e minute de jeu, Dybala lance Rispoli en profondeur, Lamanna parvient à contrer le tir mais Chochev a bien suivi, 1-0.
Un quart d'heure plus tard, ce petit diable profite d'un excellent travail de Dybala, le Bulgare ne tremble pas, 2-0. Malgré la réduction de l'écart de Falque au retour des vestiaires, les Palermitains gagneront leur second match d'affilée, 2-1. Chochev sera sorti à vingt minutes de la fin et aura été l'Homme décisif de son équipe. En place dans le 3-5-2 de Iachini à la place de Barreto (blessé), il propose une alternative offensive à Vazquez, dans le dur depuis mars. Dans une fin de championnat sans aucune pression pour Palerme, le jeune joueur originaire de Pleven pourrait définitivement se faire une place dans le XI. Ivaylo Chochev, histoire à suivre.
Le coup de pression des tifosi puis celui des dirigeants après l’élimination en demie de Coppa, le Napoli a remis les compteurs à l’heure et de quelle manière. Après l’extraordinaire excursion en Allemagne et la destruction du second de Bundesliga, les Napolitains se sont rendus pour faire de même en Sardaigne. Zeman et son Cagliari avait la bonne tête de victime ce soir-là, ça n’a pas manqué. Plein axe, Hamsik trouvera Callejon, l’Espagnol ne tremble pas, 0-1. Avant la mi-temps, c’est même le défenseur Sarde Antonio Balzano qui marquera contre son camp suite à un centre appuyé de l’incontournable Hamsik. En seconde période, avant l’expulsion de Maggio pour un second carton, c’est le beau Manolo Gabbiadini qui signera le but du week-end, 0-3. L’Italien inscrit le troisième but du match et son quatrième hors de la surface cette saison, record de Serie A qu’il partage avec Pogba & Guarin. Superbe réalisation. Trois buts et trois points, le Napoli enchaîne et compte bien finir le travail rapidement en Europa League pour une fin de saison plus intéressante que prévue.
Retour sur le but de Gabbiadini :
Après Sassuolo – Torino, Eusebio Di Francesco est revenu sur le match nul de sa formation sur celle de Ventura, 1-1 (Berardi – Quagliarella). Un entraîneur pas mécontent :
« L’attitude de l’équipe m’a plu aujourd’hui malgré les absences de certains joueurs et le changement de système (4-3-3 en 3-4-3). Le maintien ? Nous avons l’avantage sur d’autres équipes oui, mais je veux une équipe qui rentre sur le terrain pour gagner tous les matchs, une équipe qui a faim de victoires et de points. Zaza ? Il a joué comme je le voulais, il vit pour marquer. Même s’il n’y a eu qu’un partout aujourd’hui et que notre second but n’est jamais arrivé, il s’est beaucoup sacrifié pour l’équipe. Les penaltys ? Je n’ai pas bien vu en direct, mais au ralenti, il semble qu’il n’y a rien d’un côté comme de l’autre. Un Sassuolo Italien ? Je suis heureux de cette politique et de la valorisation des jeunes joueurs, les accompagner dans leur croissance sans pression excessive. Mon futur ? Je suis content de voir mon nom mêlés à d’autres équipes dans certaines rumeurs mais je suis très heureux à Sassuolo, je dois beaucoup à ce club. »
Un coach heureux qui voit son équipe prendre son 36e point de la saison, soit déjà deux de plus que l’année dernière au soir de la 38e journée de Serie A. Il y a effectivement de quoi avoir le sourire.
1 - Juventus (73 points)
2 - Lazio (58 points)
3 - Roma (58 points)
4 - Naples (53 points)
5 - Sampdoria (50 points)
6 - Fiorentina (49 points)
7 - Torino (44 points)
8 - Genoa (44 points)
9 - Milan (43 points)
10 - Inter (42 points)
11 - Palerme (41 points)
12 - Sassuolo (36 points)
13 - Chievo (36 points)
14 - Verone (36 points)
15 - Udinese (35 points)
16 - Empoli (34 points)
17 - Atalanta (30 points)
18 - Cesena (23 points)
19 - Cagliari (21 points)
20 - Parme (13 points)
Samedi 25 avril
Udinese - Milan (18h00)
Inter - Roma (20h45)
Dimanche 26 avril
Atalanta - Empoli (12h30)
Genoa - Cesena (15h00)
Verone - Sassuolo (15h00)
Lazio - Chievo (15h00)
Parme - Palerme (15h00)
Torino - Juventus (15h00)
Fiorentina - Cagliari (18j00)
Naples - Sampdoria (20h45)
Crédits : ANSA / Repubblica