"La Juve est forte, mais elle possède des faiblesses. Nous savons que nous jouons toute la saison durant ces quelques prochains jours"
"Le Triplé historique ? Nous passons les étapes les unes après les autres, nous sommes concentrés sur le prochain match uniquement, nous voulons cette Coupe d'Italie."
Si Stefano Mauri et Giorgio Chiellini savaient ce qu'ils avaient à faire ce mercredi soir, ils avaient aussi conscience que ce n'était pas le point d'orgue de cette saison 2014/2015. Le derby de Rome se jouera lundi pour une lutte au classement à la conquête de la Champions League et la Juve n'a presque plus que la Coupe aux grands oreilles dans la tête, ça sera le 6 juin prochain face au Barça. Mais ce soir, pas question d'Europe et cap sur un titre national. Stade Olympique, début de soirée à Rome et Pioli comme Allegri avaient sorti leurs beaux costumes et leurs plus belles compos. Super Max n’avait pas vraiment surpris son monde avec un 3-5-2 traditionnel, la B-B-C derrière et Storari logiquement titulaire pour la Coppa, tout comme Berisha en face, à la place de Marchetti. Marchisio et Morata étant suspendus, Pirlo est aligné d’entrée entre Pogba et Vidal. Llorente remplace son jeune compatriote aux côtés de l’Apache. Pour les Laziale, c’est un 3-4-3 peu évident à deviner qui est lancé par Pioli, l’absence de Biglia se fait sentir, tout comme Mauricio, encore trop juste pour débuter et lancer le bloc à 4. Après une blessure, de Vrij part finalement titulaire avec Gentiletti et Radu. Le reste est plutôt classique avec Lulic, Parolo et Felipe Anderson, sans oublier Miro Klose, naturellement.
Au retour des vestiaires, le rythme est à peu près le même. Les Bianconeri essayent de relever le niveau doucement mais sûrement sans surprendre les « locaux », la défense à 3 tient le choc même si Fernando Llorente tente l’échappée belle à la 52e, bien lancé en profondeur. L’Espagnol s’isole sur le flanc droit et ne trouvera personne sur sa remise en retrait. Les flèches Laziale font le travail dans l’autre sens, Felipe comme Candreva transpercent la Vieille Dame sans parvenir à servir convenablement Klose, sans réelle opportunité à l’heure de jeu. Le temps avance et les premiers changements arrivent avec la blessure de Radu contraint de sortir, Mauricio fait alors son apparition. Pogba quitte la pelouse peu de temps après, le Français toujours ménagé, aura été auteur d’une bien petite finale, Pereyra à sa place. C’est un autre entrant qui aura pu faire la différence sur son tout premier ballon, Djordjevic ne croise pas assez son ballon face à Storari, toujours 1-1 (84e). Cas similaire dans les secondes suivantes avec Alessandro Matri qui entre et marque, son but est refusé pour un hors-jeu difficilement visible à vitesse réelle. Une frappe lointaine de Tevez dans les ultimes instants et ça sera tout, direction les prolongations.
Et si le ballon est pour les Turinois, les occasions restent pour les Laziale. Illustration en règle dès la 94e où c’est encore Filip Djordjevic qui aura une occasion gigantesque de redonner l’avantage aux siens, la réussite ne sera pas avec le Serbe ce soir-là. Sa frappe heurte les deux poteaux de Storari et ressort, c’est sans aucun doute le tournant du match. Car comme ce fut le cas 10 minutes auparavant, c’est Matri qui lui répond et l’ex-joueur de Cagliari ne tremblera pas. Opportuniste après une tentative de Tevez, Matri fusille Berisha pour le but du 2-1. Le coup reçu sur la tête est conséquent, Pioli tentera le tout pour le tout à la micro mi-temps avec le retour à 4 et l’arrivée d’un nouvel attaquant, de Vrij pour Keita Balde. Et si Tevez ne sera pas décisif durant cette finale, sa prestation est tout de même à souligner, de la création du jeu au repli défensif ultra-exigent dans sa propre surface, Carlitos ne bronche pas à sprinter après presque deux heures de jeu. Un des hommes de cette finale. Sans carburant pour égaliser dans les derniers instants, la Lazio échoue à quelques minutes près d’une Coupe d’Italie, deux ans après 2013.
Victoire de la Juventus, Coupe en poche, le doublé avec le championnat en attendant un rêve improbable. Dixième Coppa dans l’histoire de la Juve qui en profitera pour étrenner l’étoile d’argent sur son maillot la saison prochaine, symbole de ces dix titres, vingt ans après le dernier succès dans cette compétition. Féliciations Vieille Dame.