Fondé en 1913, Parma FC devient Parma AS dans les années 1920 avant de retrouver son nom en 2002. Il connait ses heures de gloires dans les années 1990 et se meurt, lentement, aujourd'hui.
Cette saison, c'est la descente aux Enfers qu'ont connu les jaunes et bleus.
Avec une dette évaluée à plus de 100 millions d'euros, le club n'avait plus les moyens d'organiser les matchs dans son stade de 28 783 places, Ennio Tendini, n'ayant pas de quoi payer les agents de sécurité. Les joueurs se sont vu également refuser leur salaire provoquant le départ de certains d'entre eux à l'image d'Antonio Cassano, l'attaquant vedette des parmesans cette saison. Roberto Donadoni, entraîneur actuel, ex-joueur du club et ex-sélectionneur de la Nazionale affirme, à quelques journées de la fin, que le club continuera de jouer "même gratuitement".
La ligue italienne décide alors de céder 5 millions d'euros au club afin que celui-ci ne fausse pas le championnat en déclarant forfait. Sportivement, Parme figure comme une lanterne rouge assommée comptant seulement 18 points (6v, 7n, 24d) à une seule journée de la fin de la Série A soit 11 points de retard sur Atalanta, premier non relégable, avec une différence de buts largement négative (-42).
Giampietro Manenti, président, symbolise bien l'état de son club. Ayant racheté la franchise pour un euro symbolique le 6 février, il est emprisonné en mars pour des affaires de fraude et blanchissement d'argent bien connues dans l'histoire du football italien.
Si Parme est à la peine, les tifosi, eux, restent un grand soutien pour le club. En déplacement à Gênes pour la dernière journée de Calcio, ils ont décidé de donner leur bus afin que les joueurs puissent disputer ce dernier match de Série A, ne sachant quand ils pourront y rejouer. Pour les supporters, il n'y a pas de divorce qui tienne : "On vous soutiendra même en Série D" peut-on lire sur une de leurs banderoles dans un stade où les gens se déplacent toujours.
Les heures de gloires.
Parma FC, c'est une référence européenne à la fin des années 1990 durant lesquelles leur place était aux côtés des Juventus, Milan, Inter et consorts.
Une première Coppa Italia en 1992 pour se mettre en marche puis une Coupe des Coupes l'année d'après qu'ils confirment en remportant la Supercoupe d'Europe en 1994. En 1995, les jaunes et bleus remporte la Coupe de l'UEFA. Un an plus tard, Carlo Ancelotti débarque et devient le premier entraîneur à envoyer Parme en Ligue des Champions, compétition prestigieuse dans laquelle ils ne réussiront jamais de réels exploits.
1999 marque l'apogée des parmesans qui parviennent à tout rafler (sauf le Scudetto finissant 4e, remporté cette année là par le Milan AC): une Coupe d'Italie, une Supercoupe d'Italie mais surtout une deuxième Coupe UEFA battant l'Olympique de Marseille en finale sur le large score de 3-0. Une troisième coupe d'Italie sera remportée par les Gialloblù en 2002 sous les ordres de Cesare Prandelli.
Un nid de joueurs talentueux.
Cette saison, certains joueurs renommés portaient encore la tunique jaune et bleue à l'image des italiens Cassani, Nocerino et Cassano (avant son départ) ou du portugais Varela. Jérémy Broh, français de 18 ans y a joué huit minutes tandis que le franco-algérien Ghezzal n'a pas trouvé le chemin des filets en 18 apparitions.
Si l'on devait ériger une équipe type historique de Parme, celle-ci serait certainement prestigieuse car dans les rangs du club situé non loin de Carpi, champion héroïque de cette saison en Série B, on observe d'abord de grands noms d'entraîneurs : Ancelotti, Prandelli, Raineri ou l'actuel Donadoni. Les grandes stars nationales y ont figuré tels que Inzaghi, Fabio et Paolo Cannavaro, Di Vaio, Gilardino ou le mythique Gigi Buffon, formé au club.
Des latinos ont connu leurs heures de gloires chez les Gialloblù. C'est le cas des brésiliens Adriano, Ze Maria ou le gardien de la Seleçao en 1998, Taffarel, des argentins Veron et Crespo, qui reste aujourd'hui le meilleur buteur du club avec 142 réalisations ou des portugais Sergio Conceiçao et Fernando Couto.
Une colonie de français a aussi vécu de beaux jours dans le club de l'Emile Romagne. Parmi eux: Thuram, Boghossian, Lamouchi, Micoud, Frey, Daniel Bravo et Djetou.
Si l'avenir de Parme FC est encore flou, on sait déjà que la Série A ne comptera plus ce club de référence parmi les siens la saison prochaine. Un fait que nous ne pouvons que regretter pour la beauté du football. Le maire de la ville, Frederico Pizzarotti, quant à lui, voit en cette affaire un possible mal pour un bien préférant la reprise du club en 4e division avec, à sa tête, un homme honnête plutôt qu'un investisseur aux garanties douteuses et de ce fait, redorer l'image, dégradée depuis toujours, du football italien.