Est-ce que cette Coupe du monde en France est pour le rugby féminin une occasion en or, afin d'être davantage médiatisé ?
Gaëlle Mignot : C'est une chance inouïe. La Coupe du monde est retransmise dans plusieurs pays, beaucoup plus de médias viennent nous voir et cela donne un coup de boost à ce sport. On l'a vu avec le Grand Chelem réalisé en 2014: si on a des résultats, les gens s'intéressent à nous. Là, chez nous, on espère montrer une bonne image pour les gens nous suivent encore plus. On se dit de plus en plus qu'on aimerait être plus médiatisées, que les gens viennent davantage nous voir. Petit à petit cela arrive car on a travaillé pour, on a eu de bons résultats. Certes, quand on rentre sur le terrain on ne se dit pas qu'il faut gagner pour les médias, mais une part de nous se dit qu'il faut donner une bonne image, avoir des bons résultats, pour que notre sport continue d'évoluer.
Mais disputer une Coupe du Monde à la maison, ça ne rajoute pas de la pression ?
G.M : Au contraire ! C’est un pur plaisir, voire un rêve ! Tout le monde n’a pas la chance de jouer un événement de cette importance. Je m’en rends compte.
Quelles sont les ambitions et qu'attendez-vous de l'équipe ?
G.M: Déjà, ne pas griller les étapes. Souvent, on se projette en visant les demi-finales. Mais non, on veut d'abord attaquer de la meilleure des façons contre une équipe (Pays de Galles) qu'on connaît bien. Mais bien sûr qu'on espère être présentes le 17 août (jour de la finale). On rêve de soulever la Coupe mais on ne va pas griller les étapes. Surtout qu'avec trois poules de quatre équipes, seules les premières de chaque poule sont assurées de participer aux demi-finales. De plus, le deuxième de notre poule ne devrait pas être qualifié vu sa densité (Australie et l'Afrique du Sud en plus). Donc on a peu le droit à l'erreur. Alors prenons match après match et ayons pour objectif d’être présentes à la finale. Maintenant, rater une marche parce que l’adversaire est meilleur, c’est le sport ! L’important est que nous n’ayons aucun regret.
Quel regard portez-vous sur votre équipe en tant que capitaine ?
G.M : C’est un super groupe ! Nous nous entendons bien en dehors ou sur le terrain. L’envie de bosser est là, personne ne rechigne à la tâche, pourtant, durant certains stages, nous avions quatre ou cinq créneaux de travail par jour. Mais on «déconne aussi». Enfin il y a un beau mélange entre des anciennes qui ont vécu trois Coupe du monde et des jeunes pleines de fraîcheur.
Avez-vous sentie une progression depuis la dernière Coupe du monde (4ème au final) ?
G.M : Sur le plan physique on a pris conscience qu'il fallait qu'on se développe plus si on voulait rivaliser avec les Anglaises ou les Néo-Zélandaises. La musculation ne nous fait plus peur. Avant, on faisait surtout de la préparation physique basée sur des courses avec du renforcement musculaire. Là, on doit passer dans la salle de musculation, à hauteur de trois séances par semaine en été, par exemple. On a désormais une équipe très homogène, renforcée avec des filles du VII: on a beaucoup plus de vitesse derrière. Devant on est très denses, avec un gros paquet. On est capables de rivaliser devant et derrière, ce qui n'était pas le cas ces dernières années.
Merci à vous et bon courage pour cette Coupe du Monde !
G.M : C'est moi qui vous remercie, j'espère à bientôt avec la Coupe !