Vendredi soir, les Grenoblois ouvraient le bal à domicile, avec l’envie de vite faire oublier la lourde défaite subie une semaine plus tôt à Castres 51-10. Une équipe de Grenoble classée 7e après cette gifle tarnaise, qui comptait donc sur un match à domicile pour se ressaisir. En face, les Brivistes, alors 13e, venaient à Grenoble dans l’optique de ramener un ou des points de ce voyage en Isère, ce qui représenterait une première pour cette équipe qui n’a jamais ramené de point de ses déplacements cette saison.
Et finalement, ce match s’est joué sur une transformation de la gagne manquée à 1 minute 30 de la fin par le buteur Briviste Gaëtan Germain, pris de crampes en fin de rencontre.
Déjà, c’étaient les Brivistes qui avaient trouvé la faille dans la défense alpine, grâce au vif Masilevu, prenant donc l’avantage (6-7, 19e). Les Grenoblois, piqués à vif, se sont ensuite réveillés, et on même inscrit deux essais par Ratini sur un exploit en solitaire (32e) et par Grice après un ballon porté (38e), portant donc le score à 20-7.
En seconde période, les visiteurs se sont à leur tour réveillés, en partie grâce à un beau travail de course de Masilevu qui sert Waqaniburotu (23-17, 60e). Avec la pénalité de Germain quelques minutes plus tard, les brivistes se rapprochaient d’un exploit. Et alors que les locaux se reprenaient avec une pénalité de Wisniewski à la 71e, les Brivistes ont eu l’occasion de l’emporter après un 3ème essai signé Péjoine. Malheureusement pour eux, mais heureusement pour leurs hôtes, la transformation de Germain n’est pas passé et Brive devra se contenter d’un bonus défensif bien mérité. Les Grenoblois, qui se sont fait peur, devront se ressaisir pour pouvoir viser le haut de tableau.
Les Grenoblois sont donc 6e avec 24 points, tandis que les Brivistes sont 13e et relégables avec 14 points.
Leurs prochains matchs :
Les joueurs de Fabrice Landreau se frotteront pour leur prochain match de championnat à l’ogre Toulonnais à Mayol, mais cela ne sera que le 1er Novembre, car avant, Coupe d’Europe oblige, ils se déplaceront à Cardiff et recevront ensuite les London Irish dans le cadre de la Challenge Cup.
Les joueurs Corréziens, avant de recevoir le Castres Olympique, disputeront également deux matchs de Challenge Cup à Gloucester et face aux Zèbres.
Bordeaux, monstrueux, humilie un Castres inquiétant :
« Qui arrêtera les Bordelais à domicile ? » : c’est le genre de question que l’on pourrait se poser lorsque l’on voit les performances des protégés de Raphaël Ibanez qui en plus d’avoir ramené un bonus défensif de Toulon et une victoire de La Rochelle, sont pour le moment invaincus à domicile. Ils se sont défaits tour à tour de Lyon, du Racing-Métro et Montpellier. Et ont ensuite écrasé l’ASM (51-21). On aurait pu penser qu’ils risqueraient de tomber dans le piège Castrais, en étant aveuglés par une confiance en eux un peu trop forte. Et l’on aurait eu tort ! Car, à l’inverse, les Bordelais ont de nouveau régalé, infligeant aux pauvres Tarnais un cinglant 59-7, avec pas moins de 9 essais. Les Castrais, qui avaient activé le mode « naufrage », ont subi la loi de joueurs Bordelais surpuissants malgré quelques lacunes en touche, qui ont fait preuve d’un jeu d’attaque séduisant.
Avec un score de 19-0 à la mi-temps, notamment grâce à des essais de Talebula (5e et 38e) et Connor (18e), les vice-champions de la dernière saison n’en étaient qu’au début de la démonstration de force adverse. On aurait pu espérer un réveil en 2nde mi-temps, un sursaut d’orgueil, mais à la place, on peut se demander s’ils n’ont pas oublié leur jeu et leur détermination dans les vestiaires à la pause. Car avec 3 essais en 7 minutes signés Lesgourgues (41e), Madaule (43e) et Lesgourgues de nouveau (47e), les Bordelais ont enfoncé le clou. L’essai de Combezou (survenu peu de temps après celui refusé à Palis), transformé par la suite, n’est là que pour sauver un honneur tout de même blessé. Car les Tarnais, privés de Kockott, Lamerat et Capo Ortega, ont ensuite attendu que le match prenne fin, et vite. Le jeune Serin (56e), Connor pour un doublé (62e) et Jaulhac en force (77e), ont achevé le travail, enfonçant des Castrais dépassés. Rien ne va plus à Castres, quand tout roule à Bordeaux !
Les Bordelais ont donc saisi une belle occasion et grimpent sur le podium, à 4 points du leader Clermontois et à 1 seul petit point de Toulon. Les Castrais, premiers non-relégables, se doivent de réagir au plus vite, sous peine de vivre une suite de saison aussi catastrophique que son début.
Leurs prochains matchs :
Pour l’UBB, c’est Challenge Cup, avec la réception d’Edimbourg puis un déplacement à Londres pour affronter les London Welsh. Prochain match de Top 14 à Paris pour aller tenter un gros coup sur la pelouse du Stade Français, ce qui serait preuve d’un nouveau palier franchi.
Les Castrais, sonnés par cette raclée, vont devoir se ressaisir vite car la Champions Cup (ex- HCup) commence le week-end prochain pour eux, avec un déplacement chez un gros, les Harlequins, et la réception d’un autre cador, le Leinster.
Le derby francilien pour le Stade Français, les entraineurs du Racing remontés :
Les derbys sont quasiment tout le temps des matchs pleins de tension, et celui-ci n’a pas dérogé à la règle. Un Stade Français qui connaît un bon début de saison recevait l’ambitieux Racing. Les joueurs du Stade Français qui restaient sur une double défaite lors des confrontations de la saison dernière face au Stade Français dont une défaite 32-22 à domicile. Avec 2 pénalités réussies sur 4 par Jules Plisson, le Stade Français concrétisait à moitié sa domination face à des adversaires assez dépassés et souvent poussés à la faute. Mais la réaction des protégés du duo Labit-Travers n’a pas tardé à venir et un essai marqué par Dumoulin et sa transformation permettaient aux visiteurs de mener après 23 minutes (6-7, 23e). Ensuite, nous avons eu droit à un festival d’incompréhensions, qui seront à l’issue de la partie très critiquées par les entraîneurs du Racing, pour qui ce genre d’arbitrage n’est même pas digne de la Fédérale.
En effet, bien que la règle d’or dise que « l’arbitre a toujours raison », il est vrai que certaines décisions ont créé la stupeur dans les rangs du Racing-Métro. Tout d’abord lorsque Arias, après un drop de Goosen qui touche un poteau, récupère la balle, et, au terme d’une belle action et d’une contre-attaque sur 85m, aplatit la balle en coin. L’arbitre Sud-Africain décide de demander la vidéo, et alors que l’on voit grâce à celle-ci que le ballon touche le drapeau d’en-but et qu’il pourrait y avoir un en-avant, il décide d’accorder l’essai, ce qui a le don de surprendre le Racing, mais également Arias, auteur de cet essai litigieux. Les cartons jaunes du Franco - Sud-Africain Le Roux (31e) et du Sud-Africain Van der Merwe (40e) continuaient d’affaiblir les visiteurs, et le score était donc de 17-7 à la mi-temps, en faveur des Stadistes.
Mais au retour des vestiaires, un Racing métamorphosé, peut-être par la hargne et l’envie, marquait 2 essais, par Goosen (62e, sur un petit exploit personnel) et Dambielle (76e). Ce dernier se devait de transformer son propre essai, mais n’y parvient pas, laissant l’avantage à ses hôtes (20-19). Et Plisson rajoute 3 points pour sceller la courte victoire de son équipe (23-19), alors que le Racing ramène un point (de bonus défensif) en se disant qu’il aurait pu en ramener 3 autres. Les Racingmen attendent donc le match retour avec impatience. Le Stade Français est désormais 5e avec 26 points, le Racing 7e avec 24 points.
Leurs prochains matchs : Le Stade Français vont recevoir Newport et se déplacer à Bucarest dans le cadre de la Challenge Cup, et recevront ensuite l’UBB, équipe en pleine forme actuellement.
Le Racing, lui, dispute la Champions Cup, en commençant par la réception de Northampton et un déplacement chez le Benetton Treviso. Et recevra ensuite Oyonnax pour la reprise du Top 14, avec l’objectif de gagner, pourquoi pas avec le bonus.
Toulouse se rassure et sort de la zone rouge :
Toulouse, avant ce match et après les autres matchs de ses adversaires, était classé 13e, avec un début de saison assez catastrophique. Le RCT, comme depuis de nombreuses années, se trouve dans le haut du classement. Et ce dimanche, en clôture de la 9e journée, le Stade jouait gros, en recevant des Toulonnais certes pas au complet (sans Matt Giteau par exemple), mais tout de même très bien armés, avec en particulier les retours des « Sudistes » Fernandez Lobbe et Habana. Après avoir disposé du Stade Français, il comptait poursuivre la remontée infernale nécessaire pour un club de ce prestige. Avec un très bon début grâce à l’essai de Fickou (6e), les Toulousains ont montré leur détermination. L’absence de Giteau, remplacé à l’ouverture par O’Connor, et récemment élu meilleur joueur de la dernière saison par ses pairs, y est peut-être pour quelque chose. Ce match était également le premier du très attendu Halpenny, qui n’a pas eu beaucoup d’occasions à se procurer. A la mi-temps, Toulouse faisait cavalier seul (16-0), grâce à un bon McAlister, mais aussi un basque bondissant qui depuis le début de saison, retrouve un niveau de jeu impressionant, Imanol Harinordoquy. Celui-ci a dégoûté les toulonnais en touche et montré à quel point il pouvait être guerrier. Il forcera d’ailleurs le « bulldozer » Gorgodze à sortir après l’avoir séché sur un gros placage (72e).
La deuxième mi-temps débute avec un essai de Huget (43e). A la 52e, Habana permet aux Toulonnais de remonter un peu à la surface (18-7), et O’Connor, à la 67e, ramène son équipe à 11 points (21-10). La défense toulousaine tiendra bon jusqu’à la fin, et le Stade se relève après de nombreux échecs en début de saison (Score Final : 21-10).
Les Toulousains remontent donc à la 8e place, se rassurant avant l’Europe, tandis que les Toulonnais sont désormais 2e.
Leurs prochains matchs:
Les Stadistes recevront Montpellier dans le choc français de la 1e journée de Champions Cup, avant de se déplacer à Bath. Ensuite, le championnat reprendra avec un déplacement à Lyon.
Pour le RCT, double dernier vainqueur de feue la HCup, recevra les Scarlets de Llanecli, se déplacera chez l’Ulster, et jouera en Top 14 face à Grenoble.
Les autres matchs:
L’ASM a disposé sans trop de problèmes du promu Rochelais (30-10), avec 3 essais contre 1. Des essais signés Kayser (37e), Lopez (40e) et Lacrampe (42e), côté Clermontois, contre Alofa pour son 8ème essai déjà (74e). De quoi donner des remords aux Clermontois, qui ont donc perdu le bonus offensif après cet essai. À noter la blessure de Parra, absent pour 4 à 6 semaines, dont la participation aux tests de novembre semble plus que compromise.
Bayonne revient bredouille de Lyon, avec une défaite sans bonus (24-19). Le LOU a eu du mal à l’emporter mais s’en sort très bien, grâce notamment avec des essais de Porical (16e) et Arnold (40e), contre un essai de pénalité pour Bayonne à la 75e.
Enfin, Montpellier a battu Oyonnax 25-9, avec un essai de pénalité à la 78e mais surtout 6 pénalités. Mais le plus difficile pour Montpellier reste la grosse blessure de François Trinh-Duc, qui sera absent pour plusieurs mois.
Classement :
1. ASM Clermont-Auvergne 31 points
2. RC Toulon 28 pts
3. Bordeaux-Bègles 27 pts
4. Montpellier HRC 27 pts
5. Stade Français 26 pts
6. Grenoble 24 pts
7. Racing-Métro 24 pts
8. Toulouse 18 pts
9. Lyon OU 17 pts
10. Bayonne 17 pts
11. La Rochelle 15 pts
12. Castres 15 pts
13. CA Brive 14 pts
14. Oyonnax 12 pts