Au moment de donner le coup d’envoi de la rencontre, le Grenoblois Johnatan Wisniewski ne s’attendait sûrement pas à prendre une gifle aussi forte face au RCT. D’un côté, une équipe varoise qui avait l’occasion de prendre la tête du classement après les défaites de l’ASM du côté de Bayonne (24-13), de Montpellier à La Rochelle (21-15) et de l’UBB chez le Stade Français (39-22). De l’autre côté, le FCG gardait un bon souvenir de son dernier déplacement en terre toulonnaise avec une victoire surprenante (22-21) grâce à un coup de poignard par Ratini. Ce match, c’était aussi l’occasion pour l’ouvreur et joker médical argentin Nicolas Sanchez de vivre sa première titularisation avec le RCT.
Une première mi-temps équilibrée
Malgré la sortie sur blessure de Burden dès la 3e minute (remplacé par Orioli), le RCT a immédiatement montré les crocs, avec un premier essai par l’ancien Biarrot Menini, qui a su contrer un coup de pied après une touche de McLeod pour ouvrir le score (5-0, 6e). Par la suite, le FCG recollait au score avec un drop de Wisniewski (5-3, 10e). A la 13e, le Grenoblois Hunt sèche le pilier Toulonnais Chilachava, recevant dont un carton jaune logique. Le pilier rouge et noir a d’ailleurs dû sortir dans le cadre du protocole commotion cérébrale, remplacé par Chiocci, avant de revenir 3 minutes plus tard. Mais à la 18e, les Grenoblois se tirent une balle dans le pied et se retrouvent à 13 pour 5 minutes à cause d’un Wilemse plongeur la tête la première dans un ruck.
À la 22e, sur une récupération de balle, Botha marque en force dans l’en-but Isérois, et l’arbitre accorde l’essai après vidéo, bien que Mermoz ait semblé bloquer un défenseur grenoblois en lui barrant son chemin. Avec un nouvel échec au pied (et déjà 7 points manqués), Sanchez démarrait mal son match (10-3, 23e). Deux pénalités de Wisniewski (26e, 33e) ramenèrent les visiteurs à 1 point (10-9, 33e). Mais à la 36e, le pilier Géorgien Chilachava semblait avoir récupéré de son petit K.O. de début de match et se vengea sur Hunt, qui, se croyant hors-jeu, avait arrêté de défendre, lui permettant donc d’inscrire le 3e essai Varois, avec une transformation enfin réussie de Sanchez (17-9, 37e). Juste avant la mi-temps, Ratini permit à Grenoble de revenir grâce à un essai non-transformé (17-14, 39e).
On pouvait donc s’attendre à une deuxième période tout aussi équilibrée entre ces deux équipes que seuls 4 points séparaient au classement avant la rencontre. Et les Grenoblois pouvaient croire en un exploit bis du côté de Mayol.
Et Grenoble perdit pied après l'heure de jeu…
Le RCT revient des vestiaires plein de bonnes intentions, et le montre vite. Après une pénalité de Sanchez (20-14, 42e), qui vit son essai refusé à la 46e, le RCT continua sur sa lancée, et c’est à la 48e que l’on a pu voir Delon Armitage inscrire un 4e essai pour son équipe en effectuant un plongeon dont il a le secret (25-14, 48e). À la 52e, Vanderglas profite d’une perte de balle de Mitchell pour aller inscrire un essai qui ramène son équipe dans les bottes des Varois, la transformation de Wisniewski aidant (25-21, 53e). Le RCT reprend un peu plus d’air par pénalité d’abord (Sanchez, 56e), puis par un nouvel essai, signé Orioli (61e) qui n’avait qu’un mètre à franchir pour marquer. Avec la transformation de Sanchez, le RCT pouvait souffler un peu (35-21, 62e), possédant l’équivalant de deux essais transformés d’avance. Mais le RCT n’est pas du genre à se reposer sur ses lauriers mais plutôt à enfoncer le clou, surtout à domicile. L’essai de Smith à la 64e en est la preuve, et Toulon prend le large (40-21, 65e) tandis que Sanchez a vraiment du mal (4/9 au pied). Un sursaut d’orgueil Isérois voit Caire conclure une belle action de contre des Grenoblois, et la transformation de Wisniewski ramène le FCG à 12 points de Toulon (40-28, 67e). Et la fin de match fut un supplice pour les hommes de Fabrice Landreau avec 3 essais en moins de 8 minutes. Delon Armitage (70e), Mermoz (73e) et Habana (77e) ont achevé ces vaillants Grenoblois, avec des transformations réussies par Sanchez (61-28). Le score ne bougea plus durant les 4 dernières minutes (dont une de temps additionnel) et Mr Péchambert libéra les Grenoblois de ce carnage provoqué par un rouleau-compresseur dénommé RCT.
À l’issue de ce match, le RCT prend les rênes du Top 14 avec 33 points, soit 2 points de plus que l’ASM et le Stade Français. Les Grenoblois, eux , sont 7e avec 24 points et peuvent se consoler en se disant que les défaites du Racing, de Montpellier et de l’UBB leur ont permis de ne pas se faire lâcher.
Lors de la prochaine journée, le RCT tentera de conserver sa 1e place en se déplaçant à Castres pour un remake des deux dernières finales de Top 14, mais avec un détail qui fait toute la différence : le CO de cette année est à la traîne en championnat et est actuellement dernier avec 15 points.
Les Grenoblois tenteront de leur côté de réagir après cette lourde défaite et de faire le plein de points face à un promu, le LOU, qui a lui aussi subi une grosse défaite ce week-end (défaite 17-41 à domicile face à Toulouse).