Encore raté. Avec le dernier carré en ligne de mire et la réception de la République Tchèque, 2013 devait être l’année de l’équipe de France, et pourtant. Comme l’an passé face au Etats-Unis, les Bleus s’ârretent en quarts. Annoncé favori sur la terre-battue de Buenos Aires contre une Albicelestre en demi-teinte : sans Del Potro (7è mondial) en conflit avec le reste du groupe, avec un numéro 1 qui ne met pas un pied devant l’autre (Monaco n’a pas gagné le moindre match sur le circuit en 2013), et Nalbandian (31 ans, 128è) en fin de carrière, la bande à Arnaud Clément rentre finalement à la maison avec des regrets.
Certes, Richard Gasquet, en pleine bourre cette saison (2 titres), a été forfait de dernière minute, mais le successeur de Guy Forget pouvait compter sur Jo-Wilfried Tsonga (8è), et Gilles Simon (13è, déjà 5 titres sur la surface ocre).
Si le premier a fait le métier : réalisant une prestation d’ensemble convaincante notamment contre Monaco dans un match déjà couperet (6-3, 6-3, 6-0), nuancée par quelques frayeurs vendredi face au futur héros Berlocq (d’abord mené un set a rien, puis aux commandes de la partie dans le quatrième set avant d’être rejoint deux manches partout, et de s’imposer difficilement), le second reste maudit dans la compétition. Le Niçois n’a remporté qu’une seule rencontre à enjeu (en 2011 contre le modeste Koubek) pour 7 défaites.
Simon n'a pas démérité
Après une belle remontée dans la première manche vendredi (mené 1-4, il se procura une balle de set sur sa mise en jeu à 6-5), le protégé de Thierry Tulasne s’est écroulé pour perdre sèchement 7-6, 6-2, 6-4, la faute à des douleurs au dos. Hier, Simon rassura tout le monde sur son état physique à son entrée sur le court de la Parque Roca : un break d’entrée et une attitude de guerrier. Clairement le troisième français le plus titré de l’histoire (avec Tsonga) a accompli un match abouti, mais commit trop de fautes pour s’échapper au score. En face, Charly s’est sublimé et a déployé son jeu de pur terrien : des frappes puissantes et ultra-liftées. Porté par un public en feu, l’Argentin a exploité les points faibles du Tricolore -le service et la volée- par des retours rageurs et un toucher de balle efficace qui a attiré l’adversaire au filet pour mieux le crucifier ensuite. 6-4, 4-6, 6-4, 6-4, score final. «Un match qui fait très mal», mais Simon a eu le mérite de s’être battu jusqu’au bout, remontant un break et sauvant 5 balles match dans la manche finale.
La bascule s’est faite samedi dans le double. La paire Benneteau-Llodra semblait maîtriser les débats. 6-3, 6(3)-7, 5-2, deux balles de set, et puis patatra. Nalbandian, chauffé à blanc, a délivré un véritable récital au filet, et Zeballos, en mode diesel, a fait la différence dans le dernier set.
Les Français n’ont pas été en dessous de leurs adversaires, ils auraient même pu remporter les cinq rencontres, mais l’esprit d’équipe et la volonté argentine ont fait la différence. Berlocq, Monaco, Nalbandian et Zeballos ont su se transcender et produire leur meilleur tennis. Il faudra attendre l’année prochaine pour voir peut-être enfin les Bleus soulever le saladier d’argent. Arnaud Clément a un an pour remobiliser ses troupes et instaurer un véritable «esprit Coupe Davis» qui a fait défaut aux Bleus.
Les hommes de Martin Jaite auront fort à faire en demi-finale. Ils se déplaceront chez le tenant du titre, en République Tchèque, les mêmes qui les ont éliminés l’an passé en demi-finale. Dans l’autre partie de tableau, Novak Djokovic a porté la Serbie, tout comme Milos Raonic le Canada.
Les résultats des quarts de finale
Canada 3-1 Italie
Etats-Unis 1-3 Serbie
Argentine 3-2 France
Kazakhstan 1-3 République Tchèque
Les affiches des demi-finales
République Tchèque - Argentine
Serbie - Canada
(crédit : L'Equipe)