Suite du Giro d'Italia avec une troisième étape très intéressante : avec un sommet situé à 20 kms et une descente très technique et dangereuse, la course promettait du spectacle. Et on n'a pas été déçu ! Au programme, 222 kms à avaler avec deux bosses : une dont le sommet est à plus de 60 bornes de l'arrivée, et l'autre située plus près, à 20 kms. Tous les scénarios étaient possibles donc, avec une arrivée en petit comité, un sprint avec quelques sprinters qui pourraient passer, un baroudeur ou encore un numéro soliste. C'est ce dernier scénario qui s'est déroulé : Lucas Paolini s'est adjugé l'étape en attaquant à 6 kms du but dans la descente, le coureur de la Katusha est arrivé en solitaire sur la ligne d'arrivée à Marina di Ascea.
Avant ça, on a eu le droit à une échappée de 7 coureurs : Jackson Rodriguez (Androni), Jarlinson Pantano (Colombia), Dirk Bellemakers (Lotto-Belisol), Bert de Backer (Argos-Shimano), Manuele Boaro (Saxo-Tinkoff), Willem Wauters (Vacansoleil-DCM) et Fabio Taborre (Vini-Fantini). Leur avance sera de sept minutes au grand maximum. Dans le premier col, c'est le pensionnaire de la formation Vacansoleil qui passera en tête et prendre 9 pts. La bonne affaire puisqu'il est assuré de porter le maillot bleu de meilleur grimpeur demain ! Dans le pack, on note que plusieurs sprinteurs lâchent prise. Parmis eux, le plus célèbre, Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) mais aussi Nacer Bouhanni (FDJ). Au sommet, le peloton est scindé mais tout rentrera dans l'ordre quelques kilomètres plus tard.
Hesjedal passe à l'offensive
A un peu plus de 50 kilomètres de la ligne, Fabio Taborre décide de laisser ses compagnons d'échappée et de tenter un numéro solitaire. Il va prendre un peu plus d'une minute sur les coureurs intercalés mais derrière le peloton a passé la seconde. Fini de rigoler ! A trente bornes, Cavendish est de nouveau lâché avec plusieurs autres coureurs. En tête du peloton, la Garmin-Sharp accélère fort avec Navardauskas. Ce dernier va néanmoins rapidement être mis de côté à cause d'un virage raté. Astana est également à l'avant, et il n'y plus qu'une vingtaine de coureurs à l'avant. Ryder Hesjedal prend ses responsabilités et attaque. Taborre est repris à 25 kms par le Canadien, qui a creusé un petit trou. Astana roule, et va revenir sur le coureur de la Garmin qui s'est relevé. Derrière, le maillot rose n'est plus avec les meilleurs, il a lâché prise...
Dans la descente, Valério Agnoli (Astana) porte une attaque. Il est suivi par Hesjedal, qui est décidemment très actif. Mais ça recolle rapidement, et ils sont une trentaine, avec les principaux favoris. Quelques chutes sont à noter, avec notamment Carlos Betancur (Ag2r), qui n'était toutefois pas dans le premier groupe. Mais sans gravité pour le Colombien. A 6 kms du but, Lucas Paolini (Katusha) attaque à son tour. Et il arrive à faire un petit trou ! Blanco roule avec Robert Gesink et Steven Kruijswijk. Ce dernier va d'ailleurs rater sa trajectoire dans un virage. Gesink va devoir poser pied à terre, sans tomber, au contraire de Michele Scarponi (Lampre-Merida) qui va en plus casser son dérailleur, et perdre de précieuses secondes en l'absence d'un équipier...
A l'avant, Paolini est toujours en tête et va passer la ligne avec une main sur le coeur et l'autre sur la tête pour démontrer son courage et son mental ! L'Italien remporte une très belle victoire, et fait coup double en prenant le maillot rose de leader ! Les principaux favoris passent la ligne avec 16" de retard. Cadel Evans (BMC) et Ryder Hesjedal (Garmin) prennent des bonifications en terminant respectivement 2 et 3. Dans les outsiders de ce Giro 2013, Domenico Pozzovivo et Carlos Betancur (Ag2r) cèdent 34" sur le groupe des favoris tandis que Scarponi en perd dix de plus. Côté Français, Arnold Jeannesson, la meilleure chance au général, a perdu 1'52" sur le vainqueur du jour.