Le dopage prend une place de plus en plus importante dans le Tour de France. Ces 11 années vont prouver que les malfaiteurs sont allés trop loin.

1997 : Le début de la catastrophe

Maillot blanc de la première à la dernière étape, maillot jaune dés la 11ème étape, Jan Ullrich - alors dopé - a dominé ce Tour de France de la tête, des jambes et des transfusions. Coupant net les espoirs de Cédric Vasseur, alors maillot jaune lors de la 10ème étape. Prenant la tête dès le pied du col final et remportant l'étape, Ullrich a aussi pris le maillot jaune. Le premier est dopé, le second et le troisième aussi. Mais ce n'est que le début... Il augmente ensuite son avance dans les Alpes, les Vosges et le Jura. Le deuxième est Richard Virenque, pris l'année suivante dans l'affaire Festina et le 3ème Pantani, lui aussi dopé. Même si les spectateurs ne le savent pas encore, ils ont devant eux des "champions" dopés qui surclassent ceux qui n'ont pas recours à ses substances et qui ne sont pas récompensés de leur bonne conduite. Mais ce n'est que le début...

1998 : L'affaire qui ébranle tout un système, enfin presque

Tout commence à quelques jours du Tour de France. Willy Voet, le medecin de l'équipe Festina est contrôlé à la douane. Jusque là, rien d'extraordinaire. Jusqu'à ce que soient découverts 500 produits dopants. Devant de telles preuves, il se met à avouer. Un système de dopage organisé et médicalisé est en place au sein même de l'équipe Festina. Au soir de la 4ème étape, le directeur sportif Bruno Roussel avoue lui aussi ces mêmes torts. Richard Virenque, Alex Zülle et Laurent Brochard sont visés. Le 18 juillet, l'équipe est mise hors-course. Le 23 juillet, tous les coureurs de l'équipes sont mis en garde à vue. Tous avouent à l'exception de trois personnes, dont Richard Virenque. Le lendemain, les hôtels de certaines équipes sont perquisionnés. Les coureurs protestent à l'image de Laurent Jalabert. On apprendra plus tard par un rapport sénatoriale que Jalabert se serait dopé cette même année.

La perception du monde cycliste par le grand public change. Mais le dopage a toujours existé dans le cyclisme.

Lors de l'étape du 29 juillet, les coureurs font une grêve et mettent pied à terre dès le kilomètre 32 afin de protester selon eux contre les méthodes indignes de la police. Des négociations avec les coureurs les poussent à continuer la course mais 5 équipes abandonnent. Par la suite Virenque avouera avoir pris des substances dopantes. Le 22 décembre 2000, la Justice rend son verdict. Richard Virenque, seul coureur poursuivi est relaxé. Le directeur sportif Bruno Roussel est condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 francs d’amende. Le médecin Willy Voet est condamné à 10 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende.

Cette affaire aura secoué tout le monde cycliste et aura dévoilé un système qui était bien là avant Festina. Lance Armstrong, alors à l'US Postal et qui se bat avec son cancer des testicules peut lui souffler, personne ne s'est encore occupé de son cas. Pour ce qui est de la course, car il y en a bien eu une, Marco Pantani, dopé s'impose devant Jan Ullrich, dopé lui aussi.

1999 à 2005 : La grande mascarade

Trompés, aveuglés, naïf... Voici comment les Français se sont décrits après avoir peu à peu découvert l'escroquerie qu'avait été Lance Armstrong. Attendris par son cancer des testicules dont il avait une chance sur deux d'y passer, ils ont cru que c'était la force et l'abnégation seules de Lance Armstrong qui lui avait permis de dominer comme il l'a fait le Tour de France. Seulement voilà, Lance Armstrong avait bien usé de produits dopants. Et pas qu'un peu. En regardant les moyennes actuellement, ceci ne fait plus aucun doute. Surtout qu'il y a quelques mois, Lance Armstrong a avoué s'être dopé à la télévison américainne. Oui Lance Armstrong n'était pas mieux que les autres, il était encore pire. Ses coéquipiers devaient eux aussi être dopés, sous peine d'être exclus de l'équipe. Laurent Jalabert a même expliqué qu'Armstrong agissait comme un tyran. Alors qu'il était en échappée avec ce même Jalabert, il lui a demandé de lui laisser la victoire. Ce que Jalabert a refusé avant de s'imposer. Armstrong lui avait promis de se venger. Il l'a fait 5 ans plus tard. Alors que Jalabert était parti dans une échappée et qu'il filait vers la ligne, Armstrong a fait rouler ses équipiers alors que Jalabert ne posait aucun problème au général.

Ses adversaires n'étaient pas mieux. Armstrong n'était que la partie immergé d'un iceberg qui fond petit à petit, à coup de contrôle inopiné, de contrôle rétroactif, d'aveux, d'un trés gros travail des contrôleurs et d'une tolérance proche de zéro.

Armstrong était un tyran dans les coulisses, bien portant et attendrissant en public. Oui l'Américain s'est dopé mais il a fait bien pire que ça. Il n'a jamais voulu avouer avant cette fameuse interview télévisée, il a bénéficié de l'UCI pour le couvrir, ayant le droit de refuser les contrôleurs venant à sa porte. Il a fallu attendre 2004 pour que les Français le siffle. Pour qu'ils le hue quand il passait devant eux. Cependant, Armstrong niait. Ses coéquipiers avouaient tour à tour mais Lance Armstrong n'avouait pas l'évidence. Son ego en aurait pris un coup. Il fallu attendre octobre 2012 pour que l'UCI lui retire tous ses titres à la suite dun rapport cinglant de l'USADA et que l'organisation décide de laisser le palmarès vierge. Sage décision car la plupart de ses adversaires n'étaient pas mieux. Armstrong n'était que la partie immergé d'un iceberg qui fond petit à petit, à coup de contrôles inopinés, de contrôles rétroactifs, d'aveux, d'un très gros travail des contrôleurs et d'une tolérance proche de zéro. Petit à petit, le dopage disparaît du cyclisme. Le Mouvement Pour un Cyclisme Crédible regroupant principalement des équipes françaises s'impose un cahier des charges très stricts et les fauteurs sont durement sanctionnés. Petit à petit, le cyclisme est en train de se reconstruire. Mais cette affaire longtemps niée aura fait bousculer les moeurs. Mais pas ceux de tout le monde.

2006 : Une nouvelle tromperie

A cette époque, Armstrong n'est pas inquiété, il est parti pour une courte retraite avec les honneurs. Ce qui a plus dérangé le monde cycliste, c'est l'affaire Puerto. Jan Ullrich et Ivan Basso sont notamment dans cette affaire. Sans vous détailler tous les faits, ce système est le même que celui proposé par Lance Armstrong sauf qu'il ne concerne pas seulement une équipe mais bien plusieurs coureurs indivuels. Cette affaire n'aura pas le même retentissement que celle d'Armstrong mais elle sera déclenché plus rapidement et les effets seront plus immédiats. Pour ce qui est de la course, c'est Floyd Landis qui s'impose tout d'abord avant d'être déclassé plus tard. C'est Oscar Perreiro qui est pour l'instant dans la colonne des vainqueurs. Mais ce n'est pas là l'essentiel. L'essentiel est que le dopage est encore bien présent dans ce Tour 2006. Michael Rasmussen par exemple est maillot à pois alors que lui aussi fut déclaré dopé.

2007 : Le début d'un renouveau ?

Alberto Contador aurait-il sonné le début d'un renouveau ? Tous les échantillons contrôlés prouvent qu'il ne fut pas dopé lors de ce Tour 2007. L'entraînement et les valeurs l'auraient-elles emportés lors de ce Tour 2007 ? Question toujours en suspens tant que tous les échantillons n'ont pas étés analysés mais pour l'instant, tout porte à dire que oui. Même si Alberto Contador sera convaincu de dopage en 2010, il ne le fut pas en 2007. Michael Rasmussen par contre a lui été rattrapé par la patrouille. Alors qu'il était maillot jaune, le Danois fut mis ors course à la suite de l'analyse de ses échantillons. Mais un nouveau vent commence à souffler sur le cyclisme. Le Suisse Fabien Cancellara porte le maillot jaune une semaine ; Sandy Casar signe la seule victoire française de ce Tour lors de la 18ème étape. Mais rien ne sera plus comme avant. Tout est un recommencement. Pas total, mais un début de recommencement. Et ceci est postif.

Demain, nous parlerons de ce qu'est devenu le cyclisme depuis 2008 dans le dernier numéro de cette chronique.

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