Vainqueur de l'étape reine du Tour de Californie en mai dernier, au sommet du mont Diablo, Leopold König s'était révélé comme un véritable grimpeur. Si, dans les semaines qui ont suivies ce beau succès, la réussite n'a pas été totale, sa saison était surtout axée sur le Tour d'Espagne, en août/septembre, après la réponse positive des organisateurs quant à l'invitation de son équipe. Pourtant, cette invitation n'a pas été le goût de tous. Certains trouvant qu'une équipe comme IAM Cycling méritait plus. Force et de constater qu'en faisant le bilan, après trois semaines de course, NetApp-Endura a réalisé une grosse Vuelta, sous l'impulsion de son jeune et talentueux leader, Leopold König.

Un top 10, une victoire d'étape...

Leopold König, donc, a complétement réussi sa Vuelta et a explosé aux yeux de tous. D'abord lors de la deuxième étape où il est passé à l'attaque dans les derniers kilomètres à l'occasion de la première arrivée au sommet. Mais devancé in-extrémis par Nicolas Roche vainqueur, Daniel Moreno et Domenico Pozzovivo, il avait du se contenter d'une quatrième place prometteuse de jolies choses. Mais ça venait surtout confirmer l'excellent contre-la-montre par équipes de la NetApp la veille, ponctué à 35" d'Astana, à la septième position. Lui-même très bon rouleur et entouré notamment de Jan Bartan, la formation allemande s'affirmait, après seulement un week-end, comme une équipe animatrice de cette 68e édition du Tour d'Espagne. Et une semaine après, tous les effort de la NetApp étaient récompensés. Sur la 8e étape, au sommet de l'Alto Peñas Blancas, König est sorti dans les deux derniers kilomètres, quelques secondes après une offensive d'Igor Anton. Et au train, sans s'affoler, le Tchèque est revenu dans les 500 derniers mètres sur le Basque, pour s'envoler vers sa première grande victoire en resistant au retour de Moreno dans les tous derniers mètres.

Son succès en vidéo :

Cette victoire d'étape, c'était juste ce qu'il était venu chercher ici en Espagne. «J’avais atteint mon premier objectif en prenant le départ de la Vuelta, c’est mon premier Grand Tour. J’ai atteint le deuxième aujourd’hui en gagnant l’étape, c’était un rêve. Aujourd’hui avec mon équipe nous avons travaillé très dur pour gagner et tout le monde, chez NetApp-Endura, y a mis son énergie pour que je puisse gagner» avait-il ainsi déclaré après sa victoire. Alors forcément, le top 10 qu'il est allé chercher à Madrid, après trois semaines de course, en étant certes souvent en second rideau dans la haute montagne mais toujours très régulier dans ses performances, est une très bonne chose.
A 26 ans, König peut désormais envisager d'être un principal concurrent sur les courses par étapes d'une semaine, en allant pourquoi pas décrocher des succès sur un Paris-Nice ou un Tour de Romandie, tout en s'améliorant sur trois semaines. Seul problème : son équipe. Bien qu'énormément talentueuse et en vue sur les routes espagnoles, l'équipe allemande n'est qu'en Continental Pro, équivalent de la deuxième divison. Ce qui veut donc dire qu'il faudra attendre une invitation de la part des organisateurs sur les courses World Tour. Si cette année, elle a été invitée sur le Critérium du Dauphiné ou encore la Vuelta, ça pourrait être un frein à la progression de König, qui est aujourd'hui pris au sérieux. Alors, un départ en fin de saison ou une montée de son équipe en World Tour ? Réponse dans quelques semaines... Dans tous les cas, on a pas fini d'entendre parler de ce talentueux coureur.