Excellent au service sur l’ensemble du match (78% de réussite derrière sa première balle) et aussi efficace au filet que face à Jo-Wilfried Tsonga en huitièmes (49 points gagnés en 66 montées), c’est logiquement que Roger Federer (n°6) s’est imposé mercredi sur la Rod Laver Arena face à Andy Murray (n°4) en quatre sets. Auteur de 9 coups gagnants sur l’ensemble du premier set, le Suisse lançait son match tambour battant avec un break dès le quatrième jeu de la partie. La première manche était déjà pliée. Avec 86% de points gagnés derrière sa première, il était impossible pour Murray d’inquiéter le Bâlois sur son service, qui remportait le set 6-3 après 31 minutes de jeu. La seconde manche était une copie de la première. Le Suisse prenait rapidement le service de son adversaire en faisant preuve d’une efficacité exceptionnelle qui lui fit tant défaut lors de la quatrième manche. Federer breakait en effet Murray sur sa seule occasion de break du set, comme lors du premier. Il menait alors 6-3, 6-4 et commençait à entrevoir une éventuelle demi-finale. La première en Grand Chelem depuis un an tout juste et sa défaite face à..Murray à..Melbourne. Entre temps, une saison 2013 en demi-teinte et des éliminations précoces en quarts de finale de Roland Garros, huitièmes de finale de l’US Open et au deuxième tour de Wimbledon, avaient rendu quasi inimaginable l’espoir de le revoir à un tel niveau.
Le troisième set débutait et Murray sauvait ses premières balles de break de la rencontre lors du premier, puis du troisième jeu de la manche. Le Britannique tenait ensuite son engagement jusqu’à 4 partout, moment où le recordman de titre en Grand Chelem prenait le service du dernier vainqueur de Wimbledon et servait alors pour le match à 5-4. Mais l’Ecossais choisissait à cet instant de se procurer ses premières balles de break de la partie et réalisait le debreak, relançant totalement le set. Les deux joueurs remportaient leur mise en jeu respectif et fonçaient vers un jeu décisif -qui n’avait jamais porté aussi bien son nom- dans lequel Federer prenait l’avantage pour se procurer deux balles de match à 6 points à 4. Agressif comme il ne l’avait jamais été depuis le début du match, Murray gagnait les quatre points suivants avec autorité et s’adjugeait le set 7-6 (6) sur une faute en coup droit de son adversaire. Paradoxalement, Federer finissait le set avec un total de 43 points gagnés contre 40 pour Murray.
Mentally impressive from Murray to come back like this despite being outplayed for basically 3 sets. 2 MP saved. Federer still leading 2-1.
— Carole Bouchard (@carole_bouchard) 22 Janvier 2014
Federer-Nadal, les retrouvailles en Grand Chelem
La première victoire en Grand Chelem de l’Helvète sur un membre du Top 5 depuis Wimbledon 2012 devrait encore attendre un set. Du moins, le temps qu’il convertisse l’une des dix balles de break qui l’obtint au cours de la quatrième manche. A 1-0, il ne s’en procura en effet pas moins de 6 au cours d’un jeu à rallonge. Toutes sauvées. Mais à 4-3, la 10ème fut finalement la bonne. Sur un point au filet, Federer prenait enfin la mise en jeu du tenace joueur de Glasgow et remportait dans la foulée le match sur son dixième ace (6-3, 6-4, 6-7 (6), 6-3). « Je fais partie de ces gars qui manquent beaucoup de balles de break, donc heureusement que je m’en procure beaucoup ! » confiera-t-il quelques minutes après s’être qualifié pour sa 11ème demi-finale de suite à l'Open d'Australie, se plaçant à un pas du record Jimmy Connors et ses 12 demies de suite à l'US Open entre 1974 et 1985.
Cette onzième demi-finale d’affilée à l’Open d’Australie, Roger Federer la jouera face à Rafael Nadal contre qui il a perdu quatre fois sur quatre en 2013. Cependant, leur dernier affrontement en Grand Chelem remonte à deux ans et déjà à l’époque, ils s’affrontaient pour une place en finale de l’Open d’Australie. Une finale qui semble cette année promise au Majorquin (n°1), vainqueur de Grigor Dimitrov en quarts. Si le Bâlois de naissance espère battre l’Espagnol pour la 11ème fois de sa carrière vendredi, il lui faudra en tous cas faire preuve d’un plus grand réalisme qu’aujourd’hui (seulement 4 balles de break converties sur 17) et certainement disputer son meilleur match depuis plus d’un an. « Je suis bien meilleur que l’année dernière, j’ai continué à travailler, et je suis content car depuis quatre mois ça paie » a en tous cas confié le Suisse au micro de Jim Courier. Avec un Nadal toujours aussi impressionnant et un Federer de retour, le monde de la petite balle jaune peut saliver et salive déjà à l’idée de retrouver deux de ces plus grands champions face à face. Le tennis suisse, lui, peut faire la fête, avec Wawrinka, ils seront deux représentants helvètes dans le dernier carré. C’est historique.
Et pour le plaisir des yeux on se repasse le dernier jeu...