Cet affrontement entre ces deux puncheurs promettait beaucoup. D'une part, un Jo-Wilfried Tsonga arrivé sur le tournoi de la Porte d'Auteuil en récente méforme printanière, mais auteur en revanche d'une entame de compétition rassurante, rappelant à ses détracteurs pour l'occasion qu'il était parfaitement en capacité de se sublimer dans ces grands événements, comme en témoigne ses deux victoires convaincantes face à son compatriote Roger-Vasselin (7-6, 7-5, 6-2) et à l'expérimenté Melzer (6-2, 6-3, 6-4) lors des deux premiers tours. D'un autre côté, un Jerzy Janowicz qui a retrouvé quelques certitudes dans son jeu plein de fougue après une longue période ni plus ni moins fantomatique dans tous les sens du terme grâce à des jolies succès contre le modeste Estrella Burgos (6-1, 6-4, 6-7, 6-4) puis le rescapé Nieminen (7-6, 7-6, 6-4).
Puissance polonaise bien contenue
Le match débute sur les chapeaux de roue et de manière prévisible dans le sens où c'est Janowicz qui donne le ton d'entrée en termes d'intensité, cependant non récompensé, Tsonga sauve effectivement une balle de break pour finalement boucler son premier jeu de service. Les deux joueurs poursuivent intraitablement leur marche en avant sur leur mise en jeu et se rendent de ce fait coup sur coup le service grâce à une énorme application dans le geste, le placement et aussi au service, jusqu'au dixième jeu, moment choisi par le français, très opportuniste, pour breaker et s'adjuger ainsi le premier set 6-4. Le Polonais repart au combat avec des intentions remarquables en prenant directement le service de JWT dès le commencement du second set mais ce dernier, armé d'abnégation, a réagit lorsque la moindre opportunité a pointé le bout de son nez pour recoller désormais à 2-2. Copie conforme de la manche précédente dans la mesure où le dernier gagnant du Masters 1000 de Paris-Bercy négocie encore mal sa mise en jeu à 5-4, décidemment maudit, faute d'une sérennité à toute épreuve. Le Manceau empoche le deuxième set 6-4 et se facilite la rencontre car un retournement de situation parraît évidemment compromis à deux sets à rien sur le plan mental. Pourtant victime d'un court relachement à la suite d'une nouvelle perte de service instantanée, le protégé d'Escudet ne se démobilise pas mais propose également un tennis solide et entreprenant qui lui permet de d'abord rebondir puis prendre le large à maintenant 5-2 dans ce troisième set. Malgré un dernier jeu concédé blanc, Jo-Wilfried Tsonga se qualifie assez facilement en deuxième semaine de Roland Garros pour la cinquième fois de sa carrière grâce à une partie dessinée en trois actes et contrôlée, une qualité de service et de frappe de balle déconcertante qui s'est soudain échappée à l'occasion des moments clés, à bon escient. Cette affiche de cogneurs aura ainsi logiquement tourné à l'avantage du tricolore.
Janowicz, fâcheux moments importants
La tête de série numéro 22 du tournoi a réalisé neuf double-fautes pendant le match, ce qui peut être perçu comment étant relativement anecdotique, or, en aucun cas pour ce duel franco-polonais, compte tenu du fait qu'ils n'ont jamais été effectuées et réparties d'une façon ne serait-ce que légèrement en sa faveur. En effet, Jerzy Janowicz a conccèdé le premier set entaché de deux doubles-fautes dans le même jeu ainsi que le deuxième acte à cause d'une faute grossière en revers et d'une double-faute, impardonnable à ce niveau. La statistique est affligeante mais réélle. Lors de ses quatre breaks aux dépens du Polonais, Tsonga a gagné au moins un point gratuit résultant d'un deuxième essai adversaire échoué. Janowicz n'avait en résumé tout simplement pas les moyens d'inquiéter la force tranquille du demi-finaliste sortant ce vendredi (6-4, 6-4, 6-3).
Quoi qu'il en soit et pour le compte du quatrième tour, Jo-Wilfried Tsonga s'attaquera devant son public à la montagne serbe, Novak Djokovic, qu'il n'a plus battu depuis l'édition 2010 de l'Open d'Australie. À signaler que le numéro deux mondial s'est qualifié juste avant en près de trois heure de jeu face à l'immense tenace Marin Cilic (6-3, 6-2, 6-7, 6-4).
Une revanche sera-t-elle prise par ailleurs par J.W Tsonga vis-à-vis du fameux quart de finale remporté par "Nole" sur cette même terre battue parisienne en 2012 ? La réponse définitive dimanche.