"Ceux qui disent que Roger n'est pas le meilleur joueur de tous les temps ne connaissent rien au tennis" (R.Nadal)

Sept fois vainqueur de Wimbledon, dix-sept fois vainqueur en Grand Chelem, et d'autres records égalés ou dépassés par le sportif Suisse. Considéré comme le meilleur joueur de tous les temps, Roger Federer accumule les records, de toutes sortes et qui semblent parfois inatteignables. Dépassant le record invraissemblable du nombre de semaines sur le trône de numéro 1 mondial, en portant le record à plus de 300 semaines, il a réalisé son dernier record notable. Tout en fluidité, tout en simplicité, il impressionne spectateurs comme adversaires, même son meilleur ennemi, Rafael Nadal.

Plus que ses records, c'est un joueur qui marque le tennis de son empreinte, par sa qualité de jeu et un nombre de matchs épiques impressionnants. Gagnés ou perdus, ces matchs restent dans la légende de Roger Federer, qui a forgé sa carrière sur des matchs face à des adversaires tout aussi incroyables. Pas mal d'événements très importants sont venus chambouler la carrière de "FedEx", quels sont-ils ? Ont-ils vraiment changé l'opinion des spectateurs sur lui ?

2001 : La passassion de pouvoir

En 2001, Roger Federer a dix-neuf ans. Pete Sampras, bien qu'ayant du mal sur son début de saison reste largement favori pour "son" tournoi de Wimbledon, qu'il a remporté à sept reprises. Le Suisse n'est que peu connu par le grand public, et va surprendre son monde, et le public du Center Court de Wimbledon. En huitièmes de finale, il va sortir "Pistol Pete" en cinq manches : 7-6 / 5-7 / 6-4 / 6-7 / 7-5. Entre les deux, une passassion de pouvoirs a lieu. L'ancien recordman du nombre de Grand Chelem sera dépassé, huit ans plus tard, par son adversaire de 2001, où Roger Federer contribue au déclin de l'Américain.

Malgré sa défaite face à Tim Henman, petit protégé du public brittanique, Roger Federer a impressionné tous les connaisseurs de tennis, et lance sa grande et fabuleuse épopée, ce jour de juin. Dorénavant, l'arrêter sera difficile, même s'il aura un passage à vide la saison suivante.

2003 : La conquête du Graal

Après une saison 2002 en deçà des attentes compte-tenu de sa victoire face à Pete Sampras, 2003 sera l'année de la véritable révélation de Roger Federer. Une défaite en huitièmes de l'Australian Open et au premier tour de Roland-Garros ne changeront rien au destin de Roger Federer qui, deux ans après sa victoire mémorable face à "Pistol Pete", gagne son premier Grand Chelem sur le Centre Court de Wimbledon. Battant le redouté et redoutable Mark Philippoussis en trois manches en finale, il envoie un signe en s'invitant dans le salon des plus grands, ceux qui ont gagné un Grand Chelem, au moins.

"Roger Federer va gagner (au moins) un autre Grand Chelem" (M.Philippoussis)

Premier Grand Chelem gagné de sa carrière, un Grand Chelem pourtant où il pratiquait un jeu très loin de ce qu'il peut faire aujourd'hui. Un jeu de service-volée, très intéressant sur le gazon rapide de l'époque, propre et sans faiblesse technique faisaient sa force. Très loin de ce qu'il peut produire aujourd'hui, et son jeu majoritairement en fond de court, où il est monstrueux grâce à son coup droit. S'adapter pour gagner partout, voici une autre très grande force de l'Helvète.

2004 : Son premier "Petit Chelem"

S'adapter pour mieux régner :

Roger Federer, après son sacre à Wimbledon ne s'est pas arrêté en chemin. En proposant un tennis différent de celui de 2003, il s'est adapté. Adapté à la surface, pour devenir encore plus fort. En 2004, en finale de l'Australian Open de Melbourne, il remporte pour la première fois le tournoi face à Marat Safin. En ne laissant que peu de chances au Russe, Roger Federer montre qu'il devient un très sérieux client et même hors-gazon, où il n'avait pas pris l'habitude de briller. L'adaptation, fameuse qualité de Roger Federer, qui devient effective, pour un joueur qui va commencer là une très grosse période.

Dans le tennis, on dit souvent que le plus compliqué est de confirmer. Pour un espoir comme Roger Federer, le plus difficile était de glaner son deuxième Wimbledon d'affilée, pour montrer que son premier n'était pas qu'un simple "accident". En gagnant l'Australian Open 2004, il a montré à pas mal de monde qu'il était capable de gagner ailleurs que sur gazon, et son titre à Wimbledon, toujours en 2004 l'a prouvé.

En 2004, il s'est découvert une autre passion : les gros serveurs, et plus particulièrement Andy Roddick. Le pauvre Américain, comme tous ses "amis" les gros serveurs ne gênent pas Roger Federer, doté d'une très belle qualité de retour. L'Américain va devenir, dans les années qui suivent, la victime préférée de Roger, surtout en Grand Chelem. Le Suisse, qui en est à son troisième Grand Chelem, est maintenant dans la cour des plus grands.

Roger en 2004 est un monstre affamé. Jamais à court de génie, jamais à bout de solutions, et ses adversaires peuvent en témoigner. Hormis une défaite au troisième tour contre "Guga", le Suisse a glané les trois tournois du Grand Chelem. En faisant ce que l'on appelle le "Petit Chelem", il entre encore plus dans l'histoire, et n'est pas près de la quitter.

Cette année-là, à l'US Open, il étrillera le pauvre Australien Lleyton Hewitt en trois manches, celui qui n'était qu'une pierre dans le chemin victorieux de Roger, qui n'a jamais semblé réellement inquiété. En infligeant deux fois "une roue de bicyclette" à son adversaire, il l'a véritablement exterminé, pour ce qui a été une des finales de Grand Chelem les plus impressionnantes pour l'Helvète.

2005 : L'apparition de la bête noire

L'année 2005 de Roger Federer l'a encore fait atteindre les sommets. Un Australian Open pourtant où il a perdu en demi-finale face à Marat Safin, finaliste malheureux l'an passé, lors d'un match dantesque. Malgré cette défaite très douloureuse, son niveau de jeu est quasiment parfait, car il gagne Indian Wells, Miami et le tournoi de Hambourg avant d'arriver à Roland-Garros. En 2005, personne ne pouvait empêcher le Suisse d'avoir un nouveau Grand Chelem à son palmarès, le dernier. Sauf un petit Majorcain, âgé de 19 ans, qui terrorise toute la planète tennis sur terre-battue : Rafael Nadal.

En demi-finale de Roland-Garros a eu lieu un premier choc des titans sur terre-battue (les deux s'étant déjà affrontés à Miami auparavant), remporté par l'incroyable Espagnol, qui gagnera le titre dans la foulée face à Puerta. Le début de la bête noire pour Roger, et de sa difficulté à glaner le tournoi parisien. Porte d'Auteuil pour l'instant, c'est "Rafa" qui domine.

Malgré tout cela, il battra Andy Roddick (encore lui) en finale de Wimbledon 2005, gagnant pour la troisième fois d'affilée le tournoi londonien, et l'US Open, face à Andre Agassi, arrivé étonnamment en finale du tournoi New-Yorkais, tant il semble vieillissant et "cramé", pour les mauvaises langues de l'époque. Son deuxième Petit Chelem n'arrivera pas en 2005, la faute à Marat Safin et/ou à Rafael Nadal, qui l'ont tous deux éliminé en demi-finale. Revanchard, le Roger, quand on sait que deux Petit Chelem d'affilée vont arriver ensuite.

2006-2007 : Les années bonheur

2006 :

2006 commence parfaitement pour le Suisse. Alors qu'il était éliminé à Melbourne la saison précédente, il gagne cette fois-ci le titre. En finale, il a affronté le Chypriote, qui disputait sa première finale de Grand Chelem, Marcos Baghdatis. Une finale relativement simple encore une fois, tant "FedEx" est au-dessus en terme de jeu, et tant le jeu de Baghdatis ne semblait pas pouvoir l'inquiéter. Il gagne là son septième Grand Chelem.

Il arrive, Porte d'Auteuil, à rejoindre la finale, où il joue contre le tombeur de la saison d'avant... Rafael Nadal. Comme en 2005, il perdra en quatre manches, car le lift de l'Espagnol sur son revers fait beaucoup de dégâts, et qu'il a du mal à le contenir. Malheureusement pour lui, son huitième Majeur ne sera pas celui qui lui manque. Sur le Court Philippe Chatrier, il semble impossible pour le Suisse, pourtant dominateur face à tout le monde et sur toutes les surfaces, de battre Rafael Nadal.

Rebelotte au tournoi Londonien ensuite. Sur le Centre Court de Londres, la surprise vient de Rafael Nadal. Eliminé au premier tour la saison précédente, il parvient à la finale pour un remake de Roland-Garros. Inquiétant un peu Roger, il ne parviendra pas à le battre, trop tendre et trop peu expérimenté sur une surface où tout va toujours très vite. Son huitième Majeur sera encore à Wimbledon, où il s'impose pour la quatrième fois d'affilée, le "Petit Jeune" qui a battu Pete Sampras cinq ans plus tôt est devenu quasi-légende.

Et comme tout va pour le mieux cette saison-là pour Roger, il affronte en finale de l'US Open sa victime favorite, contre qui il n'a pas de mal à gagner, surtout en Grand Chelem. Même chez lui, Andy Roddick ne pourra pas tenir face à la puissance et la précision du Suisse. Un nouveau Petit Chelem, qui n'est pas passé loin d'un Grand Chelem calandaire historique.

2007 :

Si en 2006 Roger Federer a eu à rencontrer une surprise en finale de l'Australian Open, on peut dire que 2007 repart sur les mêmes bases. Ayant sorti (étonnamment) Rafael Nadal durant le tournoi, Fernando Gonzalez est le finaliste surprise de l'édition 2007. Sans surprise, le Suisse maîtrisera ses décalages coup droit et son jeu tout en puissance pour s'octroyer son troisième "Aussie Open". Il a donc, à cette période, remporté quatre des cinq derniers tournois du Grand Chelem. Domination.

Malheureusement pour lui, et "comme d'habitude", sa bête noire le battra à Roland-Garros, sur ce Court Philippe Chatrier qui semble forteresse imprenable. En quatre manches, comme les autres années, le Taureau Espagnol le mettra au tapis. Rejetant son rêve de Grand Chelem en carrière repoussé par les coups droits "lasso" du Majorcain. Et comme la saison précédente, il jouera un grand match contre Rafael Nadal à Wimbledon, et dans un des plus grands matchs de l'histoire de leur rivalité, a gagné en cinq manches, défendant son Graal encore une fois. Qui vaincra l'autre en premier hors de ses bases ?

A la Big Apple, sur le court central, il semble également invincible. N'y a-t-il que sur terre qu'il peut être battu ? Domptant la surprise du tournoi, le Serbe Novak Djokovic, il réussira un second Petit Chelem, montrant qu'il a changé de dimension. De très grand, il est devenu légende.

2008 : L'humiliation, puis le plus grand match de l'histoire

Le petit Serbe qu'il avait rencontré en finale de l'US Open quelques mois auparavant est devenu révélation. Novak Djokovic, futur vainqueur du tournoi, bat en demi-finale du tournoi Australien le Suisse, pourtant vainqueur des deux éditions précédentes. Atteint d'une mononucléose à ce moment de sa carrière (début 2008), il n'a rien pu faire face à la solidité en fond de court de "Nole".

Cette défaite n'est pas une des plus douloureuses, sachant que quelques mois plus tard, Porte d'Auteuil, il va vivre la plus grosse défaite de sa carrière. Arrivé en finale difficilement, il se fait étriller littéralement par Rafael Nadal, injouable après un tournoi où il n'a perdu aucun set. Prenant 6-1, 6-3, 6-0, l'Helvète n'a absolument pas existé, pour la plus grosse claque de sa carrière. Etonnant, quand on sait que toutes les années précédentes, il avait pris un set au natif de Manacor.

Suite à cette défaite, on aurait pu imaginer un Suisse maître de son jardin vert de Wimbledon. Arrivant en finale relativement facilement, il a de nouveau en face de lui l'Espagnol, qu'il a battu lors des deux dernières éditions. Perdant les deux premiers sets sur les scores de 6-4 et 6-4, il a fait preuve d'une force mentale incroyable pour gagner le troisième set 7-6 et le quatrième set sur le même score, ayant sauvé une balle de match de manière remarquable. Au terme d'un cinquième set épique, terminé au crépuscule, il plie face à un Rafael Nadal qui a probablement joué l'un des matchs les plus solides de sa carrière. Considéré par de nombreux matchs comme le meilleur match de l'histoire du tennis, par sa symbolique, son enjeu, sa tension et sa qualité de jeu, c'est le match qui résume le mieux sa rivalité épique avec Rafael Nadal.

A New-York, il rebondit de cette défaite en remportant le tournoi pour la cinquième fois d'affilée. Cette fois-ci c'est un autre jeune, Britannique cette fois-ci, Andy Murray qu'il battra en finale, en trois manches. S'il a eu du mal dans son début de saison, sa fin de saison a été remarquable, que ce soit à Londres, où à New-York, les deux tournois qui, assurément, lui vont mieux.

2009 : Les larmes puis la consécration

"Ce jour-là, j'ai appris que le mental était très important" (R.Nadal)

Décidément, Roger Federer et Rafael Nadal donnent, en Grand Chelem, la quasi-assurance d'un match réussi. Encore une fois au terme d'un match épique, c'est le Majorcain qui triomphe du Suisse. Pour la première fois de sa carrière, l'Espagnol joue un match monstrueux en cinq manches deux jours avant, et redonne tout ce qu'il a face au Suisse. En cinq manches, où tous les coins du court ont été explorés, où tous les coups du tennis ont été frappés, où tous les effets ont été joués, Nadal glane son premier Australien Open (son seul encore aujourd'hui). Sous le coup de l'émotion, Roger Federer craque, et c'est Nadal qui le réconfortera. Les meilleurs ennemis du monde.

Mais cette année 2009 a été certainement la plus riche en émotions pour le meilleur tennisman de tous les temps. Porte d'Auteuil, il profite de l'élimination de Rafael Nadal par la surprise Robin Soderling pour, avec énormément de difficulté, parvenir en finale. En trois manches, auteur d'un match aussi impressionnant qu'émouvant, il gagne enfin une finale sur le court Philippe Chatrier. Après la balle de match, à genoux, en larmes (de joie), il célèbre sa victoire avec un public parisien, debout et entièrement acquis à sa cause.

"J'étais meilleur dans l'échange mais il a mieux servi que moi" (A.Roddick)

De plus, il réussira en 2009 à de nouveau parvenir en finale de son tournoi fétiche de Wimbledon, où n'a pas participé Rafael Nadal (douleurs de genoux). En finale face à sa meilleure victime, Andy Roddick, il peine. Son service monstrueux peine à cacher, pendant toute la durée du match, son manque de solidité du fond. Bousculé plus que jamais par Andy Roddick, il parvient à s'en sortir 16-14 au cinquième set. Une victoire difficile, laborieuse, où sa capacité à ne pas baisser les bras a été plus impressionnante que son tennis.

Et enfin, en finale de l'US Open, il est habitué à rencontrer des surprises. La terreur du tournoi est la Tour de Tandil, le géant Juan Martin Del Potro. L'Argentin a littéralement laminé Rafael Nadal en demi-finale, avant de battre Roger Federer en finale. Etonnamment, il bat le Suisse en cinq manches. Plus proche que jamais du Grand Chelem calandaire (malgré seulement deux titres), à deux tie-break du Grand Chelem calandaire, on peut se dire qu'il a laissé passer sa chance.

2010 : Un Grand Chelem et puis c'est tout

Il nous avait habitué à mieux. Depuis 2004 (sauf en 2008 et deux finales perdues), Roger Federer avait, tous les ans, gagné au moins deux titres du Grand Chelem, et 2010 commençait parfaitement. Gagnant contre (l'éternel finaliste) Andy Murray en finale sur la Rod Laver Arena en trois manches, il lance parfaitement sa saison 2010. Solide dans le jeu, agressif et très bon en revers, il gagne ce tournoi de manière propre, sans réelle difficulté, au moins sur ce tournoi.

Sur le reste de la saison, le Suisse a été plutôt décevant. Perdant contre Robin Soderling en quart de finale de Roland-Garros, il n'a pas réussi à défendre son titre, alors que Rafael Nadal écrasait le tournoi sans perdre la moindre manche. A Wimbledon, il n'a pas non plus défendu son titre. Tomas Berdych, auteur d'un tournoi monstreueux, l'élimine en quatre manches en ayant fait une véritable démontration de force. Rafael Nadal gagne (encore) le tournoi.

Pour finir sa saison, il perd en demi-finale de l'US Open face à Novak Djokovic ... malgré deux balles de match où son coup droit l'a lâché. Un tournoi encore une fois gagné par Rafael Nadal, auteur cette année là de son seul Petit Chelem. Année plutôt compliquée pour Roger, qui gagne quand même cette année là son cinquième Masters à Londres. Rendez-vous qu'il ne rate jamais, et où il est comme chez lui.

2011 : Traversée du désert, à une exception près

L'année 2011 est celle de Novak Djokovic. Impeccable à l'Australian Open, où il gagne pour la deuxième fois (sans perdre de set cette fois-ci), il détruit Roger Federer en demi-finale, sans aucun souci, grâce à son jeu robotique qui semble avoir franchi un palier.

Allant battre le record du nombre de matchs gagnés d'affilée, grand favori pour le tournoi de Roland-Garros après avoir gagné l'Australian Open, Indian Wells, Miami, Belgrade, Madrid et Rome, il joue en demi-finale contre un certain Roger Federer. Le Serbe, partant largement favori, va jouer un réel match de tennis de table face à un Roger Federer véritablement transcendé par l'enjeu. Au terme d'un match où la qualité de jeu a été surhumaine, c'est le Suisse qui peut lancer son dernier "Come on" sur un ace au T. Le doigt levé, il envoie un signe à Rafael Nadal, qui le battra encore une fois en finale. Décidément..

A Wimbledon, il perd contre Jo-Wilfried Tsonga, sur un nuage qui renverse (pour la première fois de sa carrière) Roger Federer qui menait 2 sets 0. Décevant pour la seconde fois d'affilée à Wimbledon, mais lors d'un match où il ne peut rien se reprocher, il semble avoir perdu de sa superbe à Londres. Semble seulement. Novak Djokovic gagne le tournoi le dimanche suivant face à Rafael Nadal.

A New-York, les demi-finales se suivent et se ressemblent. Encore une fois contre Novak Djokovic, encore une fois il est perdant, encore une fois avec deux balles de match, sur son service cette fois-ci. La première sauvée par un retour surhumain et robotique, la deuxième sauvée par la bande du filet, les Dieux n'étaient pas avec lui, et Novak Djokovic gagne l'US Open, pour son premier Petit Chelem, impressionnant.

A Londres encore, il gagne face à Jo-Wilfried Tsonga en finale du Masters, pour la sixième fois de sa carrière. A défaut de gagner un Grand Chelem...

2012 : Le retour inattendu provoque des larmes

En 2012, il jouera Rafael Nadal à l'Australian Open en demi-finale, et perd en quatre manches, malgré un tournoi où le Suisse roule sur tout le monde (et sur Juan Martin Del Potro). Ne portant pas chance au Majorcain, celui-ci perdra au terme d'un match magique face à Novak Djokovic en cinq manches et six heures. Le meilleur ennemi du Suisse ne peut pas gagner à tous les coups.

A Roland-Garros, malgré une demi-finale, son jeu fluide et magnifique n'est pas présent. Ayant du mal à tous les tours, il se fait martyriser en trois manches par Novak Djokovic, très revanchard de la saison précédente. Le Serbe se fera lui aussi dompter par Rafael Nadal. En demi-finale, en 2012, gagner contre Roger Federer n'est pas bon signe, donc.

"C'est très difficile comme moment" (A.Murray, en larmes)

Wimbledon, après son début de saison, n'est pas promis au Suisse. Rafael Nadal perdant très rapidement face à Lukas Rosol, n'assume pas son statut de favori. Roger Federer est tout proche de l'élimination, le lendemain, face à Julien Benneteau, à deux points de la porte, à deux points de dire adieu à son rêve. Retrouvant par la suite sa superbe et son jeu de cadence redoutable, il donne une véritable leçon de gazon à Novak Djokovic en finale, avant de battre Andy Murray en quatre manches en finale, un moment des plus difficiles pour le Britannique, en pleurs au moment de prendre le micro. Alors que personne ne l'attendait, le Suisse a surpris son monde, une marque de fabrique. Perdant face à Tomas Berdych en quart de finale à New-York, puis en finale du Masters face à Novak Djokovic, sa fin de saison ne sera pas des meilleures, mais l'objectif est rempli.

2013 : La descente aux enfers

Malgré un début de saison décent, et une demi-finale perdue face à Andy Murray sur la Rod Laver Arena, Roger Federer vit probablement une des pires saisons de sa carrière. Depuis sa révélation, aucune saison ne fut réellement aussi compliquée pour le Suisse. Un excellent match face à Jo-Wilfried Tsonga, voici le meilleur moment de sa saison...un quart de finale en Grand Chelem, en cinq sets.

A Roland-Garros, c'est le Français Jo-Wilfried Tsonga qui l'éliminera en trois sets secs. Le Suisse, perdant de sa superbe, son jeu de jambe légendaire qui lui fait défaut en cette année 2013, ne lui permet pas de sortir son meilleur tennis. Capable de coups de génie, il ne parvient pas à surmonter l'obstacle "Jo", dans un grand jour lors du quart de finale.

Une fin de saison affreuse ensuite pour le Suisse, qui, on peut le dire pour l'excuser, doit être "à cause" de sa vie familiale (naissance de ses jumelles lui prenant du temps). Perdant à Hambourg et Gstaad contre Frederico Delbonis et Daniel Brands, il étonne déjà son monde. Retrouvant des jambes à Cincinnati, il perd face à Rafael Nadal mais joue déjà mieux, avant de de nouveau nombrer à l'US Open. Là où on se projetait sur un quart de finale entre Nadal et Federer (aucune confrontation à New York), le Suisse perd contre un Espagnol, mais Tommy Robredo, en trois manches. Manquant de jus et probablement de volonté, beaucoup lui disent d'arrêter sa carrière sur les réseaux sociaux. Il perd même, pour la première fois de sa carrière, à l'O2 Arena face à Rafael Nadal. Vous avez dit déchéance ?

Aujourd'hui : Une saison en demi-teinte

Roger Federer s'est un peu laissé aller. La naissance de Léo et Lenny (encore des jumeaux) a fait de lui un autre homme. Jouant un peu plus avec le sourire qu'en 2013, son niveau et son relâchement s'en resentent. Auteur d'un très bon Australian Open, il bute sur Rafael Nadal, trop fort, trop solide et trop jeune pour que son "corps d'ancien" maîtrise le lift. Gagnant tout de même le tournoi de Doha, triomphant aux dépends de Tomas Berdych et surtout Novak Djokovic, un Roger Federer s'accompagnant de Stefan Edberg est beaucoup plus offensif.

En finale de Monte-Carlo, il bute sur l'homme en forme du moment, Stanislas Wawrinka, vainqueur de l'Australian Open. Faisant l'impasse sur Madrid, ne faisant pas très sérieusement Rome (2nd tour face à Jérémy Chardy), on ne l'imaginait pas très bien préparé pour Roland-Garros, mais il a falu un énorme Ernests Gulbis pour le sortir en huitièmes de finale.

Son vrai fait d'arme cette saison, c'est Wimbledon. Après un tournoi de Halle où il a encore triomphé, il était dans les meilleures dispositions possibles pour un superbe Wimbledon. Dans la peau de l'outsider, mais ayant un tableau clément, il écarte tout le monde sans énorme difficulté grâce à une énorme première balle (Stanislas Wawrinka appréciera), et un jeu offensif le rapprochant de 2005 (la fraîcheur physique en moins). Attrayant et esthétique, il est à deux doigts de battre Novak Djokovic en finale. Moins frais physiquement, à 32 ans, il emmène "Nole" dans un cinquième set (où il perd 6-4). Admirable et fantastique, il prouve à la planète tennis que c'est un des plus grands, voir le plus grand.

Federer, le plus grand ?

Avec 17 titres du Grand Chelem et 6 Masters de fin de saison, les statistiques parlent pour lui. Avec un jeu esthétique et très porté vers l'avant, les spécialistes et les fanatiques de tennis parlent pour lui. Au final, on peut penser que dans l'ère Open, c'est Roger Federer le plus grand de tous les champions. Ayant plus de records que ses adversaires Pete Sampras, ou Rafael Nadal, qu'il a tous affrontés, il lui manque seulement le Grand Chelem calandaire, que dans l'ère Open, personne n'a réalisé.

"Dimanche, je serai pour Roger" (M.Bahrami, avant la finale de Wimbledon)

Son jeu esthétique, et toujours porté vers l'avant font de lui un joueur très apprécié. Sa fluidité font que ses gestes pourraient presque être disséqués dans toutes les écoles de tennis. Un revers à une main peu commun, une variété de coups assez exceptionnelle et un toucher fantastique, il ne manque quasiment rien au Suisse pour pouvoir être surhumain. Une Coupe Davis éventuellement, où "sa" Suisse est ultra favorite cette saison. Une médaille d'or olympique en simple, alors qu'il a celle de double. Les accomplissements qu'il n'a pas encore se comptent sur les doigts d'une main, alors qu'il n'a pas assez de doigts pour compter ses Grands Chelems.

Roger Federer est donc un champion hors norme, dans une catégorie inclassable, où son esthétique et son charisme le font placer au niveau de sportifs tels que Michael Jordan ou Usain Bolt. Une chose est sûre, ce véritable artiste du tennis a tout accompli, et son parcours lui, est une vrai odyssée...

Top 10 de ses plus beaux points :

Ses plus beaux coups :

Sa rivalité avec Nadal, les meilleurs points :

Première partie :

Deuxième partie :