À chacune de ses performances, Yohann Diniz a souffert et est allé au bout de lui-même pour les réaliser. Ce vendredi, dans le 50 km marche des championnats d'Europe, il a à nouveau marqué de son empreinte l'histoire de la discipline. Après Göteborg en 2006 et Barcelone en 2010, il a conquis un nouveau titre continental à Zurich.
Un titre continental à la saveur d'un titre mondial. Tenant la dragée haute durant 35 km au Russe Milkhail Ryzhov, meilleur performeur européen de l'année, vice-champion du monde l'année dernière et avec qui il s'est échappé, creusant d'immenses écart ; obligeant le champion du monde en titre irlandais Hefferman à abandonner, il a démontré sa force. Devant marcher avec un short déchiré à partir du 20ème kilomètre à cause d'une poche de glace trop lourde, Diniz est tout d'abord retombé dans ses travers en sortant de sa course l'espace d'un instant en se plaignant de son sort. Il fut même attaqué par Ryzhov au trentième kilomètre. Ce dernier ne comptera pas plus de six secondes d'avance et recevra un carton rouge qui l'obligera à attendre Diniz.
Au 38ème kilomètre, Diniz attaque de nouveau. Cette fois, c'en est trop pour Ryzhov qui ne reviendra pas. L'écart se creuse de kilomètre en kilomètre. Courrant régulièrement (aucun carton rouge), il se fixe alors un objectif : battre le record du monde. Pour ceci, il doit courrir en moins de 3h34'14". Diniz maintient l'allure à plus de 14 km/h jusqu'à la fin. Ça y est, il ne sera pas rejoint, il battra le record du monde. Un dernier petit arrêt d'une vingtaine de secondes sans conséquences devant le clan portugais pour en prendre un drapeau du pays de ses ancêtres et le voilà paradant à l'arrivée avec les drapeaux portugais et français. Avec cette victoire, Diniz devient le premier Français à devenir champion d'Europe sur trois championnats succesifs - il n'y a pas de 50 km marche aux championnats d'Europe les années de Jeux Olympiques. Avec ce record du monde qui s'additionne à celui du 50 000 mètres réalisé sur piste, le voilà dans l'histoire. Pour l'éternité.