Ils sont trois. Trois Français à ne pas avoir réussi leur pari de ramener une médaille d’or : Christophe Lemaître, Myriam Soumaré et Pierre-Ambroise Bosse. Les deux premiers sur 200 mètres, le dernier sur 800 mètres. Pourtant ils ont tenté le tout pour le tout ; Christophe Lemaître a pris un meilleur départ qu’à son habitude, Myriam Soumaré a tout donné dans le premier 100 mètres et Pierre-Ambroise Bosse a mené la course jusqu’à 100 mètres du terme. Mais ils n’étaient pas seuls en piste et la réussite n’a cette fois-ci pas tourné de leur côté.
Le déclin de Lemaître ?
Christophe Lemaître tout d’abord avait un gros coup à réaliser dans ces championnats avec la blessure de son compatriote Jimmy Vicaut, immense favori du sprint masculin. Un départ moyen et un troisième quart de course pas au top aurons eu raison de lui au 100 mètres. Au 200 mètres, le Français a certes réalisé un meilleur départ mais son troisième 50 mètres n’a pas été au niveau. Et il faut être parfait pour remporter le titre dans un grand championnat. Cette perfection, Lemaître l’avait eu en 2010 à Barcelone où il avait réalisé le doublé 100-200 mètres et également en 2011 où il avait couru en 19"80 en finale du 200 mètres à Daegu. À Helsinki en 2012, il avait dû faire avec l’émergence de Jimmy Vicaut et s’était imposé de justesse sur le 100 mètres avant de s’incliner face à Churundi Martina sur le 200 mètres. Cette fois-ci, Lemaître s’est contenté de deux médailles d’argent. Serait-il sur le déclin ? Il est bien trop tôt pour l’affirmer mais Lemaître a baissé de niveau ces dernières années. Des mesures fortes devront être prises s’il veut de nouveau régner en Europe et s’affirmer sur le plan international.
Performance prévisible pour Soumaré ?
Myriam Soumaré ensuite cherchait elle aussi à aller chercher le métal le plus précieux. Mais comme ses deux compères, elle a échoué dans sa tentative. Sa principale concurrente était Dafne Schippers, elle le savait. La Néerlandaise était au-dessus d'elle, avait un bon départ et un bon finish, elle le savait. Le choix tactique était alors simple : soit partir à fond avec le risque de peiner à la fin, soit faire un départ normal en ayant le risque d'avoir trop de retard à combler. Soumaré choisira la première solution. Un bon départ où elle réussit à faire jeu égal avec la Néerlandaise avant de décélérer aux 80 mètres puis de perdre pied dans les trente derniers mètres. Finalement, elle se contentera du bronze avec un temps de 20"58. Malgrès ses larmes de tristesse une fois la ligne d'arrivée franchie, Soumaré n'aura rien à regretter. Elle savait qu'elle était moins forte, elle aura tenté, n'aura pas réussie mais montera tout de même sur le podium.
La désillusion PAB
Pierre-Ambroise Bosse était lui le grand favori de la finale du 800 mètres. Détenant depuis cette saison le record d'Europe, n'ayant que pour adversaires supérieurs à lui que Rudisha et Amos, le Français était attendu au tournant. Et il a répondu présent... jusqu'à 100 mètres de l'arrivée. Bosse a en effet pris les commandes de la course dès le regroupement général après 100 mètres de course. Pendant un tour et demi, pendant 600 mètres, il mènera le peloton à vive allure. Mais dans la dernière ligne droite, PAB paie ses efforts passés et rétrograde. Le trio polonais l'aura mené à sa perte. Mètre après mètre, le Français perd du terrain avant de voir ses adversaires le passer un à un. À vingt mètres de l'arrivée, il jette l'éponge et termine dernier. Un long moment, il restera sonné, assis sur des marches bordants la piste. Pas de larmes mais une leçon d'humilité. Non, PAB n'a encore rien remporté dans un grand championnat. Mais après cette déconvenue, celà ne saurait tarder.