L’antépénultième étape était favorable aux sprinteurs qui passent les bosses. Avec deux côtes répertoriées dans cette 19ème étape, il leur fallait de la puissance après trois semaines de course. Le scénario a longtemps respecté le protocole : une échappée matinale parti dès les premiers kilomètres tenue à distance par les équipes des sprinteurs avant d’être repris dans les derniers kilomètres. Sauf que ce vendredi, les trois baroudeurs du jour sont repris dans l’ultime bosse de la journée : le Monte Faro. Un coureur pouvait à tout moment brouiller les cartes des équipes des sprinteurs et c’est ce qu’a fait Adam Hansen à quatre kilomètres de l’arrivée. Le coureur Australien remporte cette 19ème étape au nez et à la barbe du peloton emmené par John Degenkolb et Michael Matthews.
Ces étapes de transition sont intéressantes puisqu’elles empruntent toujours le même rituel : offrir aucune surprise à l’arrivée. Un travail de sape mené par les équipes souhaitant la victoire pour manger l’échappée à quelques encablures de la ligne d’arrivée. Que faire alors si la course est déjà écrite sans même avoir lu le road-book ? Somnoler sur le divan, la fenêtre légèrement entrebâillée, penser déjà à l’étape du lendemain et se dire que la grande explication aura lieu ou tout simplement se souvenir qu’une course n’est jamais écrite à l’avance. Quoi qu’il en soit, cette 19ème ne nous a pas déçu, le rêve d’un sprint s’est envolé à quatre kilomètres de l’arrivée à Cangas lorsqu’une « flèche rouge », déjà en verve dans cette Vuelta sort du peloton, piégeant ainsi les Matthews et autres Degenkolb. Adam Hansen, un vieux briscard du peloton à fait jouer son expérience et sa ruse en venant écrire un tout nouveau scénario dans une étape promise à un baroudeur. La « caution muscle » de l’équipe Belge de la Lotto-Belisol vient de choisir son option, lui plus qu’aucun autre sait qu’une course n’est jamais écrite à l’avance. Spécialiste du chrono, celui qui prenait part à son dixième grand Tour remporte sa seconde victoire après son succès lors de la 7ème étape du Giro 2013.
John Degenkolb pris au piège
La dernière difficulté de la journée n’était pas assez sélective pour qu’un sprinteur soit distancé. On retrouvait en tête de peloton John Degenkolb côtoyant Alberto Contador. L’homme de la Giant-Shimano s’est retrouvé seul, hormis Warren Barguil. Dans cette position, il lui était impossible de contenir des attaques de la part de coureurs mal classés au général. Après une première attaque de la part d’Alexey Lutsenko, le peloton reprend contrôle de la course, mais est désorganisé. Profitant de cette situation et de ses qualités de rouleur, Adam Hansen file vers la victoire dans les derniers kilomètres de cette étape. À la veille de l’étape attendue qui arrivera ce samedi au Puerto de Ancares, Alberto Contador conserve sa première place au général. Mais quelque chose nous dit que les choses risquent de bouger.