Depuis maintenant cinq saisons, les courses canadiennes sont une bonne préparation pour le Championnat du Monde qui se court quelques jours plus tard. La preuve en a été faite cette année encore avec le double succès de Simon Gerrans (Orica-GreenEDGE), déjà vainqueur à Québec en 2012.
Il s'impose au courage à Québec
- Lors de la première des deux classiques canadiennes, à Québec, sur les bords du Saint-Laurent, Simon Gerrans a bien cru ne jamais pouvoir défendre ses chances lors de l'amballage final à cause d'une crevaison à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée. Mais avant les toutes dernières minutes de la courses et les côtes de la Montagne et de la Potasse qu'il a assé aisément, le natif de Melbourne était revenu dans le peloton. Dans la dernière ligne droite s'était bien le Néerlandais Tom Dumoulin (Giant-Shimano) qui avait pris de l'avance en lancant son sprint de loin mais le champion d'Australie a accéléré au moment opportun pour griller la politesse au champion des Pays-Bas de l'effort solitaire. La troisième place revient au Lituanien de la Garmin-Sharp, Ramunas Navardauskas alors que Tony Gallopin termine premier tricolore à la neuvième place. En début de course, quatre coureurs (Polanc, Van Winden, Arashiro, Moser) avaient tenté leur chance, en vain, tout comme les autres coureurs a être partis avant l'emballage final. A noter la vilaine chute d'Arthur Vichot dans le sprint final, il a la clavicule cassée : pas de Mondial pour lui.
Un Monde le sépare des autres à Montréal
- Deux jours plus tard, lors de la seconde classique outre-Atlantique à Montréal, l'ex-coureur AG2R et Crédit Agricole, Gerrand s'impose au sprint dans un feuteuil ce qui fera dire à Gallopin, 3ème : "Gerrans était trop fort. Mon sprint, c'était presque une bataille pour la deuxième place.'' Son équipe avait monté un train pour lui dans le dernier kilomètre en faux-plat montant à la manière des sprinters pour le mener à un double canadien inédit. Le vainqueur Liège-Bastogne-Liège en début d'année a, à deux semaines des Mondiaux, montré qu'il était le puncheur à la plus grosse pointe de vitesse du plateau et qu'"il sera même peut-être le favori numéro 1" du Mondial de Ponferrada selon les paroles de Rui Alberto Faria da Costa (Lampre-Merida), 2ème à Montréal et champion du monde en titre. Tout n'a cependant pas été simple dans cette course car après avoir repris l'échappée du jour (Polanc, Vervaeke, Jeannesson, Roth), les équipiers de Gerrans ont dû bataillé pour revenir sur des tentatives d'échappées avec, par exemple, Bardet, cinquième au final, ou Costa. Celui qui a courur sous le maillot de la Sky de 2010 à 2011, a réagit à son doublé après être descendu de son vélo : ''Ce doublé, cela montre que ma préparation va dans le bon sens.'' Les Championnats du Monde de Ponferrada promettent.