Les organisateurs pour cette 100e édition du Giro d’Italia nous ont concocté un parcours qui nous livrera selon toute vraisemblance un grand vainqueur et une édition disputée. Ils ont revisité l’histoire du cyclisme Italien en faisant des clins d’œil à ses classiques telles Milan-San-Remo ou le Tour de Lombardie. Un Tour d’Italie qui perdait de sa superbe ces dernières années surtout par la qualité du plateau présent. Il suffit de regarder le top 10 de l’an passé où on retrouve des seconds couteaux tel Amador, Atapuma et Siutsou. Les coureurs se sont passés le mot et les organisateurs ont tout fait pour faire revenir de grands noms qui faisaient du Tour de France leur objectif de la saison. Un objectif incompatible à coupler avec le Giro. Un parcours difficile et usant avec sept étapes de plus de 200 kilomètres dont la douzième qui sera la plus longue entre Forli et Reggio Emilia (237km).

Cette année les coureurs s’élanceront le vendredi 5 mai d’Alghero en Sardaigne pour rejoindre Milan et le nord de l’Italie, le dimanche 28 mai. Une première semaine où les coureurs qui jouent le classement général essayeront de perdre le moins de temps possible. Contrairement aux années précédentes, le Tour d’Italie ne débutera pas par un contre-la-montre. Trois jours escarpés en Sardaigne où les sprinteurs pourront se disputer la victoire à deux reprises et une étape vallonnée où l’on risque de voir un petit comité se disputer la victoire. Les coureurs ensuite auront le droit à un jour de repos pour faire le transfert jusqu’à la Sicile. Une journée de repos qui arrive juste avant l’arrivée au sommet de l’Etna. On sait que le lendemain d’une journée de repos certains accusent le coup, c’est toujours difficile à gérer. Une étape qui comprendra un col et se terminera par le volcan Sicilien. Un col de 18 kilomètres à 6,5% avec des parties de replat durant la montée mais qui présente des pourcentages jusqu’à 11% et une pente régulière. En 2011, seul José Rujano s’était accroché à Alberto Contador et reléguant les premiers poursuivants à 50 secondes. Une montée où Vincenzo Nibali, le régional de l’étape et qui connaît parfaitement la montée, ne manquera pas d’essayer de creuser les écarts.

Etape 4

Etape 4

Les coureurs entameront ensuite leur remontée vers le nord par l’est. Les sprinteurs s’en donneront à cœur joie avec deux chances de s’imposer tout comme les puncheurs avec deux arrivées dans des petites côtes sèches à 6% de moyenne. On sera en fin de première semaine et peut-être que les baroudeurs prendront leurs chances notamment pour les moins grimpeurs d’entre eux puisqu’ensuite les occasions se réduiront. Après ces quatre étapes, nous retrouverons de nouveau les grimpeurs lors de la 9e étape avec la terrible ascension du Blockhaus. Une montée où s’est révélé en tant que grimpeur Eddy Merck en 1967. Une montée régulière et pentue autour de 9% et des pourcentages maximums de 14%. Une course de côte puisqu’il n’y aura pas de cols le précédent. Une bonne occasion de marquer les esprits avant une seconde journée de repos et pour ceux qui pêchent dans le contre-la-montre de prendre de l’avance avant celui-ci. La dernière fois que le Giro a emprunté ce col des Abruzzes, Franco Pellizotti s’était imposé avec des écarts impressionnant à l’arrivée.

Etape 9

Après la journée de repos, un contre-la-montre long de 40 kilomètres dont seuls les organisateurs ont le secret. Un parcours escarpé avec pour finir une petite montée de 6 kilomètres avec de faibles pourcentages mais qui font mal aux jambes. La 11e étape sera l’une des plus difficiles de cette deuxième semaine course avec pas moins de quatre cols durant l’étape. Les coureurs finiront par le Fumaiolo et redescendront vers Bagno di Romagna. Il n’est pas impossible d’y retrouver une échappée victorieuse. Quand on connaît les talents de descendeurs de Nibali vis-à-vis de Quintana, le requin de Sicile exploitera surement cette étape. Les coureurs auront ensuite deux étapes dites de transition avec une belle dernière occasion pour les sprinteurs. En effet, après ces deux étapes, les sprinteurs n’auront ensuite plus d’occasions de s’imposer dans la dernière semaine qui sera exclusivement réservée aux grimpeurs. Après ces deux échéances, nouvelle arrivée au sommet vers Oropa. Une montée courte avec des pourcentages difficiles. Une étape qui se courra très rapidement au vu du profil de celle-ci. L’étape avant la journée de repos est un mini tour de Lombardie puisqu’elle emprunte les mêmes 50 derniers kilomètres que l’édition 2016 remportée par Esteban Chaves. Cependant, le début d’étape est tout plat et on ne devrait pas voir le même scénario que la classique des feuilles mortes.

Etape 11

La dernière semaine dans les Dolomites sera décisive. Tous les jours la course peut basculer. La 16e étape entre Rovetta et Bormio est la plus difficile de ce centenaire. Tant de cols qui ont fait la légende de la course. Le Stelvio, le Mortirolo et le Giogo di Santa Maria pour finir seront au programme avant une longue descente sinueuse vers Bormio. Une étape à ne louper sous aucun prétexte si vous aimez le cyclisme. La 17e étape sera plus destinée aux baroudeurs avec une longue remontée vers l’arrivée mais pas très pentue. La 18e étape arrivant à Val Gardena n’a rien à envier à la 16e étape. 5 cols dont une arrivée au sommet. Des cols moins longs et moins pentus que le Stelvio ou le Mortirolo mais l’enchainement des cols et une étape qui aura lieu trois jours avant l’arrivée, fera énormément de dégâts. Ce sera surement la dernière étape où faire de gros écarts sera possible et pour les non rouleurs de creuser des écarts en vue du contre-la-montre final. La 19e étape s’apparente à une course de côte dans le Piancavollo. La station Italienne a vu l’arrivée d’une seule étape du Giro dans son histoire. Et quel vainqueur c’était, en la personne de Marco Pantani. Une montée difficile à son pied et qui deviennent de moins en moins difficiles jusqu’au sommet. Les deux derniers kilomètres sont presque plats. L’antépénultième étape n’est pas la plus dur, mais ce sera la dernière occasion pour les grimpeurs de s’exprimer. Presque 200 kilomètres entre Pordenone et Asiago. L’étape passera par le mythique Poggio emprunté par la primavera, Milan San Remo. L’étape passera par le Monte Grappa long de 24 kilomètres et qui présentent des pentes irrégulières. La dernière montée de ce Giro sera Foza. 14 kilomètres avec des pourcentages réguliers autour de 7%. Le sommet sera situé à 15 kilomètres de l’arrivée. Ce qui pourrait refroidir certaines ardeurs d’autant que le classement pourrait déjà être joué et qu’il restera encore un contre-la-montre le lendemain entre Monza et Milano. Un contre-la-montre plat pour pur rouleur avec de grandes routes rectilignes. Un chrono qui n’avantagera pas les grimpeurs et qui devront creuser les écarts dans les étapes précédentes.

Etape 16

Etape 18

Etape 20

Alors qui succèdera à Vincenzo Nibali, vainqueur en 2016. Réponse le 28 mai prochain.