Avant de commencer cet article, une pensée émue pour Michele Scarponi qui aurait dû participer à ce Giro et décédé il y a 2 semaines en s’entrainant. Astana qui a décidé de laisser vacant sa place en hommage et sera orphelin de celui qui devait être son leader. Nul doute que l’équipe Kazakh voudra lui rendre hommage en remportant des étapes.

Il partira avec le dossard numéro 1, celui du vainqueur sortant, Vincenzo Nibali fait évidemment parti des grands favoris de cette édition. Pourtant les résultats du requin de Sicile ne parlent pas vraiment en sa faveur depuis le début de saison, lui qui a changé d’équipe passant d’Astana à Barhain Merida. 26e à plus de 6 minutes de Nairo Quintana sur le dernier Tirreno Adriatico, ce n’est pas forcément rassurant. D’autant que ses principaux sur ce Giro, y ont également participé et étaient dans le coup pour la victoire. Sa victoire sur le Tour de Croatie sur le Tour de Croatie fin avril est un peu plus rassurant même si la concurrence sur cette course laissait à désirer (Hirt, Polanc, Roson). Malgré tout, il reste favori car il est capable de coup d’éclat. Comme l’an passé sur ces mêmes routes Italiennes, par deux coups de force sur les deux dernières étapes il récupère le maillot de leader à Esteban Chaves qui semblait pourtant au-dessus. A lui déjouer les pronostics.

Immense favori de cette édition, Nairo Quintana. Le Colombien qui a remporté le Tirreno Adriatico et le Tour des communautés de Valence depuis la saison, a fait du Giro son premier objectif de la saison. Lui qui tentera de faire le doublé Giro/Tour que personne n’a réussi depuis Marco Pantani en 1998. Surement le meilleur grimpeur de cette édition, il a dominé tous ses adversaires sur Tirreno Adriatico sur la seule arrivée au sommet, le Terminillo. Les deux contre-la-montre peuvent lui être préjudiciables mais il tentera de compenser le temps perdu face à des Pinot, Thomas ou Nibali dès que la route s’élèvera. De plus, l’équipe qui aura autour de lui est surement l’une des plus fortes de cette édition. Malgré l’absence de Valverde, il pourra compter sur Amador 4e et 8e des deux derniers Giro et de très bons grimpeurs comme De La Parte, Izagirre, Anacona ou Herrada. Et un capitaine de route nommé Bennati qui sera à son service sur les étapes de plaine. A la pédale, il sera difficile de le battre et ses adversaires devront ruser pour le piéger.

Troisième favori de cette édition, le Français Thibaut Pinot. Celui qui découvrira la course et qui n’a plus brillé sur les grands tours depuis 2014 a décidé de changer de programme en laissant le Tour de France de côté et toute sa pression médiatique pour s’attaquer à un autre morceau. L’an passé son approche du Tour avait été presque parfaite. Même s’il avait terminé 16e du Dauphiné Libéré, il y avait remporté une étape et dans la foulée le championnat de France de Contre-la-montre. Une bronchite sur la Grande boucle a mis fin à ses rêves l’obligeant à abandonner à l’issue de l’étape du Mont-Ventoux et mettre également un terme à sa saison 2016. En 2017, il donne le sentiment d’avoir franchi un palier et de réussir à prendre du recul sur son rôle de leader. Cela résulte à avoir moins de pression sur les courses comme en atteste son échappée sur les Strade Bianche lui permettant de finir 9e. Il a des résultats et prend du plaisir sur le vélo, le meilleur moyen d’arriver plein de confiance sur le Giro. Il a terminé sur le podium du Tour d’Andalousie, de Tirreno Adriatico et du Tour des Alpes et en remportant deux étapes à la pédale, lui qui se plaignait de ne pas gagner assez en jouant le classement général. S’offrant le scalp d’Alberto Contador sur le Tour d’Andalousie. Enfin son équipe solide pourra l’accompagner loin en montagne et il ne se retrouvera isolé sur les grandes étapes de montagne avec trois grimpeurs qui l’accompagnent et pas des moindres. Sebastien Reichenbach, Steve Morabito et Rudy Molard.

On aurait pu citer Tejay Van Garderen qui retrouve un rôle de leader au sein de la BMC, ses derniers résultats sur le Tour de Catalogne et le Tour de Romandie montrent qu’il revient à un niveau correct. L’incertitude pour lui les trois semaines de courses et les cols Italiens qui ne lui sont pas favorables. Même incertitudes du côté de Geraint Thomas qui bénéficie lui pour la première du rôle de leader sur un grand tour après avoir fait partie de la garde rapprochée de Christopher Froome. Il partagera le leadership avec Mikel Landa qui n’a pas réussi à confirmer sa 3e place sur le Giro 2015. Il faudra compter également sur le talentueux Britannique, Adam Yates, leader unique en l’absence d’Esteban Chaves et Simon Yates qui disputeront le Tour de France. Il voudra confirmer sa 4e place du Tour de France 2016. Il sort d’une 8e place sur Liège-Bastogne-Liège et d’une 4e place au Tour de Catalogne. Attention à Domenico Pozzovivo, certe en perte de vitesse depuis 2015 mais qui fait un début de saison correcte et il bénéficie d’une belle équipe autour de lui avec notamment Hubert Dupont, 11e du Giro l’an passé et qui adore la course Italienne. Il ne faut pas oublier les deux porteurs du maillot de leader l’an passé, Steven Kruijswijk et Tom Dumoulin. Le premier tentera de confirmer sa 4e place de l’an passé et en quelque sorte une révélation de la dernière édition mais pas dans les clous depuis le début de saison. Le second qui revient revanchard après son abandon de l’an passé (problèmes à la selle) alors qu’il avait démarré la course tambour battant. Il a démontré au cours du dernier Tirreno Adriatico qu’il pouvait tenir les meilleurs grimpeurs sur le Terminillo. Un dernier test passé avec succès qui a validé ses ambitions et qu’il faudra rééditer au cours des nombreuses ascensions. Les Néerlandais sont bien représentés, notons la présence de Bauke Mollema, le coureur de Trek régulier depuis le début de saison et qui cherche un podium sur un grand tour depuis le début de sa carrière. Sensation de la saison dernière mais moins en vue depuis le début de saison, Ilnur Zakarin revient sur le Giro alors qu’il avait dû abandonner lors de la 19e étape alors qu’il était 5e . On gardera un œil sur les jeunes Patrick Konrad, Hugh Carthy, Giulio Ciccone et Davide Formolo qui excelle en montagne et qui auront carte blanche.