On est déjà à mi-course sur ce Tour de France. Mais il reste encore 10 étapes à parcourir où le Tour va se jouer. Les Pyrénées, massif mythique du Tour de France devrait nous permettre d'y voir plus clair avant de retourner dans les Alpes. Même si après un premier week-end montagneux, ils ne sont plus beaucoup à pouvoir espérer l'emporter à Paris.

Déjà des perdants

Déjà parlons de ceux qui ont perdu quasiment tout espoir de monter sur le podium à Paris. Alejandro Valverde et Ion Izaguirre ont quitté la course dès le premier jour alors que Richie Porte et Rafal Majka ont dû abandonner sur chute dans la terrible étape entre Nantua et Chambéry. Alberto Contador qui était logiquement cité comme favori de par son statut, n'a pas réussi à inverser la tendance. Sur la pente descendante du haut de ses 34 ans il est déjà pointé à 5'15" au général et ne figure même pas dans le Top 10. On connaît son tempérament d'attaquant et nul doute que même s'il a déjà abandonné l'idée de faire un podium à Paris, il passera à l'attaque et pourquoi pas dès demain pour aller s'offrir une belle victoire d'étape. Nairo Quintana lui n'est pas si loin de Christopher Froome. 2'13" c'est moins qu'en 2013 et 2015 au même stade où il était déjà à plus de 4 minutes mais l'an passé il n'avait concédé que 35". On a vu qu'il ressentait déjà les contrecoups du Giro où il n'a jamais pu répondre à une seule attaque de Froome. Sans doute que le Colombien s'est trompé de préparation même s'il espère secrètement monter en puissance d'ici la fin du Tour. De plus, il est privé de Valverde qui aurait été d'un précieux soutien dans les étapes de haute montagne.

Esteban Chaves dès la Planche des belles filles a mis de côté toutes ambitions au général. Lui qui revient d'une blessure n'a pu se préparer en conséquence mais découvre le Tour de France pour revenir avec cette expérience dès l'an prochain. Il est désormais au service du Britannique Simon Yates, qui en plus du maillot blanc peut toujours espérer un top 5 même s'il a montré qu'il était un peu en dessous des 6 coureurs devant lui en haute montagne. Daniel Martin lui est un des dommages collatéraux de la chute de Richie Porte. Il a perdu un peu plus d'une minute et peut-être laissé des plumes dans cette chute. Sans quoi, il serait encore à moins de 30 secondes. Il affichait une certaine fraîcheur même si dans le Mont du Chat il a été un peu mis en difficulté mais il était toujours là au moment de basculer dans la descente. Et il n'avait aucun complexe à attaquer Froome. Son Punch pouvait même mettre en difficulté le Britannique en difficulté dans le dernier kilomètre. Ce débours l'obligera sans aucun doute à passer à l'offensive.

4 prétendants pour une couronne

Au soir de cette onzième étape, Christopher Froome est plus que jamais le favori. En jaune depuis la cinquième étape, il possède pourtant seulement 18" sur Fabio Aru. Son avance, il l'a forgé dans le contre-la-montre inaugural où il a mis plus de 30 secondes à l'ensemble de ses concurrents. Le contre-la-montre de l'avant-dernière étape à Marseille est totalement à son avantage face à Aru, Uran et Aru. Cependant, jusqu'à présent il n'a pas semblé une jambe au-dessus des autres. Sur la Planche des belles filles, il n'a pas répondu à l'attaque d'Aru et a perdu 20" sur l'Italien. Sur le Mont du chat, il n'a pas réussi à lâcher ses 3 concurrents bien qu'ils étaient en difficulté. Porte qui semblait le plus à même de le mettre en danger, a abandonné et sera un poids en moins sur les épaules du Kényan Blanc.

Il devra se méfier de Fabio Aru. Auteur d'un beau numéro sur la Planche des belles filles, il n'a en revanche pas pu attaquer le Britannique sur le Mont du Chat et a même été un moment un peu en difficulté. Il pourra compter sur son plus fort atout, Jakob Fulgsang, lui aussi bien placer au général pour tenter un coup de manivelle. Connu pour sa fougue et incapable de rester dans un peloton à suivre le rythme, c'est certain qu'on le verra à l'attaque notamment dans les Alpes avec le soutien des Tifosi. Et si on ne prenait que les temps de montée, ce serait lui le maillot du Tour de France à l'heure actuelle.

Romain Bardet est lui aussi au rendez-vous. Il est situé à 50" du leader. Il est dans les temps de passage de l'an passé à la même époque. Il aura même l'avantage de n'avoir plus que 22 kilomètres de contre-la-montre à parcourir, son gros point faible, contre 54 encore l'an passé. Il n'a pas été mis en difficulté une fois sur les attaques de Froome et a même failli réussir un coup de trafalgar dans la descente du Mont du Chat. Un exercice où il excelle. Quand on sait qu'il reste encore deux arrivées en descente sur ce Tour, il aura de quoi mettre en difficulté Froome, à condition d'avoir basculé avec les meilleurs.

L'invitée surprise c'est Rigoberto Uran. Co-leader avec Talansky au départ, l'Américain n'est plus en mesure de jouer quoi que ce soit au général. Très expérimenté, deux fois deuxième du Giro, c'est loin d'être un inconnu mais le voir à ce niveau dans le Mont du Chat et sur la Planche des belles filles est de bon augure. Il n'a jamais été en réussite sur les routes de la Grande Boucle. C'est peut-être l'un des moins mauvais dans l'exercice du chrono derrière Froome. En 2012, il avait écrasé un chrono de 42 kilomètres sur le Giro. La question est va t-il réussir à tenir cette forme jusqu'à Paris ? Et osera-t-il attaquer Froome s'il en a les moyens. De premiers éléments de réponse dès demain entre Pau et Peyragudes.