Thomas Voeckler est passé professionnel en 2001 dans la formation Bonjour sous les ordres de Jean-René Bernaudeau. Un mariage explosif fait d’amour, de coup de gueule et de fidélité qui n’a finalement pas si mal fonctionné. Coureur de l’ombre avant 2004 au service de Jérôme Pineau et Sylvain Chavanel, il se fait connaître du grand public en 2004 lors du championnat de France à Pont-Du-Fossé où il enfile la tunique tricolore. Il arrive en Provence-Alpes-Côtes-d’Azur en bonne forme en ayant remporté la dernière étape de la Route du Sud dans une étape montagneuse qui arrivait à Loudenvielle. En cette année olympique, il découvrira peu à peu qu’il a peu de limites notamment sur le Tour de France qui suit.
Le parcours de 2004 est taillé pour les puncheurs/grimpeurs. Un circuit comportant une longue bosse de 6 kilomètres, usant et la forte chaleur de ce 27 juin 2004 rend la course encore plus difficile. Au départ, Thomas n’est ni favori, ni le leader de son équipe. La Brioche la Boulangère compte sur Chavanel, Pineau et Rous, le championnat de France sortant. Casar, Moreau ou encore Virenque sont les autres favoris de la course. Les seuls 28 coureurs classés sur 180 partants témoignent de la difficulté de la course.
Voeckler en tête à 90 kilomètres
Les hommes verts de la Credit Agricole et la Brioche la Boulangère de par leur supériorité numérique, contrôlent la course. Une course où l’élimination va se faire par l’arrière et où les plus forts s’isolent à l’avant. À 90 kilomètres de l’arrivée, on retrouve un trio devant, Dessel de la Phonak, Salmon du Crédit Agricole et Voeckler de Brioche la Boulangère. Dans le contre, on retrouve un surnombre des deux dernières équipes citées. Le trio creuse donc l’écart rapidement puisque la poursuite n’est pas prise en charge et devant l’entente est cordiale. La question se pose surtout pour Voeckler, qui a ses leaders derrière, de savoir s’il a le droit de jouer sa carte personnelle. D’autant qu’il est dans une bonne forme et semble le plus fort de l’échappée jouant déjà du haut de ses 25 ans avec ses adversaires, en se laissant décrocher volontairement dans les ascensions sans perdre le contact pour autant. Tour à tour Dessel et Salmon vont tenter de partir en solitaire et à chaque fois Voeckler revient facilement dans la roue. Il va même tenter de partir seul au moment où Dessel revient sur ses deux autres compagnons après l’attaque de Salmon pour le flinguer. Mais le trio se recompose dans la dernière descente.
Sprint à trois pour le maillot tricolore
Les trois coureurs se présentent au sprint. Voeckler est placé entre Dessel, qui mène et Salmon. C’est Dessel qui lance le sprint, Salmon le moins rapide est déjà battu alors que Voeckler dans un sprint dans son style à l’arraché remonte le coureur de la Phonak, s’impose et se pare de bleu blanc rouge. Une première grande victoire qui met dans la lumière un coureur à part du peloton et qui lui permet de décrocher sa sélection pour le Tour de France qui commence une semaine plus tard. Il expliquera après, que ce jour-là il a osé assumer le rôle de leader qui lui a été attribué via l’oreillette en se retrouvant devant et qu’il ne fallait pas se louper. Une victoire qui caractérise parfaitement le reste de sa carrière et le coureur qu’il a été, ruse, panache, mental mais aussi un coureur très fort et complet capable de gagner sur tout type de terrain. Ce n’était pas sa première victoire professionnelle puisqu’il avait l’année précédente remporté la Classic Loire Atlantique et le Tour du Luxembourg. Mais sa première grande victoire qui a été importante pour la suite car il a bénéficié par la suite d’un statut de coureur protégé au sein de la formation de Jean-René Berneaudau.
Thomas Voeckler en bref
Passé pro en 2001 chez Bonjour, il fait toute sa carrière au côté de Jean-René Berneaudau. Il a enchaîné successivement Brioche la Boulangère, Bbox Bouygues Telecom, Europcar et enfin Direct Energie. Il a remporté 39 victoires en 1362 jours de courses. Soit plus de 210 000 kilomètres soit 5 fois le Tour de la Terre. Double champion de France en 2004 et 2010. Vainqueur du maillot à pois en 2012, il a également porté le maillot jaune pendant 20 jours ce qui en fait l'un 20 premiers coureurs à l'avoir porter le plus longtemps. Il compte 4 étapes du Tour à son actif.