L’après Tour de France 2004, Thomas Voeckler a énormément couru mais a peu gagné. Une étape par ci aux 4 Jours de Dunkerque, une étape par là en Catalogne. Son début d’année 2007 est difficile. Il ne fait aucune place d’honneur et abandonne au but d’une semaine sur le Giro à cause d’une douleur au genou. Il traverse le Tour de France tel un fantôme, en ayant subi à l’image de son début d’année 2007. Alors qu’il avait demandé à jouer le général, voulant réitérer son exploit de 2004 et se sentant capable d’imiter ce qu’avait fait Cyril Dessel en terminant 6e l’année précédente. Thomas a sûrement eu l’estomac plus gros que le ventre en fixant ses objectifs avant ce Tour. Mais sa saison 2007 va être sauvée par cette magnifique victoire dans le GP Plouay 2007 alors que le sprint était plus qu’inéluctable.
Valverde l'attraction
Au départ de l’épreuve tous les projecteurs sont braqués sur Alejandro Valverde. Accusé d’être impliqué dans l’affaire Puerto, il est pourtant au départ de la course lui qui clame haut et fort son innocence. Contradictoire avec la vision propre du cyclisme de Thomas Voeckler qui remportera cette édition du GP Plouay. Le Français qui a répondu à cette affaire après la course « En tout cas, je termine aujourd'hui devant lui ce qui arrive beaucoup plus rarement que l'inverse. Il m'a salué avant le départ, je lui ai répondu, point. J'ai déjà assez de coureurs à dos comme ça ! ». Lance Armstrong qui déclarait de Voeckler que c’était un coureur d’échappée publicitaire et qui n’attaquait que quand les caméras étaient braquées sur lui en faisait ses grimaces. C’est aussi pour ça que ty-blanc était apprécié.
Le peloton contrôle
Un scénario de course classique avec une échappée composé de Lefèvre, Buffaz, Lastras, Voigt, Vogondy, Vaugrenard et Fedrigo. Le peloton a joué avec eux pour arriver grouper au pied de Ty-Marec. Difficile sur cette classique de gagner en échappée tant les équipes de sprinteurs contrôlent la course. Le peloton arrive donc groupé dans la dernière côte du jour, Ty-Marec. Des attaques dont Leukemans et Moinard mais pas de différence. Le peloton roule mais pas d’équipe pour contrôler. On pense alors que les sprinteurs vont se disputer la victoire.
Une attaque préméditée
C’était sans compter sur Thomas Voeckler qui attaque en facteur assis sur la selle, en haut de la bosse, dans le bas-côté à 3 kilomètres de l’arrivée, une arrivée en descente. Personne ne prend en charge sérieusement la chasse. D’autant que Voeckler est en point de mire mais grignote mètre par mètre du terrain. Il prendra jusqu’à 200 mètres d’avance et personne ne parviendra à le reprendre, prenant même le temps de savourer sa victoire et de saluer son sponsor à sa façon sur la ligne d’arrivée. Une attaque prévue et qui a fonctionné « Pour gagner le Grand Prix de Plouay les coureurs de mon profil sont condamnés à anticiper le sprint du peloton et tous les ans en venant ici, c'est que ce que je rêvais de faire. ». Une victoire qu’il qualifiera à ce moment de la plus grande victoire de sa carrière même s’il n’avait pas encore à ce moment le palmarès qu’il a désormais.