Il n'imaginait probablement pas être aussi courtisé il y a deux ans. Sorti du chômage par le FC Lorient, l'international camerounais est maintenant l'un des meilleurs attaquants du Championnat de France. Rapide, vif, technique et athlétique, il semble avoir toutes les qualités nécessaires pour percer, et beaucoup de clubs semblent l'avoir remarqué. Reconnaissant envers le club de l'avoir sorti d'une situation difficile, il semble vouloir poursuivre avec le club. Mais le club, dirigé par Loïc Fery, aura du mal à le retenir si jamais une offre de dix millions d'euros venait sur le bureau du président.
"Je veux faire mieux que huitième avec Lorient" (V.Aboubakar)
Reconnaissance. Si l'on devait définir le camerounais par un mot, ce serait celui-ci. Loin de l'ingratitude générale de la plupart des joueurs professionnels (comme Rojo ou Slimani au Sporting Portugal), il n'ira pas au bras de fer pour obtenir un départ, pour lequel il ne semble pas forcément favorable. Dans une interview, il a déclaré vouloir faire mieux que la saison précédente avec le club breton, étonnant quand on connait la liste de clubs qui se sont penchés sur son cas. Professionnalisme, gratitude (contrairement à son ancien compère d'attaque Jérémie Aliadière), en plus de son talent, un joueur qui a donc tout pour percer.
Des clubs de tous les championnats s'intéressent à lui
Auteur d'une saison excellente avec le FC Lorient la saison passée, le numéro 9 des Morbihannais est le sujet de nombreuses rumeurs. Certaines l'envoyant en Allemagne, d'autres en Espagne, aux Pays-Bas, à Monaco ou encore beaucoup plus récemment à Benfica, qui, selon Eurosport, aurait fait une "grosse offre" pour l'international camerounais. Pour celui qui était sur le banc de Valenciennes, et pas conservé malgré tous les espoirs placés en lui lors de ses saisons en Afrique, le début d'une très belle carrière est en perspective. Si jamais il lui arrivait de quitter le FC Lorient en fin de mercato, nul doute qu'il n'oubliera pas l'expérience en terre bretonne, qui lui est pour l'instant plus que bénéfique.
Le regain de confiance est souvent déterminant pour un attaquant. Pourtant pétri de talent, il n'avait pas réussi à Valenciennes, dans un 4-3-3 où il était trop souvent esseulé, et où sa technique était souvent délaissée. Sous la tutelle de Christian Gourcuff, c'est devenu un autre homme, un autre attaquant. Fini le 4-3-3 et bonjour le 4-4-2 lorientais, tradition dans le système du "druide". Dans un système qui lui convient à merveille, assisté par Jérémie Aliadière (parti au Qatar), Alain Traoré (en partance), Sadio Diallo ou encore Yann Jouffre, il s'est révélé comme le leader de l'attaque lorientaise, marquant beaucoup de buts et se faisant se lever le Moustoir sur certaines actions de grande classe (notamment contre Valenciennes où il a éliminé deux défenseurs sur un double contact avant de centrer en coup du foulard).
Son sourire, perdu dans le Nord, est revenu en Bretagne (photo ci-dessous), aux côtés de Christian Gourcuff, et de son adjoint Sylvain Ripoll, aujourd'hui à la mène de l'équipe. Si jamais il pouvait rester chez les Merlus, nul doute que Didier Le Botmel (speaker du FC Lorient) pourra continuer à scander son nom, après les nombreux buts qu'il risque de scorer.
Lorient pourra-t-il conserver Aboubakar ?
Evidemment, toutes ces rumeurs font peur à tous les supporters lorientais, inquiets de perdre le joyau qu'ils ont adoré pendant une saison. Maintenant, habitués aux départs de cadres, ils ne veulent pas revivre le cas Mario Lemina, où le transfert est arrivé à 23h59 du dernier jour du mercato. Certains points, comme la volonté du joueur de rester et son contrat font penser que le camerounais restera un an de plus, mais d'autres points, comme l'investissement de quatre millions d'euros sur Jordan Ayew, font penser qu'il ne pourra pas rester longtemps au Sud de la Bretagne. L'idéal pour les Merlus serait de le prolonger d'une saison pour le vendre la saison prochaine, son avenir étant dans un club plus huppé que Lorient, pourtant un excellent tremplin.
En tout cas, le vent de fraîcheur de la ville aux cinq ports n'a pu faire que du bien à Vincent Aboubakar, qui, grâce à son talent au-dessus de la moyenne, a déjà réussi à se faire lever le Moustoir plus d'une fois. Une aubaine, pour celui qui, il y a peu, n'était pas sur de continuer le football, et de trouver un club. D'indésirable à pépite que tout le monde s'arrache, tel est le destin de Vincent Aboubakar.