Côté lorientais, les années se suivent, et se ressemblent. Après Kevin Gameiro, Laurent Koscielny et le tout jeune Mario Lemina, c'est à Vincent Aboubakar de quitter la ville aux cinq ports, pour rejoindre Porto. Pourtant décidé à rester il y a peu de temps, il quitte le club pour la modique somme de dix millions d'euros. Beaucoup pour un joueur de Ligue 1, mais peu pour un joueur de son potentiel. Ce joueur, impressionnant en match comme à l'entraînement (il dégage une puissance incroyable à l'entraînement), sera l'un des joueurs à suivre dans la Ligue Portugaise la saison prochaine, en tant que complément de Jackson Martinez, ou alors titulaire si le Colombien quitte le club lusitanien.
Ô foot business
"Le football autrement", devise de Loïc Fery pour parler du FC Lorient, commence à s'estomper. Vendant le jeune et très prometteur Mario Lemina (photo ci-dessus) au bout de seulement six mois chez les Tangos, il avait déjà écorché cette image d'un football différent des autres clubs, où le financier ne primerait pas sur le sportif. Mais le départ maintenant de Vincent Aboubakar, seulement au bout d'un an au club, démontre maintenant que cette devise n'est que communication. Le "trader" de Londres montre maintenant une facette de lui-même où la plus-value sur un joueur semble plus importante que ce qu'il peut apporter à l'équipe, et où l'équilibre du sportif est délaissé au profit des "bons coups financiers".
"On perd un atout de poids" (S.Ripoll)
Bien sûr, au-delà de la simple perte de l'attaquant vedette des Merlus, c'est un symbole de la nouvelle politique du FC Lorient, bien dommageable quand on sait que le jeu collectif produit par les Bretons doit être le fruit de la continuité, par le biais des automatismes, présents uniquement quand les joueurs se connaissent à merveille. Sylvain Ripoll doit encore aujourd'hui avaler les couleuvres quasiment au même moment que son prédécesseur, sur le cas Mario Lemina. Nul doute qu'il ne doit pas apprécier, perdre un atout de poids, même s'il dit que le club y était préparé. Une démonstration du foot business qui sévit même quand le football se dit "autrement".
L'équilibre de l'équipe fragilisé
Si la préparation a été relativement bonne et le début de saison au-desssus des attentes côté lorientais, son attaquant Vincent Aboubakar n'y était certainement pas innocent. Redoublant d'appels, ne rechignant jamais face aux efforts, et très important dans la conservation du ballon, le Camerounais participait très activement au jeu. L'équilibre offensif de l'équipe paraît fragilisé, car Jordan Ayew (souhaitant qu'Aboubakar reste au FC Lorient) ne pourra pas à lui tout seul fournir le travail du numéro 9 des Merlus. Lorient, devant maintenant recruter au poste d'attaquant, a pensé à Morgan Amalfitano, et a fait une offre pour Cédric Bakambu (Sochaux), mais les 16 buts d'Aboubakar ne seront certainement pas remplacés par un seul homme...
Bruno Ecuele Manga concerné également ?
On a énormément parlé de Vincent Aboubakar côté départs pour le FC Lorient. Mais le joueur qui était le plus susceptible de partir des Merlus, c'était bien Bruno Ecuele Manga, encore au club. Très convoité (Monaco et Marseille sont sur son cas), il possède un bon de sortie, et il risque très certainement de quitter le club, et de confirmer le manque d'ambition du club breton. Le patron de la défense lorientaise, s'il venait à quitter le club, montrerait encore que Lorient préfère la plus value au sportif, où le capitaine des Merlus est un excellent élément. Un échange avec Morgan Amalfitano a été évoqué, et les lorientais doivent espérer que cela ne se concrétise pas, Amalfitano étant au poste de milieu offensif, il viendrait créer un embouteillage, alors que défensivement, Lorient n'est pas très bien fourni (quantitativement). Les "copinages" entre Vincent Labrune et Loïc Fery sont souvent dommageables pour le FC Lorient, et ceci pourrait encore être un exemple de ce genre de transactions, très peu utiles pour le club de Sylvain Ripoll.
Le FC Lorient, un édifice à reconstruire
Le FC Lorient dit avoir prévu la vente de ses joueurs. Mais Kevin Monnet-Paquet, Jérémie Aliadière et Vincent Aboubakar (tous les trois titulaires en attaque), ont été remplacés par Jordan Ayew et Benjamin Jeannot, tous deux attaquants de pointe. L'ambition lorientaise, pourtant affichée haut et fort par Loïc Fery, ne semble être qu'une question de communication et ne s'avère pas dans les faits. Vendant tous les ans les cadres, ce n'est pas comme ça que la continuité pourra s'installer et que les ambitions pourront arriver (Europa League ?). Malheureusement, le foot business et le trading, ennemis jurés du FC Lorient maintenant, poussent le Président à vendre continuellement les joueurs. Au bout d'une seule année, Vincent Aboubakar a du quitter le club. Les cadres qui partent, une vraie rengaine pour le FC Lorient.