La stat : sur cinq matchs au Moustoir, Lorient n'a marqué que lors d'une rencontre.
Si dans la tempête du début de saison, le match à Furiani laissait entrevoir des éclaircies, c'est face à Saint-Etienne que le FC Lorient est retombé dans ses travers. Ce samedi, le club breton n'a que très peu déroulé son football, et malgré les 500 passes effectuées, n'a réussi à se créer une occasion de but que par le biais d'un coup de pied arrêté (Mostefa, 92e). Jouant beaucoup trop latéral au milieu de terrain, manquant de génie et de créativité, le FC Lorient enchaîne les mauvais matchs à domicile, et là où le Moustoir était forteresse imprenable les années précédentes, c'est devenu un territoire hostile pour les Merlus.
A qui la faute ? Evidemment, les premiers coupables sont les joueurs offensifs. Incapables d'offrir des solutions intéressantes et de se créer des occasions franches, ils laissent les fantômes de Jérémie Aliadière et de Vincent Aboubakar planer sur la ville aux cinq ports. Coupables de manquer de génie et de n'avoir pour l'instant pas le niveau de la première division, mais aussi de ne pas faire assez d'effort dans le jeu sans ballon (cf : Sadio Diallo lors du match face à Saint-Etienne). Ainsi, malgré la très bonne qualité de passe de Yann Jouffre, les tentatives sont vaines, et le peu de ballons bien envoyés dans le dos de la défense ne sont pas bien exploités comme il le faudrait.
Le chiffre : 2, le nombre de ballons récupérés par Abdullah avant sa sortie
Sylvain Ripoll parlait également de bien récupérer pour bien attaquer, et réciproquement, de bien attaquer pour mieux récupérer. Et au milieu de terrain, la récupération se faisant beaucoup trop bas, la paire Abdullah-Mostefa, tout comme celle Coutadeur-Mostefa, manquant de génie, n'arrivent pas à créer les décalages nécessaires au jeu lorientais. Le jeu est latéral, manquant d'inspiration, et les gammes ne sont pas au point, elles, qui répétées comme elles l'ont toujours été, ont été les points forts du système "Gorcuffien" durant de nombreuses années.
Le milieu de terrain, un poil trop défensif et trop peureux, manque de liant avec une attaque embrigadée entre les deux lignes adverses, est donc obligé de remettre derrière, et les touches de balles, au lieu d'être peu nombreuses entre les transmissions, sont nombreuses et empêchent le jeu lorientais de se mettre en place. Lorient ne parvient donc pas à mettre du rythme dans ses parties, et mis à part lors de la seconde période lors du derby breton (face à Guingamp, 4-0), n'a jamais réussi à mettre à mal la défense adverse par des redoublements et des décalages.
Inquiétant pour la suite ?
Si tous les ans, l'impression qui se dégage est celle d'un FC Lorient capable de sortir des pépites, cette saison semble différente. Dans une année de transition compliquée pour le club (transition Gourcuff-Ripoll avec le passage à témoin), l'effectif a été chamboulé avec le départ de très nombreux joueurs cadres (Ecuele Manga, Aliadière, Monnet-Paquet, Aboubakar, Bourillon), remplacés pour la plupart par des joueurs non confirmés. Là où les jeunes habituels étaient encadrés par des joueurs confirmés de Ligue 1, ils sont cette année laissés entre eux, et les joueurs d'expérience sont trop rares pour encadrer le groupe.
Le FC Lorient va donc se battre farouchement pour le maintien, compliqué cette année mais à un niveau relativement abordable, tant certaines équipes sont en déficit en terme de qualité de jeu. Mais si le fantôme de Christian Gourcuff est encore présent sur le banc avec son ancien adjoint Sylvain Ripoll, la gestion du club par le Président (londonien) Loïc Fery, laisse à dériser en terme d'effectif. Christophe Galtier a encore dit après le match que ce n'était : "pas le même Lorient [...] qui a perdu énormément de joueurs", solidarité d'entraîneur qui n'aimerait pas avoir le même sort, ou simplement réalisme du connaisseur ? En tout cas, on espère sincèrement que les couleuvres avalées sans cesse par l'entraîneur cesseront, et que l'on reverra un vrai FC Lorient, celui où les décalages et le jeu de passe sont Rois, et non pas celui où le jeu est poussif et ennuyeux.