La place de titulaire à l’Olympique lyonnais d’Anthony Lopes est absolument incontestable, et il ne sera ici absolument pas question de critiquer son statut de titulaire ou d’encourager le recrutement d’un gardien pour le mettre en concurrence. Mais par contre, il sera ici question de son statut et de ses performances, sur et en dehors du terrain.
La relation avec la défense
Le plus important pour Anthony Lopes est de redevenir le gardien du temple, et de laisser sa cage inviolée bien plus souvent. La chose à faire sera de travailler les automatismes avec la défense. Si Anthony Lopes commande assez aisément sa défense, il faudra bien faire attention à ce que les relances laissées à celle-ci ne le mettent pas en danger. En effet, Mouctar Diakhaby, bien que précis dans les duels aériens, n’est pas particulièrement rassurant sur ses passes en retrait au gardien. Et, à plusieurs reprises, Anthony Lopes a pu être pris à défaut sur ses relances courtes au pied vers son défenseur axial. Reste à voir comment la combinaison de la relance avec Marcelo ou Mammana, ou même Morel et Nkoulou se fera.
Une fois l’aspect primordial de la relance rempli, il faudra s’occuper du travail à effectuer sur les coups de pieds arrêtés. Ce n’est pas une nouveauté, Anthony Lopes a toujours eu tendance à être légèrement en difficulté sur les phases arrêtées, aussi bien sur les corners que sur les coups-francs, pas forcément aidé par sa relative petite taille (un mètre quatre-vingt-quatre). Il faudra alors parvenir à avoir des combinaisons défensives sur corner de bien meilleure qualité que la saison passée et que depuis plusieurs années déjà. Il s’agit donc de bien définir si la défense agit en zone ou en individuel, ce qui ne semble pas toujours bien acté dans les automatismes. Mais également de savoir si sur le corner, la défense doit sortir sur le ballon ou être sur le recul-frein. La deuxième option étant malheureusement bien plus souvent choisie par la défense lyonnaise.
Le patron ?
Anthony Lopes, lors des matches de préparation, est apparu avec le brassard de capitaine. Alors qu’entre autres choses la hiérarchie au poste de capitaine est loin, très loin d’être établie, Anthony Lopes est un candidat plus que potentiel à ce poste. Seulement, une question se pose : est-il capable d’être le capitaine de l’équipe ? Un point négatif est dû à son positionnement. En effet, afin de discuter potentiellement avec l’arbitre, le poste de gardien de but n’est pas forcément le plus idéal. De plus, il n’est pas au cœur du jeu, ce qui occasionne des complications lorsqu’il s’agit de remotiver son groupe, ou de sonner la révolte au cours d’un match. Pas l’idéal non plus pour discuter avec l’entraîneur et prendre des informations de ce dernier en cours de match, si ce dernier doit en donner.
Mais, cependant, rappelons que le poste de capitaine n’est qu’honorifique. Et qu’un joueur n’a nul besoin du brassard pour pouvoir être important sur le terrain et dans le vestiaire. Le capitaine n’est en réalité qu’une subsistance du temps où les joueurs s’arbitraient eux-mêmes. Alors, certes, Anthony Lopes n’est peut-être pas au cœur du jeu, mais c’est assurément un personnage central du vestiaire, et un joueur cadre de l’équipe. Pas forcément le plus volubile, le gardien franco-portu-gone est capable d’avoir cette grinta qui manque malheureusement si souvent aux joueurs évoluant sous le maillot lyonnais ces derniers mois. Surtout, en tant que titulaire indiscutable, il ne paraît pas inconséquent de confier le brassard de capitaine à celui qui a remporté en 2016 avec le Portugal le titre de Champion d’Europe.
Et le terrain ?
La légitimité d’Anthony Lopes, aussi bien au poste de gardien de but que de capitaine doit se fonder sur ses performances sur le terrain. En effet, il ne s’agit pas simplement d’être bon, comme il l’est bien souvent, mais de gagner en régularité et de ne plus passer à travers de quelques matches, comme cela lui arrive bien trop souvent. L’on peut principalement attribuer cela à des sautes de concentration, mais il n’empêche que cela interroge. Car il ne lui manque pas grand-chose pour être dans les tous meilleurs gardiens de France, dans la même classe que Subasic à Monaco. Pourtant, il semble stagner depuis quelques années.
Il est évident qu’il serait absurde d’imputer cela à Joël Bats, irréprochable tant par ses qualités que par son ancienneté et sa capacité à motiver les joueurs. Peut-être est-ce cependant dû à un manque de concurrence derrière lui ? Sans vouloir acheter de numéro 1 bis, l’Olympique lyonnais pourrait cependant piocher dans son académie quelques jeunes portiers plus prometteurs que Mathieu Gorgelin. Car ce dernier, s’il est important dans la vie de groupe, ne sera jamais un gardien d’un niveau comparable à Anthony Lopes. Et il doit principalement son statut à son passé au centre de formation de l’Olympique lyonnais, à sa gentillesse et à son état d’esprit irréprochable.
Derrière, cela ne pousse pour autant pas tant que cela. Lucas Mocio n’est pas aussi fort que certains ont pu laisser l’entendre, le prometteur Stanislas Lebongo n’a pas confirmé ses belles bribes en U19 et est parti… Alors, la question reste entière. Quel gardien pourrait faire progresser Anthony Lopes? La réponse se trouve peut-être dans le recrutement d’un gardien proche de la retraite, comme Monaco l’a fait avec Morgan de Sanctis et maintenant avec Diego Benaglio.