Cette saison, les Portugais assisteront une fois de plus à un bras de fer entre Porto et Benfica. A l’exception que cette année, ce bras de fer semble aussi équilibré qu’un bras-de-fer entre Hulk et Neymar. Explications.
Le gros doute
Une grande question se pose à quelques heures du premier match officiel de Benfica de la saison 2013/2014. Va-t-on voir le même Benfica que ces dernières années (Du niveau de Porto mais qui ne gagne aucun titre) ? Va-t-on voir un Benfica encore plus fort que Porto ou va-t-on assister à la Sportinguisation de Benfica ? Pour l’instant, tout semble indiquer que c’est la dernière option qui est la plus probable. Il faut savoir que cela fait huit ans que Benfica ne gagne pas son premier match de championnat et que le premier match cette saison c’est un déplacement sur l’île de Madère pour affronter le CS Maritimo, très compliqué. Qui plus est, cela va rappeler des mauvais souvenirs aux joueurs de l’année dernière puisque c’est dans le stade des Barreiros qu’ils ont fêté leur titre qu’ils n’avaient pas encore gagné et qu’au final n’auront pas gagné du tout. Eh oui, après la victoire 2-1 face à Maritimo et 3-1 face au Fenerbahçe, Benfica s’est écroulé en championnat en perdant deux points à la maison face à Estoril (1-1) puis le Classico (2-1) offrant le titre au FC Porto après avoir bien chauffé le trône du leader pendant toute une saison. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les Aigles ont cessé de voler en Ligue Europa contre Chelsea (2-1) et en Coupe du Portugal contre le Vitoria Guimarães (2-1). Reste à savoir si les joueurs seront toujours atteints psychologiquement ou s’ils s’en sont complètement remis. Au vu de la pré-saison, les doutes subsistent puisque qu’on vient d’assister à la pire pré-saison de Benfica sous l’ère Jorge Jesus (Deux défaites, aucun match convaicant, série de dix-huit matchs à encaisser des buts).
Des cas mal gérés et un recrutement qui laisse perplexe
Au-delà du terrain, Benfica a rencontré beaucoup de problèmes depuis Mai dernier. Tout a commencé au coup de sifflet final de Maritimo 1-2 Benfica où les joueurs ont fêté le titre alors qu’il restait encore trois matchs à jouer et seulement quatre points d’avance au classement. Puis ça a continué au coup de sifflet final de Chelsea 2-1 Benfica où Enzo Perez s’en est vivement pris à Jorge Jesus sans que les télévisions puissent capter la moindre image (on peut dire merci aux commentateurs radios qui sont restés vigilants). Et enfin la finale de Coupe de Portugal, avec Oscar Cardozo qui pousse violemment Jorge Jesus et tous les joueurs qui quittent le terrain avant même que le Vitoria Guimarães ne reçoit la Coupe. Pas fair-play tout ça… Le cas Enzo Perez ? Plus jamais entendu parler, un peu comme le cas Luisão à la fin de Benfica 1-0 Bordeaux. Le cas Cardozo ? Pendant trois mois c’est du « je pars, je pars pas « et on en connait toujours pas l’issue. Rajoutez à cela le renouvellement de contrat de Jorge Jesus alors que les supporters réclament son départ (et pas celui de Cardozo) puisqu’il n’a gagné qu’un championnat et trois Coupe de la Ligue en quatre ans et vous obtenez tous les ingrédients nécessaires pour créer une séparation entre les supporters et le club.
Niveau mercato, là aussi les socios grondent. Le Président Luis Filipe Vieira lors de sa campagne présidentielle avait promis de miser sur plus de joueurs portugais et sur plus de jeunes de formation, au final, rien. Benfica continu de recruter en Amérique du Sud, et a trouvé un nouveau supermarché discount nommé Serbie, que ce soit pour l’équipe A ou l’équipe B. Les meilleurs jeunes ? Vendus. La moitié des recrues ? Prêtées. Voilà comment ça fonctionne chez Vieira, et tant pis pour l’avis des supporters. Un avis très négatif, renforcé par le fait que Benfica n’a toujours pas rentabilisé en ventes toutes les arrivées et risque de se retrouver avec un surplus d’effectif la saison prochaine. Il ne faut pas oublier que Benfica compte plus de cent joueurs pour trois équipes (A , B et U19).
Une équipe orpheline de Cardozo
Pour cette cinquième saison de Jorge Jesus à la tête de Benfica, l’entraineur a décidé de revenir à un 4-2-3-1 comme en 2011/2012, arrivée de Djuricic et Markovic oblige et possible départ de Cardozo aussi.
Dans les buts, Artur devrait rester le Roi de sa surface, capable du meilleur comme du pire, il profite toujours de la non-concurrence à son poste vu que Jan Oblak ne rentre pas dans les plans du coach.
A droite de la défense, Maxi Pereira et André Almeida devraient permuter plus souvent que l’année dernière. Au centre, Luisão et Ezequiel Garay sont intouchables, en cas de départ c’est Lisandro Lopez qui sera le troisième homme. A gauche, Bruno Cortez devrait être le nouveau propriétaire du couloir.
Au poste de 6 et 8, Nemanja Matic et Enzo Perez vont reformer la paire magique qu’ils ont formé la saison passée. Devant eux, Nicolas Gaitan à gauche et Eduardo Salvio à droite seront chargés de faire danser le tango aux défenses adverses. Filip Djuricic ou Lazar Markovic auront comme tâche d’être le nouveau 10 de la Luz. En pointe, Lima se retrouve seul au monde.