Dans la rade, l’armada met le cap sur Dublin. A sa tête, un capitaine expérimenté et incontesté qui a coulé à lui seul toutes les flottes adverses : Sir Jonny Wilkinson. Comme en quart de finale face à Leicester (21-15), en demi-finale, le buteur toulonnais a marqué tous les points de son équipe. 24 au total, à 100% au pied, dont un drop de la gagne sur une jambe à cinq minutes de la fin. Simplement monstrueux. De retour dans son jardin à Twickenham, l’Anglais s’en est rappelé aux bons souvenirs. A ces Tournois des VI Nations remportés (2000, 2001, 2003, 2011), lui le métronome anglais, éclaireur du XV de la Rose, idole de tout un peuple.
Convaincu par Mourad Boudjellal de rejoindre le Var en 2009, Wilko tombé sous le charme de Mayol a du sang Rouge et Noir dans les veines. Et il est train d’écrire une nouvelle page de l’histoire du RCT : qualifié pour les demi-finales du Top 14 et la première finale de H Cup de son histoire. Comme un symbole, son successeur en sélection Owen Farrell -21 points tout de même- n’a pas fait le poids. Comme impuissant au plaquage de son héros quand celui-ci a réussi le drop fatal (74è). Wilkinson tout en pudeur l’a alors réconforté. La grande classe.
Une rencontre décevante
Dans un stade Twickenham étonnamment vide -seulement 25 000 billets avaient trouvé preneur à cause d’un litige entre l’ERC et la Fédération anglaise- le spectacle sur le terrain était à l’image de celui dans les tribunes. Terne et ennuyeux. Peu inquiété par les Saracens, Toulon n’a pas tremblé. On a du attendre la demi-heure de jeu avant d’apercevoir une première séquence dangereuse des Sarries. Toujours dans le match à cause l’indiscipline varoise (3è, 22è, 35è, 50è), les Anglais n’ont pas saisi leur chance en supériorité numérique (Rossow exclu dix minutes pour un plaquage haut, 49è). Sur la meilleure opportunité de son équipe, Farrell a bouffé la feuille, coupable d’un en-avant sur une passe sautée à quelques mètres de l’en-but (51è).
Si les Varois n’ont pas marqué d’essai, ils ont bien contrôlé l’ensemble de la partie et n’ont pas volé leur victoire. Wilkinson a donc été l’homme providentiel, dans le jeu d’occupation comme dans la concrétisation au pied (5è, 13è, 18è, 25è, 47è, 56, 74è, 77è). En première période, l’ouvreur était aussi à l’origine de l’action la plus dangereuse de la rencontre. Armitage était trop court sur un coup de pied par-dessus astucieux d’Alexis Palisson et voyait l’ovale sortir en touche (16è).
Le 18 mai prochain, Dublin parlera français. Pour la quatrième fois de l’histoire, deux formations tricolores s’affronteront en finale de H Cup. Un vainqueur inédit soulèvera le trophée. Jonny sera encore au rendez-vous pour remporter le seul titre qui manque à son palmarès.
(crédits : LeFigaro.fr - Panoramic)