"Une victoire obligatoire"
C'est une guerre qui existe depuis des années, celle de deux villes séparées par environ 100 kilomètres. Vous me direz pour que ça soit un derby, il faut moins de 50 kilomètres, oui mais voilà, plus qu'un match, c'est surtout la première marche de la Bretagne qui est en jeu.
Résumons un peu :
-Nantes est la capitale de la Bretagne pour les Nantais, pour Rennes c'est faux, Nantes n'est pas en Bretagne.
-Pour les Rennais, Rennes est la capitale historique de la Bretagne, Nantes l'a quitté il y a des années.
-La loi de 1956 raconte que Nantes est la principale ville bretonne.
-Rennes est la capitale du football breton, puisque que Nantes n'y est pas, et oui.
Bon d'accord, chacun a ses arguments, personne ne sera d'accord sur ce point.
Oui car cette question se pose souvent, certains supporters du FCN ne veulent pas rentrer dans le débat. Tandis que d'autres rétorquent depuis longtemps que Nantes est la capitale historique de la Bretagne, pourquoi ? Car le château des ducs de Bretagne se trouve au coeur de Nantes. Chez les Rennais cette situation amuse beaucoup, pour eux, Nantes est en Loire-Atlantique et non en Bretagne.
Après cette leçon d'histoire-géographie, passons véritablement à la rencontre.
"Un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne ! " Voici le message qu'a passé Michel Der Zakarian l'entraîneur nantais auprès de ses joueurs depuis jeudi. Il est vrai que forcément une telle rencontre, ça doit forcément se gagner, pour le club, mais surtout pour les supporters. Au classement, les deux équipes sont proches. Rennes occupe la 5ème place avec 12 points, Nantes est 9ème avec 10 points. Une victoire des canaris ce dimanche à 14h verrait le FC Nantes être devant le Stade Rennais. Au SRFC, une victoire serait synonyme d'un rapproché vers le podium. Dans chaque camp, la victoire est de mise, une défaite n'engendrait en aucun cas une catastrophe, sportivement parlant. Par contre chez les supporters...
Pour cette rencontre, Nantes verra les retours de l'international Américain, Alejandro Bedoya ainsi que du Vénézuélien Gabriel Cichero. En revanche, la maison jaune ne pourra pas compter encore une fois sur Olivier Veigneau, Banel Nicolita et Johan Audel, tous blessés.
Le groupe : Riou-Zelazny-Alhadur-Cissokho-Djidji-Vizcarrondo-Djilobodji-Cichero-Deaux-B.Touré-Trebel-Veretout-Bedoya-Bessat-Pancrate-Gakpé-Aristeguieta-Djordjevic
La composition probable
Du côté de Rennes, on signalera surtout le retour de Romain Alessandrini, absent depuis quelques mois suite à une rupture des ligaments croisés du genou droit. Anders Konradsen, Jean-Armel Kana-Biyik, John Boye, Wesley Saïd et Steven Moreira sont quant à eux blessés. Cette rencontre aura surtout une saveur particulière pour un homme : Sylvain Armand, joueur de Nantes de 2000 à 2004. Qui aurait pu d'ailleurs revenir au club cet été, mais l'ancien Parisien désormais a préféré choisi l'ennemi des canaris. Il a reconnu d'ailleurs sur le site officiel du club rouge et noir cette semaine "j'aurai pu jouer ce derby avec le maillot nantais, mais le projet du Stade Rennais m'a davantage séduit."
Le groupe : Costil-Diallo-Armand-Danzé-Emerson-Hountondji-Hunou-M'Bengue-Allée-Alessandrini-Bakayoko-Féret-Makoun-Pajot-Pitroipa-Romero-Kadir-Oliveira
La composition probable
"La bataille du web"
C'est devenu un rituel, les nouvelles technologies ainsi que les réseaux sociaux permettent aux clubs ainsi qu'aux supporters de s'envoyer quelques pics avant la rencontre. C'est ce qu'il s'est passé avec le Stade Rennais qui a démarré les hostilités avec cette photo (présente aussi comme photo principale sur l'article)
Il est vrai que le FC Nantes a passé 4 années en Ligue 2 et que les Rennais attendent ce derby depuis que le calendrier de la saison a été fait. Pour Nantes c'est pareil, bien entendu ils ont répliqué de nouveau sur la toile en changeant légèrement le montage
Oui cela fait 42 ans que le Stade Rennais n'a pas soulevé un trophée, l'armoire est toujours désespérément vide. Malgré deux Coupes de France, à Nantes c'est l'inverse, un palmarès énorme avec notamment huit titres de champion, trois coupes de France. C'est l'argument que mettent en valeur les supporters et le club depuis maintenant des années, même après la descente en Ligue 2. Le FCN aura toujours un meilleur palmarès ainsi qu'un passé historique.
"Les phrases d'avant match"
"Deux équipes qui ne s'apprécient pas trop" - Michel Der Zakarian entraîneur FC Nantes
"J'ai conscience de l'importance de ce derby" - Philippe Montanier entraîneur Stade Rennais
"Il faut les taper, les supporters nous attendent au tournant" -Lucas Deaux milieu FC Nantes
"Le 12ème homme"
Il comptera forcément demain, Rennes n'est pas connu forcément pour l'ambiance dans son stade, mais les jaunes et verts seront nombreux demain. Plus de 1000 spectateurs vont faire le court déplacement de Nantes et des alentours jusqu'à Rennes, un chiffre exact n'est pourtant pas à l'ordre du jour. On parle de 2000, voire de 3000 et peut-être plus près de la tribune visiteurs ainsi que dans les gradins de la Route de Lorient. La maison jaune se déplacera donc en nombre, à Rennes c'est pareil. Le stade sera certainement garni, la bataille des tribunes a commencé depuis l'ouverture des guichets pour ce match.
L'impatience est de mise, la rivalité est forte entre les deux villes, les deux clubs. Sportivement, il n'y a jamais eu vraiment de grand duel, car Nantes et Rennes n'ont jamais été au top en même temps. Il y a toujours eu une période où une des deux formations était plus forte sur le terrain. Comme le déclare Gaël Corguillet secrétaire général du club des Socios de Rennes : "si ce match n'était pas un derby, il n'aurait pas un intérêt sportivement."
Au final, c'est un derby qui n'a pas un impact considérable en France, sauf entre les deux villes. Ils se détestent, ils sont ennemis, le passif va au FC Nantes, le présent au Stade Rennais. Demain, la rencontre sera certainement intéressante, sur le terrain et dans les tribunes.