"Plus une surprise"

L'effet de surprise est désormais derrière eux, les Nantais sont attendus au tournant en cette seconde partie de saison. Eux qui durant le premier acte, ont démontré qu'ils avaient bien leur place dans l'élite du football français. Pourtant, tout le monde prédisait une saison galère pour le FCN. Principalement dû à un effectif qui est resté pratiquement le même, seuls Oswaldo Vizcarrondo, Alejandro Bedoya, Johan Audel et Banel Nicolita sont arrivés. La grande majorité de l'équipe actuelle était en Ligue 2 l'an dernier, ce qui ne présageait rien de bon et pourtant c'est l'inverse qu'il se produit. Les entraîneurs demandent généralement du temps pour construire, ce mot d'ordre a été entendu par Waldemar Kita, qui contraint et forcé à cause de "l'affaire Bangoura" ne savait toujours pas si Nantes était interdit de recrutement pendant les deux prochains mercatos par le TAS. Aujourd'hui encore, la décision n'a toujours pas eu lieu.

Malgré un début de championnat rocambolesque, où une nouvelle affaire a éclatée, celle d'Abdoulaye Touré (voir :https://www.vavel.com/fr/football/nantes/256605-filip-djordjevic-monte-au-creneau.html), le FC Nantes est à l'heure actuelle 6ème de L1. Vainqueurs notamment à Rennes, Bordeaux ou encore Marseille, les Nantais ont été régulier.s Le passage à vide entre fin novembre et mi-décembre, qui a engendré quatre défaites sur les six dernières journées n'a pas encore été effacé. Néanmoins, la bande à Der Zakarian est revenu en 2014 avec les mêmes attentions, le match contre Lorient la semaine passé le démontre. Réalistes, et solides défensivement, le FCN sans être dominateur gagne. Parfois ça passe, parfois ça casse. Maintenant l'heure n'est plus à la rigolade, l'octuple champion de France a presque assuré son maintien et doit voir plus haut. Sans pour autant prendre la grosse tête, car rien ne prédisait une si belle saison.

"Des progressions fulgurantes"

Papy Djilobodji, Issa Cissokho, Lucas Deaux pour ne citer qu'eux. Des joueurs qui n'ont connu que la Ligue 2 dans leurs carrières, voir les étages inférieurs. Djilobodji est sans doute aujourd'hui un des meilleurs défenseurs de la Ligue 1, qui l'aurait cru il y a encore 2-3 ans ? A l'époque, le géant Sénégalais alterne entre le poste de défenseur central et celui de récupérateur. Il est plus réputé pour ses tacles déménageurs et ses relances catastrophiques que pour ses tacles soignés. Depuis, le gamin de Kaolack a tracé sa route. Une progression à vitesse grand V, qui aujourd'hui a tapé dans l'oeil des clubs anglais et des clubs allemands. Véritable mur défensif, sauveur par moments, "Djilo" comme on le surnomme est indispensable au système défensif de Michel Der Zakarian. La réussite du FC Nantes est en grande partie grâce à lui. International Sénégalais désormais, il ne restera pas encore très longtemps à la Jonelière, une perte pour les canaris, mais ils auront sans doute participé à l'avènement d'un très grand.

Cissokho et Deaux sont deux cas à part, pour le premier c'est un peu la cour des miracles. L'ancien joueur de Carquefou a été pendant un temps au chômage, pas prédestiné à être titulaire indiscutable aujourd'hui, Issa Cissokho a débarqué au FCN en 2010, sur la pointe des pieds. Cantonné à la CFA2, puis à celui d'être une doublure, le grand frère d'Aly Cissokho est lui aussi devenu indispensable. Dans son couloir droit, celui qui est passé par la réserve de Guingamp, alimente ses attaquants par ses centres souvent dévastateurs pour les défenses adverses. Sa vitesse et son envie d'aller vers l'avant, principales forces du tout nouvel international Sénégalais permet à Nantes de ne plus pencher qu'à gauche comme c'était le cas par le passé. Le duo Cissokho-Gakpé est devenu le pendant du duo Veigneau ou Alhadur-Bessat.

Lucas Deaux est une grande gueule, son franc-parler lui a parfois joué des tours. Mais on ne peut pas reprocher au Rémois d'être un vrai guerrier sur le terrain, un joueur capable de se donner et de s'arracher pendant 90 minutes. Compensant son manque de justesse technique par une envie débordante et une capacité à répéter les efforts. Véritable chouchou des supporters, de par son compte twitter mais aussi par sa proximité. Deaux, avec Birama Touré son compère de la récupération permettent à la maison jaune d'être positionné haut dans le classement.

"Le Stade de France en ligne de mire ?"

Nantes se déplace ce soir à Paris, qu'ils retrouveront également début février en demi-finale de la Coupe de la Ligue. L'occasion pour les Nantais de s'offrir dix ans après, une nouvelle finale. La CDL, qui a été clairement un objectif pour le club après sa qualification face à Lorient. Chemin le plus court pour accrocher l'Europe, la victoire dans cette coupe "souvent décriée" conclurait la belle saison nantaise. Une sorte de cerise sur le gâteau. Nous n'en sommes pas là, car ça sera le PSG en demi. L'ogre parisien qui se déplacera à Nantes avec sans doute la volonté de remporter la rencontre et de se qualifier pour la finale. Une Beaujoire qui sera sans doute pleine et qui devra pousser son équipe vers la victoire, comme elle le fait très souvent depuis le début de la saison.

"Et si Nantes perdait tout ?"

C'est le pire des scénarios imaginés, celui que les supporters redoutent le plus. Celui qui ne permettrait pas à Nantes de remporter la Coupe de la Ligue, celui qui empêcherait Nantes de croire encore à ses rêves d'Europe. L'angoisse d'une seconde partie de saison catastrophique plane dans les têtes. Même si le maintien est quasiment dans la poche du club. Le FCN s'est mis à rêver, mais pourrait tout perdre. Une logique implacable, pour une équipe qui a énormément donné durant les six premiers mois de compétition. Une équipe pas encore roder aux joutes de la Ligue 1 et à sa difficulté. Une équipe qui alterne parfois le très bon, comme le très mauvais. Capable de faire des matchs complets et de retomber dans ses travers derrière. Le spectre de la Ligue 2 ressurgit de temps à autre à l'oreille des canaris pour rappeler qu'ils ne doivent pas tomber dans la facilité. Le renouveau du club passe aussi par des coups durs, qui permettent d'avancer, et qui peuvent aussi entraîner un club dans une chute. Nantes a vécu depuis un an des histoires tordues, des coups de théâtre, des affaires qui ne sont toujours pas terminées et pourtant les jaunes et verts ont toujours relevé la tête. Capables d'être aujourd'hui à une place qu'ils n'ont pas volée.

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About the author
Thomas Bernier
19 ans, rédacteur football et cyclisme