On attendait de ce Lorient - Saint-Etienne une vraie opposition de style. Les deux systèmes tactiques laissaient présager une partie ouverte et disputée. Mais la faute à la timidité des hommes de Ripoll et au manque de créativité de ceux de Galtier, le match a longtemps ressemblé à une bouillie de football, de laquelle on ne peut rien retenir si ce n'est la fébrilité des deux équipes.
Saint-Etienne ne concrétise pas
Pourtant, les deux équipes se sont montrées volontaires et ambitieuses dès l'entame du match. Avec le ballon, Saint-Etienne a alors cherché à mettre du rythme, les lorientais procédant de leur côté par contres rapides et tranchants. Supérieurs dans l'entrejeu et incisifs sur les ailes, les stéphanois se procurérent alors deux grosses occasions dans les 10 premières minutes de jeu. D'abord une tête de Ricky Van Wolfswinkel sur un centre de Tabanou à la 7ème minute que Lecomte s'employa à détourner puis une frappe de Monnet-Paquet qui frôla le but lorientais à la 9ème minute. Après cette entame intéressante, le match perdit en intensité et vitesse. Lorient chercha ainsi à contenir les Verts avec deux lignes de quatre très proches et resserrées tandis que Saint-Etienne eut du mal à contourner le 4-4-2 merlus. Et quand ils y arrivèrent, les hommes de Galtier manquèrent cruellement de réalisme, à l'image de la reprise râtée de Corgnet à la 38ème sur un centre de Monnet-Paquet où du face à face manqué par Van Wolfswinkel contre Lecomte à la 41ème minute de jeu. Sans dominer la partie, Saint-Etienne eût le mérite de se mettre le plus en évidence, sans pour autant concrétiser ses rares opportunités.
Bis repetita en seconde période
Dépassé dans l'entrejeu, impuissant en attaque, inoffensif avec le ballon au cours de la première période, Lorient procéda alors à un changement tactique à la mi-temps avec l'entrée du plus offensif Coutadeur au milieu de terrain à la place d'Abdullah. Un peu plus hauts, les Merlus ont posé quelques problèmes à Saint-Etienne, sans jamais néanmois mettre en danger les coéquipiers de Perrin. Avec Coutadeur dans la zone de Lemoine et Corgnet en phases offensives, les lorientais procédérent à plus d'attaques placées, mais manquérent d'inspiration et de solutions devant. Timide, Diallo n'arriva jamais à décrocher pour soulager ses ailiers tandis que les déplacements de Jeannot et Lavigne, entré en jeu à la place du guinéen, n'alertèrent jamais l'axe défensif stéphanois. De leur côté, les Verts se procurérent moins de situations offensives qu'en première période malgré les nombreux assauts dans le camp adverse. Plus puissant et rapide avec les entrées de Gradel et St Maximin aux places d'Hamouma et Corgnet, le quatuor offensif des Verts vint cependant mettre en difficulté les lorientais en fin de match. Sur un bon centre en retrait de Monnet-Paquet, Gradel aurait pu ouvrir le score s'il n'avait envoyé sa reprise au-dessus du but merlus à la 77ème minute de jeu tandis que les nombreux centres de Tabanou ou Théophile-Catherine forcèrent Lecomte à de précieuses interventions dans les airs. Et c'est finalement au moment où l'on s'y attendait le moins que l'ASSE vint ouvrir le score à la 87ème minute de jeu. Libre dans l'axe et sans pression adverse, Lemoine adressa une magnifique frappe des 25 mètres qui trompa Lecomte et donna l'avantage à ses coéquipiers. Pas mérité au vue de la faiblesse du jeu stéphanois, mais logique face à la timidité lorientaise. Piqué au vif, Lorient poussa dans les dernières secondes mais une claquette de Ruffier sur une tête de Pedrinho à la 93ème minute de jeu assura la victoire aux verts. Les merlus ne méritaient pas...
Des deux équipes, ce fût la moins faible et la plus audacieuse qui l'emporta. Loin de rassurer quant au niveau de jeu des stéphanois, cette victoire aura le mérite de stopper une série de deux défaites consécutives en championnat et d'ouvrir positivement cette nouvelle phase de la saison.