" Dès 2006, tu as intégré le Stade Rennais FC et tu ne l'as plus quitté. Comment se sont déroulées tes années de jeune chez les Rouge et Noir ?

J’ai eu la chance d’intégrer le Stade Rennais super jeune, puisque j’avais 7 ans seulement. Mais les souvenirs sont aussi frais qu’hier. Avec Thierry Doineau, Didier Lebras, Matthieu Le Scornet, je garde de supers souvenirs de mes premières années. Il y avait le terrain mais aussi toute l’ambiance autour avec les joueurs et les parents, on faisait des pique-niques géants tous ensemble, et on s’éclatait sur le terrain. Pour ça, avec mes parents, on parle souvent du Tournoi de Dirinon ! Inoubliable !

Cela fait donc maintenant 11 ans que tu es au sein du club et tu viens de prolonger jusqu'en 2021. De nombreux joueurs s'en sont allés après le centre de formation avec l'envie d'aller voir ailleurs, mais toi tu as toujours choisi de rester, comme une évidence. Pourquoi te sens-tu si bien ici ?

Quand on est de Saint Malo, on est forcément supporter du Stade Rennais. Je vais me faire chambrer avec ce que je vais dire mais comme ça sortira bien un jour, autant que ça vienne de moi. En fait, ma maman me dit toujours qu’en sortant de la maternité à ma naissance, j’avais un body du Stade Rennais, c’est pour dire si ça compte dans la famille. Alors forcément, jouer ici et devenir pro au SRFC, c’est énorme. Je débute ma douzième saison, c’est ma deuxième maison, j’y suis bien, je suis en confiance avec tout le monde depuis toujours. Tous mes coachs, les personnes dans les bureaux, à la Piv' (Piverdière, terrains d'entraînement du Stade Rennais FC, N.DL.R.) comme au centre. J’ai conscience de la chance que j’ai d’évoluer dans un environnement comme ca, maintenant je n’oublie pas quand même, que le monde pro c’est encore autre chose et plus dur.

Le 10 août 2015, tu as signé ton premier contrat professionnel alors que tu n'avais même pas 17 ans. Comment te sens-tu lorsque tu signes chez les pros à cet âge-là ?

Le club m’a montré sa confiance en me faisant signer pro plus tôt. C’était une fierté, c’est sûr, mais sûrement pas un aboutissement car au contraire tout change et le plus dur commence. Je m’appuie sur un entourage qui me l'a très vite fait comprendre.

Ce contrat était donc ton premier contrat professionnel. Etait-ce une réussite pour toi ? (3 matchs en 2015-2016 et 4 matchs en 2016-2017)

Sur le plan sportif, je ne peux pas dire que ce soit une réelle satisfaction. J’ai fait mon premier match le 11 décembre 2015. Après, il y a eu des changements de coach et je n’ai que peu joué. Coach Gourcuff a également dû faire face à un effectif surchargé, donc ce n'est pas facile pour tout le monde, mais c’est le foot. Il faut patienter et bosser en attendant sa chance.

Comme tu viens de le dire, " bosser " est un maître-mot. Par rapport à cela, le titre de champion de CFA, comment l'as-tu vécu ? Est-ce une récompense, un aboutissement mérité par rapport à tout le travail que vous avez effectué ? Est-ce un avant-goût de ce que tu veux connaître avec l'équipe première du SRFC ? Quelles ont été tes sentiments, tes émotions à la suite de ce titre ?

On a la chance d’avoir un super groupe espoirs et on se connaît bien depuis toutes ces années. Entre le groupe et le staff (Coach Stephan et Coach Bourdeau), on a une relation forte depuis les U17-19. Déjà la saison passée, la montée en CFA2, c’était très fort car tellement important pour le club. Cette année de CFA est une confirmation, pourtant on avait commencé le championnat avec une volée 7-1 à Paris. C’est dire que l’équipe a travaillé et beaucoup progressé. Le titre est venu consacrer ce travail et l’esprit collectif qui règne dans notre groupe.

Pourquoi le numéro 35 ? Tout naturellement, on pense à l'Ille-et-Vilaine, de plus étant né à Saint-Malo. Est-ce une fierté pour toi, d'avoir ce numéro ?

Au départ, je n’avais pas de prétention et quand le club m’a dit que le 35 était dispo, je l’ai pris et j’ai décidé de le garder. En tant que malouin qui joue au Stade, pour moi et ma famille ça compte, alors ce numéro 35 est un clin d’œil et une grande fierté.

Et avec ce numéro, comment abordes-tu cette saison 2017-2018 sous les couleurs Rouge et Noir ?

Comme tous mes coéquipiers, on se prépare pour faire la meilleure saison possible. La préparation est une période importante mais après c’est le championnat qui va rythmer nos semaines et le mental de l’équipe. Il faut vite enchaîner les victoires pour lancer une dynamique positive. Pour ma part, je suis en concurrence et je travaille pour être prêt quand on fera appel à moi. Je reste confiant et déterminé pour moi et pour mon club.

Ta prolongation montre que tu tiens à ton club, que tu comptes t'y imposer. Quels sont tes objectifs pour les années qui suivent jusqu'à ta prolongation ? Et plus tard, ton avenir en club, tu l'espères comment ?

Je me suis engagé avec mon club jusqu’en 2021, je m’inscris dans la durée avec mon club formateur. C’est clair que mon objectif est de m’imposer ici et sans prétention mais conviction, devenir un joueur majeur de Rennes. Je sais depuis toujours ce que je veux faire avec le Stade Rennais, cela prendra peut-être du temps mais je suis là depuis onze ans alors pourquoi pas dix ans de plus. En tous cas, je bosse pour cet objectif.

Tu as joué en Equipe de France -16 jusqu'en -19 et tu t'y es toujours imposé, en restant toi-même. Est-ce que tu penses à l'Equipe de France Espoirs ? Est-ce un rêve pour toi, de côtoyer les meilleurs joueurs de ta génération, dont tu fais partie ?

Mon entraîneur en sélection m’a dit récemment que j’étais le joueur de la génération 98 le plus sélectionné. Le temps passe tellement vite que je n’avais jamais réalisé et ça doit faire déjà cinquante matchs ou pas loin. J’ai la chance d’avoir connu de grands moments avec l’équipe de France chez les jeunes (Euro et Coupe du monde), ça fait grandir et progresser. Désormais, mon objectif est clair pour cette saison, c’est effectivement d’aller chez les Espoirs. Mais c’est pareil, pour cela, ça passe encore et toujours par de grosses performances avec le SRFC, car la concurrence est encore plus rude. Par conéquent, il faut jouer avec son club, car en Espoirs, tous les prétendants jouent déjà en Ligue 1, voire même dans les premiers championnats étrangers.

Ton style de jeu ? Les postes que tu préfères sur le terrain ? Un joueur de foot que t'adores et dont tu t'inspires ?

Je me définis comme un milieu offensif, je préfère l’axe mais j’aime aussi le côté gauche. Mon rôle c’est clairement d’animer le milieu pour faire marquer ou marquer moi-même. Forcément, on est tous fans de Zidane, mais je suis aussi très attentif aux joueurs qui savent lire le jeu avant les autres. Le foot moderne va tellement vite que c’est la demi-seconde d’avance dans la passe, dans le contrôle ou le geste technique qu’il faut à ce moment, qui va faire basculer le match. Pour ça, Zidane était hors norme. On me parle aussi de Platini, mais le problème c’est que j’étais encore trop jeune pour le voir. "

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