Les débuts au pays
Tim Matavz est né le 13 janvier 1989 dans un pays qui fut plutôt agité au début des années 1990: la Slovénie. En effet, lorsque Tim voit le jour, le communisme s'effrite et après la chute de l'URSS à la fin de cette même année, c'est en Yougoslavie que les guerres civiles vont rythmer cette décennie. Contrairement à d'autres États qui devront se battre de nombreuses années pour obtenir leur indépendance, la Slovénie obtiendra la sienne dès le 25 juin 1991. Matavz ne connaîtra donc pas la terrible guerre de Yougoslavie qui divisa les différentes peuples et mis à feu et à sang cette région du monde. En plus, étant né à Sempeter Pri Gorici, il connaîtra une culture différente. Ville de l'ouest du pays et frontalière de l'Italie, plus précisément de la ville de Gorizia, il a pu se faire à la langue italienne très rapidement. Aujourd'hui, il a plusieurs cordes à son arc et parle en plus l'anglais et l'allemand. Être quadrilingue, c'est toujours sympa.
C'est avec son cousin, Etien Velikonja, qu'il tapera le ballon pour la première fois dans sa petite ville. Aujourd'hui, Velikonja évolue en Premier League sous le maillot de Cardiff City. Puis, dès l'âge de 6 ans, Tim prendra sa première licence avec le club de Bilje, situé à proximité de chez lui. Pendant neuf années, il va progresser et empiler les buts en équipes de jeunes jusqu'à ce que le grand club de la région ne vienne le récupérer. Il rejoint donc le ND Gorica, champion de Slovénie en titre à l'époque, à 15 ans. Au sein de l'une des meilleures équipes du pays, il va gravir les échelons à la vitesse de l'éclair et à seulement 17 ans, il devient un titulaire en puissance en première division après avoir fait s'être fait les dents chez les jeunes. Cette saison sera une réussite totale puisqu'il dispute 30 matchs et inscrit surtout 11 buts. Pour un mec à peine majeur, c'est plutôt pas mal. Avec son mètre 88, sa très bonne technique et un sens de but qu'il possédait déjà à l'époque, de nombreux clubs se montrent intéressés par Matavz alors qu'il n'a que 18 ans. Mais cela ne lui fait pas peur et il quitte le pays à l'été 2007 pour rejoindre un championnat plus huppé.
L'aventure néerlandaise peut commencer
Alors qu'un gros calibre comme la Fiorentine le suivait et était le favori pour s'attacher ses services, c'est finalement à Groningue que va débarquer Matavz. Comme destination, il y a évidemment plus sexy mais il sait que dans cette équipe moyenne d'Eredevisie, il aura un temps de jeu respectable. Il signe donc un contrat longue durée de cinq ans mais va connaître des débutes très difficiles. Peu utilisé en championnat, il est titularisé très rarement et dispute surtout des bouts de matchs. Dans ces conditions, difficile de briller. En championnat, il ne mettra pas un but. Il n'y a que sur la pelouse des amateurs au nom imprononçable de Ijsselmeervogels qu'il inscrira un quadruplé dans une victoire 8-1 de son équipe. Évidemment, c'est trop peu et il est prêté la saison suivante en deuxième division à Emmen. Mais une blessure le contraindra à mettre un terme prématuré à son prêt. Alors qu'elle aurait pu ralentir sa progression, cette blessure sera au contraire comme un déclic pour lui. Il ouvrira son compteur but en Eredivisie face au Roda JC en mars 2009 et commencera à prendre de l'ampleur. La saison suivante, Ron Jans lui fait totalement confiance et l'installe sur le côté gauche.
Mais rapidement, Tim va s'imposer véritablement dans l'axe et pour sa première saison complète, il plante la bagatelle de 16 buts toutes compétitions confondues. Ses performances ne passent pas inaperçus et à l'été 2010, il est retenu pour la première fois par l’Équipe nationale de Slovénie à la Coupe du Monde. Très bon timing de la part de l'attaquant pour exploser au plus haut niveau. Après la parenthèse sud-africaine, il inscrira ses premiers buts avec les Dragons face aux Iles Féroé. Il est depuis devenu un membre indéboulonnable de la sélection. Dans le même temps, il reprendra sa marche en avant avec Groningue. La saison 2010-2011 sera la meilleure de sa carrière au niveau de l'efficacité pour le moment puisqu'il inscrira 20 buts, 16 en championnat et 4 en coupe. Il va tirer son équipe vers le haut et Groningue termine ainsi la saison à une très belle 5ème place. Mais les performances de haute volée de Matavz n’ont pas laissé indifférents les plus grands clubs du pays. A l'été 2011, un transfert record est conclu.
L'entrée dans une nouvelle dimension
En effet, Tim quitte Groningue mais permet au club néerlandais de récupérer la somme de 8 millions d'euros. Le slovène rejoint donc une véritable institution aux Pays-Bas, multiple champion national et même champion d'Europe en 1988 : le PSV Eindhoven. Alors âgé de seulement 22 ans, il arrive dans une équipe très jeune et qui possède des talents purs de sa génération comme Wijnaldum, Strootman, Lens ou Depay. Dans cette équipe où la concurrence est accrue, Matavz va quand même réussir à avoir un rôle important au milieu de tout ce beau monde. Souvent placé à la pointe de l'attaque avec Lens ou Mertens à ses côtés, il inscrit 20 buts toutes compétitions confondues. Mais il n'est pas encore un indiscutable. C'est avec Dick Advocaat qu'il va devenir un titulaire en puissance. L'ancien sélectionneur de la Russie va changer de système de jeu en faisant de Matavz l'un de ses hommes de base. Il impose un 4-3-3 dans lequel le slovène devient d'une importance capitale. A côté des feux follets Narsingh, Lens, Mertens ou Wijnaldum, l'ancien de Groningue apporte autre chose devant. Il permet à son équipe d'avoir un véritable point de fixation. Il est aussi capable de lutter dans le jeu aérien et donc d'offrir la possibilité d'allonger le jeu si nécessaire. En plus, il peut évoluer dans un rôle de pivot pour lancer ses coéquipiers vers le but. Ce n'est pas un hasard si ses stats perso gonfleront.
Pour sensiblement le même nombre de matchs joués que la saison précédente, il inscrit encore 20 buts mais il va surtout se découvrir une capacité de passeur en offrant 11 passes décisives à ses partenaires. Avec l'arrivée de Philip Cocu cet été qui a conservé le 4-3-3 mis en place par Advocaat, le slovène va jouer de la même façon que la saison dernière et à ce que l'on a pu voir en ce début de saison, cela se confirme. En cinq matchs, il a inscrit deux buts et effectué une passe décisive. Cela fait qu'il est dans ses standards habituels. Ce soir, Tim aura l'occasion de prendre encore une fois une autre dimension. Déjà buteur au match aller face à Milan, il aura une nouvelle fois un rôle primordial pour son équipe. Face à une défense milanaise fébrile, ce sera à lui de montrer la voie à ses partenaires. A 24 ans, découvrir la Ligue des Champions serait une suite logique à la carrière d'un joueur qui progresse lentement mais sûrement et qui devrait attirer beaucoup de monde l'été prochain.