Le match parfait
Le Milan AC abordait ce Barrage retour avec une énorme pression sur les épaules. Défait en Série A par le Hellas Vérone ce week-end, les Milanais abordaient cette rencontre avec la peur du vide et un avantage pas vraiment important. Auteur d'un match nul 1-1 au Philips Stadion, ils savaient qu'un but du PSV pouvait les éliminer. Mais au contraire de la bande de gamins néerlandaise, Milan a une équipe d'hommes très expérimentés et qui ont l'habitude des matchs à haute pression. On a pu le voir ce soir. Jamais dans cette partie les hommes de Massimiliano Allegri n'ont été mis en danger. Il faut dire qu'avec l'ouverture du score rapide d'une très belle frappe à l'entrée de la surface de Boateng, Milan s'est parfaitement mis sur de bons rails. La défense que l'on avait trouvé si fébrile a quant à elle tenu le choc. Il est vrai que Abbiati a sorti quelques arrêts décisifs, notamment face à Wijnaldum au retour des vestiaires, mais la plupart du temps ce furent seulement des frappes lointaines qui arrivèrent dans ses gants.
Offensivement, les Milanais n'ont pas été grandioses mais ils se procurèrent des occasions. Face à une équipe du PSV très joueuse et portée vers l'avant, les attaquants rossoneri ont souvent profité des espaces laissés par leurs adversaires. C'est sur un contre de ce type que Boateng tuera définitivement en inscrivant le troisième but suite à une passe de Poli à dix minutes de la fin du match. Entre-temps, Balotelli avait déjà asséné un coup de massue aux Néerlandais en doublant la mise sur corner en reprenant victorieusement une tête de Mexès. L'attaquant italien aura été fidèle à lui-même dans cette partie : un but, un carton jaune, quelques simulations et une prise de bec avec Willems. Du grand Mario quoi. Mais c'est surtout le milieu de terrain qui aura été primordial dans ce succès. Le trio Montolivo-De Jong-Muntari a parfaitement bloqué les espaces et a empêché le PSV de vraiment développé son jeu. On verra même Nigel De Jong effectuer une roulette de toute beauté en fin de match. Oui, le milieu de terrain néerlandais sait faire autre chose que des tacles assassins.
Le PSV doit grandir
Cette victoire plutôt aisée des Milanais reste malgré tout à relativiser parce que l'on peut aussi dire que c'est le PSV qui a perdu, plus que Milan a gagné. L'équipe dirigée par Philip Cocu possède un talent indéniable mais pour une compétition aussi exigeante que la C1, c'est l'expérience qui prime. Et quand on regarde l'âge des joueurs du onze de départ, c'est beaucoup trop jeune. Patrice Evra qui avait aimé dire qu'Arsenal était une équipe d'enfants pourrait dire la même chose avec ce PSV. Entre Rekik (18 ans), Depay (19), Willems (19), Bruma (21), Brenet (19), Zoet (22) ou même le capitaine Wijnaldum (22), Stijn Schaars fait figure de véritable vétéran du haut de ses 29 ans... Le seul trentenaire de l'équipe qu'est le revenant Park Ji-Sung n'est quant à lui plus qu'une pâle figure de l'homme de main de Ferguson qu'il était à Manchester. Jamais dans le bon rythme, incapable de gagner le moindre duel, le sud-coréen semble être au bout du rouleau. Ce n'est pas un hasard s'il sera le premier joueur de l'équipe à être sorti après une heure de jeu, remplacé par Josefzoon, 19 ans au compteur.
Alors que l'on est habitué à voir cette équipe pratiquée un jeu léchée, elle n'a pas réussi ce soir à combiner dans les trente dernières mètres pour vraiment s'approcher du but d'Abbiati. Buteur à l'aller, Matavz n'a eu aucun bon ballon à se mettre sous le pied et a souffert toute la partie, pris dans la tenaille italienne. Face à la rigueur tactique et l'expérience des Milanais, le PSV n'a pas fait le poids. Pour espérer mieux, les Néerlandais doivent prendre de la bouteille et s'aguerrir. Pour cela, ils auront la Ligue Europa. Coté Milan, la qualification étant acquise, ce début de saison devient plus léger et on pourrait voir le club italien agiter le marché des transferts (Sakho?) dans l'optique de la phase de poules de la Ligue des Champions.