Laurent Blanc, un coach limité ?
C’est indiscutable. Depuis que Laurent Blanc entraîne le PSG, le double champion de France est, sur le terrain, plus séduisant. Une possession de balle plus importante, une construction plus fluide, une somme d’individualités qui a laissé place à une vraie équipe et une délicieuse doublette Motta-Verratti au milieu de terrain : Laurent Blanc a réussi à imposer sa patte.
Mais depuis, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France s’est quelque peu installé dans un confort. Or, dans le monde hautement concurrentiel dans lequel nous vivons, pour rester compétitive une entreprise se doit constamment d’investir, d’améliorer son offre et de corriger ses manques et faiblesses. Dans le foot, l’histoire est la même : pour durer, une continuelle remise en question est nécessaire. Laurent Blanc a lui choisi de se reposer sur des acquis. Le 4-3-3, système qui permet à Zlatan Ibrahimovic de pleinement s’exprimer et d’exceller (ce schéma permet au « Z » de décrocher autant qu’il le souhaite puisqu’il n’empiète pas sur la zone d’un éventuel numéro dix et ses mouvements sont compensés –du moins normalement comme nous le verrons plus tard- par les ailiers), apportant satisfaction, celui dont l’adjoint est Jean-Louis Gasset n’a apparemment pas jugé utile d’essayer de trouver de nouvelles solutions. Laurent Blanc s’est ainsi enfermé dans un système fait pour Zlatan, dans lequel Zlatan est le Paris Saint-Germain. Cavani a même été littéralement sacrifié pour offrir plus de libertés au Suédois. Les résultats étant au rendez-vous, ce schéma a perduré entraînant avec lui une inquiétante dépendance à Zlatan. Un schéma à deux pointes (on parle ici de Cavani et d’Ibra) n’a par exemple été testé qu’une seule fois. C’était contre Nice au Parc des Princes la saison dernière dans un 4-3-1-2 avec Javier Pastore en dix. Ce fût une réussite. Le Paris SG l’emporta trois buts à un mais surtout le danger fût constant et plus diversifié sur les cages niçoises. Comme quoi, une équipe est peut-être plus forte avec plusieurs leaders. C’est pourtant la dernière fois que ce système a été utilisé. Lors de la blessure de Zlatan en fin de saison dernière, Laurent Blanc n’a pas non plus cherché à changer son schéma qui, comme vous l’aurez compris, n’a plus de sens en l’absence du meilleur joueur de notre championnat.
L’ancien entraîneur bordelais est également un adepte de la non intervention pendant les matchs. Ses changements sont bien souvent trop tardifs et n’ont que très rarement une influence sur la rencontre. Depuis le match de Bastia, il n’a pas effectué un seul changement avant la 70ème minute. Pire, dès que son équipe souffre, Laurent Blanc ne semble pas en mesure de l’aider. Contre Evian et alors que son équipe était en infériorité numérique, son unique changement a été la sortie de Lucas pour l’entrée de Lavezzi. Contre l’Ajax, il n’a procédé à ses remplacements qu’après le but égalisateur alors que Paris n’était plus maître de la situation depuis bien longtemps. L’année dernière, contre Chelsea, il aurait pu essayer de remettre son équipe dans le droit chemin. Mais non, Paris a reculé, reculé jusqu’à ce but de Demba Ba. Toute l’année, Paris avait été ultra dominateur au niveau de la possession de la balle. Paris maîtrisait. Paris n’avait jamais subi. Et pourtant, contre Chelsea, Paris n’a pas voulu lutter pour garder ce ballon et poser des problèmes aux Londoniens, non Paris a préféré défendre, alors qu’il ne savait pas le faire. Laurent Blanc serait-il impuissant dès que le niveau s’élève ?
Le problème Cavani
En 35 matchs de première division sous le maillot du Paris Saint-Germain, Edinson Cavani a trouvé à 18 reprises le chemin des filets. Avec une moyenne d’environ 0,5 but par match, les statistiques de l’Uruguayen sont plus qu’honorables. Le problème, c’est qu’Edinson Cavani s’en fiche lui de ça. Ce qu’il veut, c’est qu’on lui donne sa chance en tant qu’attaquant de pointe. Car oui, Cavani est un vrai buteur. Il en a marre d’être positionné en tant qu’ailier, un poste où il n’a d’ailleurs jamais trouvé ses marques, pour faire plaisir à sa majesté Zlatan Ibrahimovic. Cavani veut planter, planter et encore planter. Et après une longue période où il a pris son mal en patience, il commence à le faire savoir. Des déclarations, des gestes, des attitudes… D’accord pour dépanner mais jouer contre-nature c’est non.
Aujourd’hui, Cavani est presque devenu un boulet pour ce PSG. Pas à l’aise, plus en confiance, l’ancien attaquant napolitain fait peine à voir en ce moment sur les pelouses de Ligue 1. Plus d’un an après avoir débuté en tant qu’ailier (à droite ou à gauche cela dépend du troisième attaquant), il est évident qu’Edi n’a pas encore saisi son rôle dans l’équipe. Il passe son temps dans son couloir alors qu’il devrait compenser les décrochages d’Ibrahimovic en repiquant dans l’axe. Ainsi, il n’est pas rare qu’il n’ait pas une seule occasion à se mettre sous la dent pendant un match. On le voit également de plus en plus rater des contrôles, des passes, des centres. Alors pour se sentir important, Cavani court beaucoup, n’hésite pas à aider ses milieux de terrain à récupérer la balle et à aider son arrière latéral à bloquer son adversaire direct. En attendant des jours meilleurs, Cavani continue de rêver à un système à deux pointes dans lequel il pourrait enfin s’éclater.