Leurs chances de qualification sont bien amoindries mais ils accueillent leur bourreau avec ambition. Après le revers subi en terre valencienne la semaine dernière, les Monégasques se présentaient avec une équipe type - hormis Moutinho remplacé par Pasalic, le buteur de Mestalla - et la ferme intention de garder ses cages inviolées pour n'avoir que deux buts à remonter.
Monaco cueilli à froid
Mais les six joueurs de moins de 23 ans présents sur la pelouse au coup d'envoi manquaient encore de maturité à ce niveau et cela se ressent immédiatement. La première alerte était donnée par Shkodran Mustafi sur corner dès la deuxième minute de jeu. Sans l'intervention miraculeuse de Subasic, c'était but.
Visiblement pas affolée par cet épisode, l'ASM tentait de remonter progressivement le ballon dans le camp adverse. Jusqu'à ce que Fabinho - qui n'avait pas vu Negredo monter au pressing - décida subitement de passer en retrait vers son gardien - sans compter évidemment sur l'interception de l'international espagnol, qui s'en alla battre Subasic d'une pichenette inspirée. L'objectif de ne pas encaisser de but était déjà hors d'atteinte à la 4ème minute.
Ayant pris conscience de la situation, les jeunes pousses asémistes se ruaient en attaque pour renverser la situation. Après avoir élu domicile pendant une dizaine de minutes dans le camp adverse, les joueurs du Rocher allaient être récompensés : sur un débordement puis un centre d'Anthony Martial, la défense castillane peinait à se dégager et c'est finalement Raggi qui hérita du ballon et qui - en pivot - frappa à ras de terre sur la gauche de Mathew Ryan.
Plus que deux buts pour arracher les prolongations, il restait 82 minutes dans le temps réglementaire et l'espoir était permis.
Mais les hommes de Jardim se relâchent vite et enchaînent les erreurs d'inattention. A la 22ème minute, le capitaine Parejo se retrouvait seul au beau milieu de la surface de réparation et pouvait reprendre d'un coup de tête le ballon, celui-ci flirtant avec le poteau de Danijel Subasic.
A la mi-temps, Valence avait la possession (53% - 47%) et était surtout réellement en position de force pour la qualification. Même s'il y avait du mieux dans le jeu par rapport au match aller, le secteur défensif paraissait encore bien trop fébril.
Peu après le retour des vestiaires, Leonardo Jardim - habitué aux changements rapide - procédait à sa première rotation. Mario Pasalic, assez emprunté au milieu de terrain, était remplacé par Thomas Lemar, excellent à son entrée en jeu au Stadium de Toulouse et disposant d'un profil bien plus offensif.
Cette période entre la mi-temps et l'heure de jeu n'était pas une belle vitrine pour le football : Ruben Vezo et Jérémy Toulalan ont écopé d'un carton jaune et le jeu ne décollait pas de part et d'autre. Hâché, brouillon. Un faux rhytme s'était installé à l'initiative du club Ché, et l'ASM s'était laissé endormir.
Les deux techniciens décidèrent alors de surfer sur une vague de changements :alors qu'Elderson remplaçait Kurzawa, Alcacer succédait en face au buteur Negredo. Après cinq minutes de nouvelles imprécisions techniques, Jardim décidait de sortir Ivan Cavaleiro pour lancer Guido Carrillo, Martial se décalant ainsi sur l'aile gauche où il a déjà beaucoup dézoné - avec succès - dans le premier acte. Dans le même temps, l'excellent Rodrigo laissait sa place à Pablo Piatti.
Après avoir digéré tous ces remplacements, les deux équipes repartaient de l'avant dans cette ultime demi-heure.
Trouvé en position excentrée aux abords de la surface, Paco Alcacer tentait sa chance en première intention du gauche mais trouva les gants du toujours vigilant Subasic, qui s'était détendu sur sa droite.
Entré en jeu à la 62ème minute, averti à la 72ème, Elderson Echiéjilé ne s'attendait sans doute pas à devenir buteur à la 75ème ! La patte gauche de Thomas Lemar - redoutable sur coup-franc - trouvait les poings de Ryan dont la dégagement atterit sur Carrillo qui pensa marquer de la poitrine ! Le Nigérian ayant touché le ballon avant qu'il ne franchisse la ligne, le but lui a été accordé. A un quart d'heure de la fin, un but suffit à l'AS Monaco pour pousser Valence en prolongations.
Alors que l'ex-futur-monégasque Danilo Barbosa faisait son apparition sur la pelouse, Lemar se mettait une nouvelle fois en évidence sur une frappe sèche qui obligea le portier australien à se détendre sur sa gauche.
Les deux formations commençaient alors à s'agacer. Parti en contre-attaque, Fabinho est victime d'une semelle de la part de Piatti, désireux de gagner de précieuses secondes. Mais l'ASM rentre dans le jeu de son adversaire et ne réfléchit plus dans ce money-time. Nabil Dirar - auteur d'une prestation très mitigée - avance à grandes enjambées vers le but adverse mais tente une frappe impossible de son pied gauche. Mathew Ryan prit tout son temps pour effectuer le dégagement aux 6,50m et laissa le soin à M. Rizzoli de siffler les trois coups et de sonner le glas des espoirs de qualifications monégasques.
Pas d'exploit donc pour le club de la Principauté qui malgré son succès 2-1 ne verra pas les phases de groupes de la Ligue des Champions, mais celles de la Ligue Europa.