Lors du match aller, les deux formations au style de jeu antagoniste s’étaient quittées sur un score de parité toutefois nettement à l’avantage des Munichois (2-2). Les Hommes de Pep Guardiola avaient en effet marqué deux buts dans l’enceinte turinoise du Juventus Stadium, leur donnant statistiquement parlant bien plus de chances d’obtenir leur qualification pour les quarts de finale de la Ligue des Champions. Côté italien, c’est une Vieille Dame quelque peu affaiblie qui a fait le déplacement en Bavière, en témoigne l’absence préjudiciable de nombreux joueurs cadres dont Giorgio Chiellini, Claudio Marchisio ou encore Paulo Dybala, tous trois blessés au mollet. De quoi compliquer les choses pour Massimiliano Allegri et ses joueurs, surtout quand on connaît l’incroyable efficacité des Bavarois dans leur arène (neuf victoires consécutives à domicile en Champions League, pour 36 buts marqués contre seulement quatre encaissés). Et pourtant…
Une première mi-temps impériale de la Juventus face à des Munichois totalement spectateurs
Visiblement certaine de ses forces et de ses chances de pouvoir au moins faire douter l’ogre bavarois, la Vieille Dame démarre le match sur un rythme de jeu infernal. Le bloc turinois tente de jouer suffisamment haut et d’exercer un pressing étouffant afin de mettre en œuvre son entreprise de déstabilisation du Bayern Munich. Un choix tactique audacieux mais extrêmement efficace de la part du technicien italien Massimiliano Allegri puisque quelques minutes seulement après le coup d’envoi du match, Paul Pogba parvient à ouvrir le score en faveur de son club. L’international français profite d’une grossière mésentente entre Alaba et son gardien Manuel Neuer devant Lichtsteiner pour récupérer le ballon à l’entrée de la surface et frapper dans le but laissé vide (5'). Assommés par ce but prématuré, les Bavarois peinent à sonner la révolte tant le doute semble s’être installé dans leur esprit. Il faut dire que la Juventus continue de se montrer particulièrement ordonnée défensivement et tranchante sur chacune de ses situations offensives.
Sur une relance totalement manquée de Neuer et interceptée par Sami Khedira, Alvaro Morata avait fait le plus difficile en lobbant subtilement le gardien de la Nationalmannschaft pour inscrire le deuxième but des Bianconeri (22') ; pourtant cette réalisation du jeune attaquant espagnol va être injustement refusée par l’arbitre central Jonas Eriksson pour une position de hors-jeu inexistante… Mais qu’importe. Car après un incroyable rush de 80 mètres où il élimine avec une facilité déconcertante Alaba, Kimmich puis Lahm, ce même Morata va se faire lui-même justice en offrant sur un plateau le but du break à Cuadrado (28'). Les Turinois auraient même pu rejoindre leur vestiaire avec une avance plus importante au tableau d’affichage si Neuer n’avait pas réalisé une énorme parade sur une nouvelle tentative du Colombien Cuadrado près de son poteau gauche (44').
La remontée fantastique des Bavarois
Alors qu’il se dirige doucement mais sûrement vers une élimination précoce en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, le Bayern Munich de Pep Guardiola tente par tous les moyens de montrer davantage d’opposition. Mais alors qu’ils sont déjà pénalisés par un manque criant de créativité voire d’investissement, les Bavarois se laissent également submerger par leur frustration. Ancien joueur de la Vieille Dame, Arturo Vidal montre d’étonnants signes d’énervements, tout comme son coéquipier Robert Lewandowski. Pourtant c’est bien ce dernier qui, contre le cours du jeu, va redonner un brin d’espoir aux Munichois en réduisant le score. Le Polonais, seul au second poteau, est à la retombée d’un centre millimétré de Douglas Costa et n’a plus qu’à placer sa tête pour tromper Gianluigi Buffon (73'). Dès lors la révolte bavaroise va progressivement prendre de l’ampleur, les joueurs locaux étant inlassablement poussés par le public survolté de l’Allianz Arena. Cantonnés dans leur moitié de terrain, les Bianconeri ne semblent plus avoir les ressources suffisantes pour se projeter de nouveau vers l’avant et cherchent donc à protéger le but de Buffon jusqu’au coup de sifflet final.
Mais à force de reculer, de subir et de laisser l’armada offensive du Bayern Munich prendre les commandes, les Turinois vont craquer au pire des moments, dans les ultimes instants du temps additionnel. Thomas Müller arrache en effet les prolongations d’une tête rageuse, sur un centre puissant de Kingsley Coman (90+1'). Un véritable coup de massue pour les protégés de Massimiliano Allegri, qui vont ensuite couler et encaisser deux nouvelles réalisations signées Thiago Alcantara (108') et Coman (110').
Le FC Barcelone, facile vainqueur d’Arsenal au Camp Nou (3-1), et le Bayern Munich sont les deux derniers clubs à se qualifier pour les quarts de finale de la Champions League.
Les clubs toujours en lice dans la compétition européenne : Wolfsburg, Real Madrid, Benfica, Paris Saint-Germain, Atlético Madrid, Manchester City, FC Barcelone, Bayern Munich.