« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Et la célèbre morale a été appliquée à la lettre par l’équipage Fässler/Tréluyer/Lotterer sur l’Audi n°1 qui s’offrait le moins bon départ parmi les voitures d’usine. Mais la belle allemande allait rapidement revenir sur le devant de la scène pour ne plus le lâcher jusqu’à l’arrivée. Au final, le trio francophone cueille la première marche du podium après la deuxième place acquise à Silverstone. La R18 e-tron quattro frappée du n°1 devance de plus d’une minute l’Audi des ‘’papys’’ Tom Kristensen et Allan McNish associés au Français Loïc Duval. La n°2 a un temps mené la course avant de se faire déborder à mi-parcours par la voiture-sœur. Jamais deux sans trois, c’est la troisième Audi, celle du trio Géné/Jarvis/Di Grassi, qui complète le podium. Pour sa première course, la R18 ‘’longue queue’’ voit le drapeau à damiers devant la Toyota TS030 Hybrid ‘’2012’’ n°8 de Davidson/Buemi/Sarrazin.
Quant à l’autre Toyota, la n°7 de Wurz/Lapierre/Nakajima, elle a fait illusion en se battant au coude-à-coude avec les Audi avant de lâcher de prise à deux heures de la fin. Pire, la belle japonaise devait baisser pavillon sur ‘’problème électronique entraînant une surchauffe des freins arrières’’ ! Mauvaise affaire au championnat puisque son équipage pointe désormais à 30 points de la première Audi. Chez les privés, Rebellion Racing a de nouveau dominé les débats, la Lola-Toyota n°12 de Heidfeld/Prost/Jani devançant pour 22 secondes la n°13 de Bellichi/Cheng/Bèche. La HPD du Strakka Racing emmenée par le trio anglais Watts/Leventis/Kane a vu ses chances de menacer les voitures noires après avoir été prise dans un accrochage peu avant la mi-course…
Après la déroute du Delta-adr suite à la violente sortie d’Antonio Pizzonia à l’Eau Rouge, le Pecom Racing a passé la grande partie de l’épreuve en tête des LMP2. Le team argentin s’est néanmoins fait une belle frayeur quand l’Oreca-Nissan n°49 a été victime de l’explosion de son pneu avant-gauche. Heureusement, l’incident s’est produit peu avant l’entrée des stands. L’équipage composé de Nicolas Minassian, Pierre Kaffer et Luis Perez-Companc remporte sa catégorie devant la Morgan-Nissan n°24 du Oak Racing confiée au trio Pla/Heinemeier-Hansson/Brundle. Après sa victoire à Silverstone en ELMS, la Zytek Z11SN-Nissan n°38 du Team Jota grimpe sur la troisième marche du podium. L’autre Morgan, la n°35 aux mains entre autres de Bertrand Baguette, échoue au pied du podium tandis que l’Oreca-Nissan du G-Drive Racing a perdu tout espoir de bien finir suite à la mésaventure de Roman Rusinov, parti à la faute peu après le virage des Fagnes.
Même si le ramage ne vaut pas le plumage des Aston Martin, Ferrari a joué les rusés renards en prenant l’avantage au jeu de la Safety Car. La paire italienne Fisichella/Bruni offre au team AF Corse un nouveau succès en endurance. La Ferrari 458 n°51 a néanmoins eu un coup de pouce des V8 Vantage qui ont écopé d’un Stop and Go pour ne pas avoir respecté la procédure sous drapeau jaune. La n°98 de Makowiecki/Senna/Bell termine deuxième à 10 secondes de la voiture victorieuse. L’autre Ferrari du AF Corse, la n°71 de Kobayashi/Vilander, termine troisième. Porsche n’a pas brillé avec seulement une voiture à l’arrivée, la n°92 de Lieb/Lietz/Dumas pointant à la cinquième place des GTE Pro. Les nouvelles 911 RSR manquent cruellement de vitesse de pointe par rapport aux Ferrari et aux Aston Martin !
En GTE Am, le 8Star Motorsports n’a rien lâché avec une victoire amplement méritée pour le trio Malucelli/Petter/Potolicchio. AF Corse pointe sur la plus haute marche du podium dans pas moins de trois catégories, le Pecom Racing et 8Star étant couvés par le géant italien. Pourtant favorite, l’Aston Martin V8 Vantage n°95 des Danois Nygaard/Simonsen/Poulsen n’a jamais pu se mêler à la victoire et a dû plutôt se méfier de la Corvette n°50 du Larbre Compétition. Le trio Canal/Bornhauser/Rees récolte finalement le trophée de la troisième place dans les Ardennes.
Après Spa, la caravane du WEC mettra le cap sur Le Mans, point d’orgue de la saison. Avec 56 concurrents au départ, le double tour d’horloge manceau s’annonce comme exceptionnel ! Les 24 heures sont considérés comme « The place to be ». Toyota aura-t-il enfin sa revanche sur Audi ? Qui sortira en un seul morceau de la bataille des LMP2 avec la venue d’Alpine ? Aston Martin montrera-t-il qui est vraiment le patron dans La Sarthe ? Rendez-vous en terre française le weekend du 22 et 23 juin !