Martin Businaro: Alors Sid, tu roulais avec la Pescarolo du Oak Racing en 2011, avec la Seat León en WTCC l’an passé et te voilà aujourd’hui en Porsche. Un peu passer du coq à l’âne non ?
Andrea Barlesi: "Carrément ! Mais la Porsche Cup est un bon programme et c’est tant mieux car, j’ai débuté trop tôt en proto avec un réel manque d’expérience. Après Oak Racing en 2011, je devais remettre le couvert en WEC pour 2012 avec un autre team mais malheureusement, j’ai été lâché quatre semaines avant Sebring. Et évidemment, mon budget n’était pas assez ficelé. Je suis donc rentré en contact avec Tiago Monteiro et j’ai pu conclure un deal avec lui pour rouler en WTCC avec la Seat. J’ai pu faire trois courses, il s’agissait d’un contrat à la course. En plus, j’ai participé à une course pour le Vita4One qui engage des BMW Z4 et des Ferrari 458 Italia en Blancpain."
Quelles sont tes ambitions pour cette année ?
"Je ne cache pas que je souhaite remporter le championnat. Mais de nombreux pilotes pensent la même chose que moi. Il faudra pour cela gagner des courses mais je reste lucide car, la bataille sera rude. Celui qui remportera le championnat ne sera pas le plus rapide mais celui qui se montrera le plus régulier. La saison est longue et il faudra jouer un maximum aux avant-postes."
Tu as un bon feeling avec la Porsche ? Ce sac à dos de Flat 6 à l’arrière ne t’a pas donné des difficultés d’adaptation ?
"J’en ai eu un peu au début. J’avais tendance à entrer trop vite dans les virages, ce qui est typique du pilotage d’un prototype. Or, la Porsche est une GT et j’ai dû apprendre à casser ma vitesse. Elle a néanmoins un comportement très sain et elle est très facile à prendre en main. Evidemment, il faut se cracher dans les mains pour aller chercher les derniers dixièmes !"
Tu n’oublies donc pas l’endurance pour autant…
"C’est clair que je n’oublie pas ! C’est justement pour cela que je fais de la Carrera Cup, pour me permettre de revenir en endurance au plus vite."
Tiens justement, ça ne te manque pas trop les 24 heures du Mans ?
"Si… même beaucoup. C’est pour ça que j’essaye de trouver du boulot durant le weekend des 24 heures pour me distraire (rires) ! En 2013, ce sera impossible de revenir au Mans mais je fais tout pour un retour dès 2014 !"
A part la Carrera Cup, on te verra autre part cette année ?
"Pour l’heure, je suis en train de négocier pour rouler aux 24 heures de Spa sur une Porsche GT3 R. Ou alors, sur une Audi R8 LMS ou la Lamborghini Gallardo FL2. Mais quoiqu’il arrive, ce sera sur une voiture du groupe VAG."
Tu n’as plus de contacts avec des teams sur un éventuel retour en WEC ?
"Je tiens le bon bout avec une écurie pour l’instant. C’est sur la bonne voie mais il reste encore beaucoup de travail à faire…"
Tu éprouves des regrets sur tes fortunes diverses de 2011 ?
"Malgré tout, je n’en éprouve aucun. Ma saison a été parsemée de pépins, souvent les mêmes à chaque course. La voiture ne fonctionnait pas, n’était pas fiable du tout. Néanmoins, j’en garde de bons souvenirs comme ma troisième place à Sebring chez les privés ou au Mans où j’étais le plus jeune pilote du plateau (19 ans à l’époque NDLR). Mais aujourd’hui, ma collaboration avec Oak est terminée. Jacques Nicolet est quelqu'un de très bien et très passionné. Qu’il continue à faire ce qu’il fait, c’est superbe !"
Quel regard tu portes sur les autres pilotes belges en endurance comme Wolf Reip, Maxime Martin ou encore Marc Goossens ?
"Franchement, je suis hyper jaloux de Marc Goossens. Parce qu’il roule sur la plus belle voiture du monde, la Viper (rires) ! Je suis fan de cette voiture depuis que je suis tout petit, je la trouve magnifique ! De plus, elle est performante, « Goose » a terminé troisième avec à Long Beach après avoir signé la pole. C’est très bien ce qu’il fait. Je ne connais pas tout le monde en endurance mais la Belgique a beaucoup de chance d’avoir des gars comme Max ou Nico Verdonck. Quant à Wolf Reip, je lui conseillerai de savourer chaque moment chez Nissan car, en sport automobile, on ne sait pas de quoi demain sera fait. Qu’il en profite bien au volant de la GT-R, je n’aimerais pas qu’il lui arrive la même chose qu’au pauvre Jordan Tresson…"