C'est un immense défi qui se dressait devant les hommes de Vincent Collet vendredi dernier : battre les Espagnols, invaincus lors des 8 dernières confrontations face à l'équipe de France. Au terme d'un match sensationnel, les Bleus ont réussis cet exploit, après avoir en plus été mené de 14 points à la mi-temps ! Grâce à un Tony Parker de feu, auteur de 32 points, l'équipe de France avait disposé de l'Espagne 75-72 au terme d'une fin de match héroïque. Comment aborder ce match ? Les trois compères Diaw, Parker et Batum y répondent.
Il y a deux ans, la déconcentration
En 2011, l'équipe de France arrivait aussi en finale. Mais elle avait face à elle l'Espagne, stressé par l'enjeu, elle n'avait pas produit son basket habituel et s'était finalement inclinée. "Il y a deux ans, où on avait foiré notre finale. La Lituanie est très forte, très impressionnante, ce sera à nous de faire un gros match" lance Nicolas Batum. "C'est vrai que le parcours est différent. Le jeu était plus beau, on gagnait plus de matches, mais on en est au même stade. La différence par rapport à il y a deux ans, c'est que je sens le groupe plus concentré. Il y a deux ans, on était sur notre nuage et on s'était peut-être un peu trop relâché en finale" poursuit-il. Boris Diaw répète que "L'erreur à ne pas commettre, c'est d'être comme en 2011, juste contents d'être en finale sans leur rentrer dedans". "On était trop content d’être là. On était content d’être en finale et d’être qualifié pour les JO. Du coup, on n’avait pas été à notre meilleur niveau contre l’Espagne en finale. Je crois qu’on peut se servir de cette expérience pour finir sur la plus haute marche" poursuit Tony Parker.
Du coup, les Bleus sont passés quelques minutes après la victoire contre l'Espagne en mode concentration : "On a fait un beau truc, un exploit. Mais on est tous passé à autre chose. On est tous concentré parce qu'il reste un match et que le but ultime c'est de remporter l'or" avertit Nicolas Batum. Battre l'Espagne n'est donc pas l'objectif premier. "C’est clair que c’est une victoire historique et que c’est génial de battre les Espagnols, mais ce ne sera pas aussi bon que si on gagnait la médaille d’or, qui nous ferait rentrer dans l’histoire. Ce serait le premier titre du basket français. Je sais qu’il y a tout un pays derrière nous. Il faudra être prêt" vocifère Tony Parker. "On sait qu'il ne faut pas se contenter d'avoir battu l'Espagne, même si elle était tenante du titre" signale Boris Diaw.
La Lituanie, un adversaire à prendre au sérieux
L'équipe de France affrontera ce dimanche la Lituanie, trois fois championne d'Europe. Le sélectionneur du pays baltique, Jonas Kaslauskas ne place pas la France comme favorite "Je ne sais pas qui sera l'équipe favorite. Notre équipe, et la France aussi, ont montré sur les derniers matches un excellent basket. Il est difficile de dire qui va l'emporter. Les petits détails, la psychologie et le comportement des leaders, la façon dont on va arrêter Parker et les autres, vont décider du résultat de ce match." Boris Diaw explique : "Il faudra être agressif d'entrée, on sait que la Lituanie ne va pas venir la fleur au fusil. [...] C'est une équipe très forte, qui n'a cessé de progresser depuis son Championnat d'Europe à la maison il y a deux ans. Elle arrive à maturité et a fait un excellent Euro. Ils jouent très bien et ont un peu tous aspects du basket : des extérieurs à la fois atlhétiques et avec une certaine puissance, de la taille et beaucoup de poids à l'intérieur, des shooteurs aussi. Ca peut être plus compliqué parce qu'il n'y a pas de joueur sur lequel se focaliser." Déjà battue en phase de poule par cette même équipe de France, la Lituanie aura une revanche à prendre. Mais pas seulement : "La Lituanie était très motivée parce qu’on les avait battus aux Jeux olympiques l’année dernière et aussi chez eux, lors de l’Euro 2011. Ce sera un match très accroché. On sait très bien qu’ils sont forts" avertit Parker. "C'est une équipe très collective et bien rôdée, donc il va falloir faire attention à tout le monde. Il va falloir cadenasser notre raquette, prendre des rebonds et jouer derrière" analyse Batum.
Un état d'esprit tourné vers la victoire
Après avoir appris de ses erreurs et compris qu'il fallait rester vigilant, l'équipe de France est aussi consciente de ses forces. Et d'où elle vient : "Il y a eu des hauts et des bas, mais c'est aussi ce qui nous a renforcés" raconte Diaw. "On est passé par des moments difficiles, de doutes, où on n'a pas forcément montré grand-chose de bien. Donc il a vraiment fallu se ressouder. Il a fallu pousser de vrais coups de gueule pour se remettre dans le match. Tous les matches difficiles nous ont rendus plus fort" ajoute Batum.
La France attend ce titre depuis si longtemps. Tony Parker rappelle : "Quand on joue une finale, on ne pense qu’à gagner. [...] Depuis que j’ai les clés de l’équipe de France, il y a dix ans, on attend ce sacre. Après quatre demi-finales, deux finales, j’espère que celle-là sera la bonne. En tout cas, on va tout donner. On va donner le maximum. [...] Il faut profiter du moment et tout donner." Nicolas Batum a lui plus qu'envie de ce titre : "L'objectif principal n'était pas de battre l'Espagne, juste de rapporter le titre. C'est ce qui manque au basket français. Il reste 40 minutes à jouer à fond, à tout donner. On sait ce qu'on a à faire. Ca fait un petit moment que je n'ai rien gagné. J'ai envie de regoûter au succès et à la victoire, et de monter sur la plus haute marche du podium. On joue pour ça. Là, on est tout proche du but."
L'avenir proche de l'équipe de France est en tout cas assuré avec la confidence de Tony Parker : "J’ai déjà dit que je restais en équipe de France jusqu’en 2016. Je jouerai donc jusqu’aux Jeux olympiques de Rio." Allez les Bleus !
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