Depuis la blessure de Zlatan Ibrahimovic lors du quart de finale aller de la Ligue des Champions au Parc des Princes face à Chelsea, ce n'est plus le même PSG que nous voyons évoluer. Depuis 6 matches, les hommes de Laurent Blanc n'apparaissent plus aussi souverains et solides qu'auparavant. Battus à Stamford Bridge par Chelsea, à Gerland contre Lyon et tenus en échec ce dimanche à Sochaux, les Parisiens semblent être dans le creux et affichent des signes de fébrilité. Sans Zlatan, c'est toute l'équipe qui semble aller de travers.
Le premier secteur à s'être retrouvé impacté par la blessure malheureuse du géant Suédois, c'est bien-sûr le secteur offensif. Sans son leader naturel, l'attaque Parisienne se retrouve bien moins efficace. Paris n'est plus ce rouleau compresseur qui avance et écrase son adversaire. Paris n'a plus ce joueur qui bonifie chaque profil, qui transcende chaque action et qui fluidifie chaque possession de balle. Laurent Blanc a construit son équipe, son système et sa stratégie autour et même pour l'ancien attaquant du Milan AC. Même Cavani avait du s'adapter et accepter de ne pas jouer en pointe en début de saison, pour ne pas gêner la star du PSG. Avec Zlatan, le 433 Parisien avait donc un sens, un but, celui de faire du Suédois l'homme de base du PSG. Sans lui, le 433 apparaît stérile et incapable de mettre en valeur les individualités Parisiennes. Depuis le début de la saison, ce n'est pas le 433 qui faisait de Zlatan le meilleur, c'était bien Zlatan qui faisait du 433, une organisation tactique parfaitement rodée et efficace. C'est ainsi tactiquement et techniquement que le leader du championnat a perdu en l'absence d'Ibrahimovic. Car Cavani n'a pas le profil pour reproduire ce que faisait Zlatan avant sa blessure. Cavani est un attaquant de profondeur, qui va vers l'avant, comme l'illustre d'ailleurs le but qu'il a marqué ce week-end contre Sochaux à la différence d'un Ibrahimovic qui décroche, vient organiser les attaques et revient dans le coeur du jeu pour étirer les lignes défensives adverses. Avec le Suédois, le 433 Parisien se transformait en 442 en losange ou en 4321, Cavani et Lavezzi rentrant dans l'axe, Zlatan prenant le rôle de meneur de jeu. Le jeu du PSG paraissait alors fluide, il y avait ce profil capable de faire le lien entre les milieux de terrain et les attaquants. Depuis 6 matches, aucun joueur n'a pris ce statut. Cavani reste très prés des défenseurs adverses et décroche rarement, Lucas et Lavezzi n'ont pas l'intelligence de jeu pour dézonner et lâcher leurs ailes afin de venir dans l'axe tandis que les milieux de terrain n'ont pas la palette technique pour assumer ce rôle, Cabaye, Verratti et Motta apparaissant comme de bons relayeurs, de bons relanceurs mais pas comme des leaders d'attaque. C'est donc un énorme problème tactique que pose à Laurent Blanc la blessure d'Ibra. Son incapacité à trouver des solutions à ce soucis tactique prouve d'ailleurs son manque de réaction mais aussi son incapacité à anticiper. Blanc n'a pas de plan B, c'est pour cela qu'aujourd'hui son PSG se retrouve terriblement amoindri par l'absence de sa vedette.
Paris a donc perdu son leader technique mais Paris a également perdu son leader naturel, son meneur d'homme, son véritable capitaine. Zlatan c'est le joueur qui incarne le PSG, c'est celui qui fait peur, qui a lui tout seul peut faire reculer toute une équipe. Rien que son absence sur le papier rend Paris moins fort. Le Suédois a pu être un poids pour ses équipes par le passé, cette année il est un véritable atout sportif mais aussi mental. Son charisme manque à son équipe. Zlatan est un artiste - leader, quand ça ne va pas, il est là pour haranguer et donner le voix, il est capable d’insuffler une réaction. Ce qui a été marquant contre Sochaux, c'est cette absence de capitaine, d'homme fort sur le terrain côté Parisien. Personne pour recadrer, encourager ou conseiller sur le terrain. Paris était un empilement individualités sans leader charismatique pour les lier dimanche après-midi. Depuis le début de saison, c'était Zlatan qui avait cette fonction. Sans lui, personne n'est capable de le faire. C'est d'ailleurs un des soucis majeurs de cette équipe, l'absence de leaders naturels. Thiago Silva n'est pas un capitaine dans l'âme, ce n'est pas quelqu'un qui va encadrer une équipe, qui va prendre ses responsabilités et parler sur un terrain, c'est un capitaine dans la discrétion, qui montre l'exemple mais qui n'incarne pas, ne représente pas son équipe. Thiago Motta est un artiste, mais un artiste discret, qui travaille dans l'ombre. Cavani est un des meilleurs joueurs du PSG, mais il n'a ni l'expérience, ni le charisme pour être un leader d'équipe. Paris est tout simplement orphelin sans Ibrahimovic. Depuis 6 matches, les hommes de Blanc ont perdu leur guide, l'homme qui donnait confiance à tout le monde et qui rendait cette équipe intouchable. C'est ainsi également sur le plan mental que le PSG a perdu en l'absence de Zlatan. Paris n'est pas le même pour ses adversaires avant chaque rencontre, il n'est pas le même pour lui-même et les joueurs qui composent son équipe.
Les 6 derniers matches ont permis de révéler les failles de ce PSG qu'on a peut-être vu trop beau trop vite. Derrière Zlatan, aucun joueur n'est capable d'assumer le statut de meneur de jeu, posant alors des problèmes tactiques à Laurent Blanc, incapable de trouver le joueur qui par son positionnement et sa classe va faire le lien entre les différentes individualités Parisiennes. Mais outre ce souci d'organisation, l'absence du Suédois révèle tout simplement les faiblesses mentales de ce groupe, qui n'a pas vraiment de leader pour le transcender.