Que le temps passe vite. Six ans auparavant, le Paris Saint-Germain n’en menait pas large. Il végétait dans les profondeurs du classement du championnat de première division vivant ainsi ses années les plus noires tant sportivement qu’au niveau de l’environnement. Une autre époque.

Nous sommes le 19/04/2008. Le Paris Saint-Germain vient à peine (trois semaines plus tôt) de remporter sa troisième coupe de la Ligue. Un coup de sifflet après un accrochage entre Peguy Luyindula et Vitorino Hilton, un pénalty transformé par Bernard Mendy et la plus célèbre banderole du foot français. Tout le monde se rappelle de ce match. En championnat, Paris est dans la panade. Avant d’affronter Caen, le club de la capitale vient d’enchaîner deux revers en Ligue 1 (contre Nancy et Nice). Trois jours avant, le Paris Saint-Germain s’est qualifié pour les demies finales de la coupe de France en battant l’ogre Carquefou. Oui, avant de se rendre en Normandie, Paris peut réaliser un doublé coupe de France-coupe de la Ligue historique mais également descendre en deuxième division. Toute la magie d’un club pas comme les autres en somme. Au coup d’envoi, les parisiens sont relégables avec 35 petits points. Comme depuis plusieurs semaines, Paris joue la peur au ventre.

La compo parisienne (en 4-4-2) : Landreau – Sakho, Yepes, Camara, Mendy – Bourillon, Clément – Armand, Chantôme – Luyindula, Pauleta.

Sur le terrain, le bloc parisien a l’air perdu. Les lignes sont trop espacées. Les attaques sont poussives. Les parisiens semblent désunis et fragiles aussi bien dans le jeu que mentalement. Caen prend peu à peu le match à son compte et c’est donc logiquement que l’équipe entraînée par Franck Dumas ouvre le score à la 52ème minute par l’intermédiaire de son capitaine, Deroin, à la suite d’une superbe action collective. A la 60ème minute, Paul Le Guen, qui voit bien que son équipe est totalement dépassée, décide de procéder à deux remplacements. Sakho et Bourillon cèdent leur place à Souza et Diané. Ces changements seront vains. A un quart d’heure de la fin, c’est Lemaitre qui plante le deuxième but caennais d’une tête décroisée après une terrible erreur de marquage parisienne. Le PSG prend l’eau et encaisse même un troisième but de Gouffran dans les tous derniers instants de la partie.

Avec cette troisième défaite consécutive, Paris s’enfonce encore un peu plus dans la zone de relégation. Plus que jamais le doute existe. Paris peut-il se maintenir ? Pourtant, c’est sans doute cette défaite et les évènements qui en découlèrent qui ont permis à Paris de se sauver. Le lendemain de la déroute normande, Sébastien Bazin annonce l’arrivée d’un nouvel homme au sein de l’encadrement du Paris Saint-Germain : Michel Moulin. Ce dernier est chargé de relancer la machine et collaborera avec l’entraîneur, Paul Le Guen. Alain Cayzac, alors président du PSG, remet dans le même temps sa démission. C’est Simon Tahar, ancien avocat du club et frère de l’historique Charles Tahar, qui le remplace. Côté terrain, c’est un véritable combat qui attend le Paris Saint-Germain. Strasbourg (20ème) et Metz (19ème) étant déjà hors-course, il reste une place pour la seconde division. Trois équipes sont susceptibles de descendre : Paris, Lens et Toulouse. Un mini-championnat s’engage alors. La suite, on l’a connaît. Paris se sauvera contre Sochaux lors de la dernière journée grâce à un but à l’arrachée de l’immense Amara Diané et échouera en finale de la coupe de France contre Lyon.

A cette époque-là, le supporter parisien n’était pas encore gâté par les résultats. Il se nourrissait donc d’émotions. En cette saison 2007/2008, il fût plutôt bien servi.

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Benjamin Rousselot
Cœur sur les sportifs élégants (gros big up à mon Javier Pastore, on n'oublie pas Andy Schleck et Richard Gasquet).