Fort d'une victoire difficile mais ô combien importante en Ligue des Champions, mardi, contre le Bayer Leverkusen, Monaco se déplaçait à Rennes avec l'ambition de se relancer en Championnat, après trois matchs nuls consécutifs. Leonardo Jardim avait décidé de procéder à un léger turn-over, histoire, sans doute, de faire souffler certains joueurs cadres. Ainsi Ricardo Carvalho et Yannick Ferreira-Carrasco étaient-ils sur le banc. En face, Philippe Montanier alignait un 4-3-3 séduisant, l'intenable Paul-Georges Ntep étant titularisé sur le côté gauche.

L'affiche paraissait équilibrée, certains diront alléchante. Pourtant, l'affaire fut vite pliée. Il suffira de deux actions rennaises, initiées à chaque fois par l'attaquant franco-camerounais. A la dixième minute, son centre côté gauche est détourné dans ses propres filets par Aymen Abdennour. Neuf minutes plus tard; la situation est la même : après une longue transversale de Sylvain Armand, Ntep trouve Toivonen au second poteau. Profitant d'un nouvel errement défensif d'Abdennour, le géant suédois, seul, ne se fait pas prier. 2-0 après 19 minutes de jeu, la note est salée. 

D'autant que les Rouge et Blanc s'avèrent incapables de réagir. Imprécis comme trop souvent, les joueurs de Leonardo Jardim ne proposent pas assez de mouvements pour déstabiliser la défense bretonne et ne se procurent aucune occasion. Offensivement, on est proche du néant. Certes, les Rennais sont retranchés dans leur moitié de terrain depuis le deuxième but. Et procèdent par contre-attaques. Par deux fois, Abdoulaye Doucouré pense marquer mais Danijel Subasic (41ème) puis Jérémy Toulalan (45+1) s'interposent. La mi-temps est presque la bienvenue pour les Monégasques.

Au retour des vestiaires, la réponse asémiste est timide. Les coéquipiers de Dimitar Berbatov, qui n'a plus marqué depuis le mois d'août, ne semblent pas avertis de leurs buts de retards. Pourtant, à la 58ème, l'entrée en jeu de Martial à la place d'un Ocampos de nouveau décevant paraît les réveiller. Mais la chance s'en mêle. Et en Ligue 1, la chance ne sourit pas à Monaco. En témoigne la frappe d'Elderson Echiejile sur la barre transversale (60ème). C'est à se demander si montants n'aimantent pas les frappes des attaquants monégasques. Demandez à Ferreira-Carrasco, qui a encore tiré sur le poteau contre Caen, la semaine dernière. 

Mais le train est passé. Malgré deux occasions supplémentaires obtenues dans la foulée - et bien repoussées par Benoît Costil, l'ASM ne reviendra pas. Pis, sans un Danijel Subasic de grande classe, l'addition aurait pu être plus lourde encore. A la 67ème minute, le gardien croate détourne d'une superbe manchette une tête de Vincent Pajot qui prenait le chemin des filets. Puis l'on se dirige lentement vers le coup de sifflet final, et ni l'entrée en jeu de Ferreira-Carrasco ni celle de Valère Germain ne parviendront à inverser la tendance.

Les Monégasques ne méritaient pas un autre résultat que la défaite, tant la prestation qu'il ont livrée manque de saveur. Il faudra, vite, trouver une solution à l'apathie offensive de l'ASM : le podium s'éloigne et paraît presque innaccessible. Déjà. 

Heureusement, enlisés dans le ventre mou du Championnat, les Rouge et Blanc disposent d'une force de consolation non négligeable : la Ligue des Champions. Ce n'est pas le cas de tout le monde.