On était prêt à écrire que l'AS Monaco s'en était bien sortie, qu'elle avait su préparer efficacement son quart de finale retour de Ligue des Champions contre la Juventus de Turin, qui aura lieu mercredi. Qu'à défaut de proposer du spectacle, à défaut de briller offensivement, à défaut d'enthousiasmer les spectateurs, elle s'était montrée réaliste, cyniquement réaliste, Bernardo Silva profitant d'une bévue grotesque du défenseur mozanbicain Mexer pour inscrire un but qui semblait décisif - le seul tir cadré à mettre à l'actif des Rouge et Blanc pour toute la rencontre. On allait même affirmer que le club de la Principauté avait rempli son contrat, que seule comptait la victoire qui permettait à l'ASM de distancer Marseille, quatrième et défait à Nantes hier.
Seulement voilà ; Habib Habibou a égalisé à la 87ème minute et Monaco ne s'est pas imposée. Leonardo Jardim aura beau le regretter, son équipe n'a jamais présenté le visage d'un candidat au podium du Championnat de France, encore moins celui d'un quart de finaliste de Ligue des Champions. Fébrile défensivement, médiocre offensivement (et l'on est gentil), elle ressemblait plutôt à une équipe du ventre mou de l'Hexagone. Le Stade rennais, non plus, n'a pas livré une grande prestation. Mais il s'est réveillé à 20 minutes du coup de sifflet final, cadrant enfin sa première frappe et se procurant plusieurs occasions, jusqu'à l'égalisation de Habibou, qui apparaît fort méritée.
On pourra arguer qu'à Monaco, les jambes sont lourdes avec l'enchaînement des matchs, et que de nombreux joueurs importants étaient indisponibles ou avaient été laissés au repos ce soir. Il n'empêche : l'ASM s'est fixée des objectifs ambitieux, et elle devra élever son niveau de jeu pour les atteindre. Car mercredi, ce n'est pas le Stade rennais qui se présentera au Stade Louis II, mais la Juventus de Turin.